Les chiffres sont criants : 35% des femmes marocaines n’ont jamais été mariées. 24% d’entre elles sont âgées de 30 à 34 ans, et 11% ont entre 45 et 49 ans. Le rapport du Haut commissariat au plan (HCP) de 2019 ne laisse planer aucun doute sur le nombre croissant de célibataires au Maroc, mais ne livre aucune donnée sur les sites de rencontre et les applications qui pullulent ces dernières années et attirent un grand nombre d’âmes esseulées. Ces rencontres peuvent-elles déboucher sur une relation sérieuse et durable, et surtout peut-on trouver l’amour grâce aux swipes en rafales et aux algorithmes? Témoignages.
Instagram is the new Tinder
Il ne faut pas se mentir. Si certains ont trouvé l’amour sur les applications tel que Tinder, la majorité des utilisateurs sont insatisfaits. Entre les “dates“ foireux, les discussions qui n’aboutissent jamais ou les utilisateurs qui ne ressemblent pas du tout à leurs photos de profil, ces applications n’ont plus vraiment le vent en poupe. Et visiblement, la génération Z l’a compris puisqu’elle mise davantage sur les réseaux sociaux pour trouver le bon ou la bonne partenaire. C’est le cas de Meriem jeune diplômée en marketing. “Sur Instagram, il y a moins de pression. On ne définit pas la relation, alors que sur Tinder, le type de relation est identifié dès le départ sauf cas exceptionnel ! Sur Instagram, il s’agit en général d’amis ou de connaissances, et j’y ai trouvé l’amour. J’ai posté une story à laquelle mon actuel fiancé a répondu par un emoji cœur. S’en sont suivies de longues conversations sur le chat d’Instagram puis des likes sur les photos que je postais sur mon feed. Le courant est tout de suite passé. Comme il s’agissait d’un garçon que j’avais déjà rencontré lors d’une sortie entre copains, nous avons eu plus de facilité à nous rencontrer. Quelques mois plus tard et après plusieurs “dates” et longues conversations téléphoniques, nous sommes sortis ensemble et nous voilà fiancés. Le mariage est prévu pour cet été inchallah.”
Love Story sur Tinder
Tinder serait-il devenu le nouveau cupidon ? On pourrait le croire en écoutant l’histoire de Majd, jeune homme âgé de 33 ans. “Lors d’un séjour en Angleterre, me trouvant seul, j’ai téléchargé Tinder. Je suis alors tombé sur le profil Emy44 de Londres. Rien ne nous prédestinait à nous rencontrer et pourtant, nous avons tout de suite “matché”. Après quelques discussions sur l’application et un premier date, j’ai vite réalisé qu’Emy avait quelque chose de spécial et d’unique. Avec elle, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. En allant sur Tinder, je voulais juste m’amuser et passer du bon temps. Je n’avais pas d’attentes particulières, mais je venais de trouver la femme de ma vie. Quelques mois plus tard, nous sommes rentrés au Maroc, et j’ai présenté Emy à mes parents. Aujourd’hui, cela fait 3 ans que nous sommes mariés.”
Bumble m’a permis de faire le premier pas
Si pour certains, télécharger ce genre d’application pour combler la solitude de nos vies semble une banalité, pour d’autres, comme pour Soukeina, avoir ce genre d’application sur son téléphone était tout simplement impossible et surtout tabou. “Ce sont mes copines qui m’ont incitée à télécharger Bumble, en ventant les mérites d’une application où les femmes prennent le contrôle de la conversation”, confie-t-elle. Contrairement à Tinder, cette application donne le pouvoir aux femmes d’engager ou non la conversation avec les garçons qui les intéressent. “J’ai donc téléchargé Bumble, en me disant qu’au pire j’allais faire une énième rencontre qui n’aboutirait à rien et au mieux je trouverais un peu de compagnie pour combler ma solitude qui se faisait lourde depuis un an et demi de célibat. Une fois Bumble sur mon smartphone, je ne matchais qu’avec les garçons qui proposaient des descriptions fun. Je n’ai donc accepté d’engager la conversation qu’avec quelques garçons. Parmi eux un homme se différenciait. Après quelques échanges sur Bumble, nous avons décidé de nous voir dans la “vraie vie”. Je ne sais pas si on peut appeler cela un coup de foudre mais ce qui est réel, c’est que cela fait un an que nous nous fréquentons.”