Myriem Ouchen Noussairi, la nouvelle Mme ONU Femmes Maroc, se confie sur sa vision et ses principaux défis

C’est la nouvelle représentante d'ONU Femmes Maroc. Elle remplace Leila Rhiwi qui a occupé ce poste depuis 2012. Entretien.

Dans quel état d’esprit avez-vous repris la relève ?

J’ai abordé ma prise de fonction au bureau de l’ONU Femmes Maroc en tant que Représentante avec détermination et en pleine conscience des responsabilités et défis qui accompagnent le poste.  Après 20 ans au sein du système des nations unies, j’ai développé une expertise approfondie sur différentes thématiques de développement me dotant ainsi d’une vision holistique pour comprendre plus profondément les enjeux de développement et relever les défis. Mon objectif est de mettre à profit mes connaissances et mon expérience en m’engageant pleinement à contribuer aux objectifs de mon organisation. De ce fait, je tiens à rendre hommage à ma prédécesseure, Leila Rhiwi, une femme profondément engagée à améliorer les droits des femmes et des filles au Maroc.  Son travail, toujours marqué par une attention particulière à la réalité sociale, économique et aux droits humains, a été -et continue d’être- une source d’inspiration et un modèle d’engagement.

Quelle vision, quel cap, comptez-vous apporter ?

Ma vision s’inscrit pleinement dans la continuité des engagements d’ONU Femmes au Maroc, en accord avec les priorités nationales et en alignement avec la vision définie dans le cadre de coopération des nations unies pour le développement durable (2023-2027) entre le gouvernement du Maroc et le système des nations unies pour le développement. Concrètement, notre mission repose sur le renforcement des cadres normatifs en alignement avec les standards onusiens des droits humains ; la promotion de l’autonomisation économique des femmes en veillant à leur accès à un emploi travail décent et un revenu stable ; faire en sorte que toutes les femmes et les filles puissent vivre une vie sans violences ; et assurer leur pleine participation dans la prise de décision à travers une gouvernance inclusive et sensible à l’égalité.

Pour atteindre ces objectifs, nous continuerons d’œuvrer, main dans la main, avec les institutions nationales, la société civile, les médias, le secteur privé, le milieu académique ainsi que tous nos partenaires engagés pour amplifier les efforts vers l’atteinte de l’égalité entre les sexes. Mon ambition est naturellement de poursuivre ce travail, en veillant à renforcer et à multiplier les collaborations existantes et à innover, en mettant l’accent sur des initiatives concrètes et impactantes, capables de transformer durablement la vie des femmes et des filles au Maroc.

Quels sont vos principaux défis ? Comment prévoyez-vous de les aborder ?

Les principaux défis que nous rencontrons au Maroc sont les mêmes que ceux qui persistent dans le monde entier en matière de droits des femmes. En 2025, 30 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing- un engagement mondial pris en 1995 et visant à lever les barrières systémiques empêchant les femmes de participer pleinement et équitablement à tous les aspects de la vie- les inégalités restent profondes dans la plupart des contextes et des sociétés: les femmes continuent d’occuper des emplois peu valorisés ou dans l’informel, leur taux d’activité reste bas, les écarts de rémunération entre les sexes persistent, et les violences faites aux femmes et aux filles demeurent une réalité. De plus, la participation des femmes aux instances décisionnelles, qu’elles soient publiques, privées ou politiques, demeure insuffisante.

Pour y remédier, il est essentiel d’harmoniser les cadres légaux avec les dispositions constitutionnelles et les engagements internationaux en matière de droits des femmes et soutenir la convergence des politiques publiques dans ce sens. Il faut également intensifier les efforts pour l’éradication des violences faites aux femmes et aux filles, renforcer leur autonomisation économique et promouvoir une culture de l’égalité en transformant les normes sociales.

Le Code de la Famille est en train d’être révisé. Qu’en attendez-vous ? Et de quelle manière comptez-vous accompagner cette révision ?

Le processus de réforme du Code de la famille, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, revêt une importance hautement stratégique. Nous avions vécu en 2004, une avancée majeure avec le Code de la famille qui, aujourd’hui, ne reflète plus les dynamiques sociales actuelles. Dans ce contexte, ONU Femmes considère que ce processus de réforme représente une opportunité pour l’alignement de ce texte avec les dispositions constitutionnelles et les normes internationales des droits humains fondamentaux des femmes et les droits de l’enfant. De même, qu’il contribuera à faire avancer les droits des femmes en s’appuyant sur les recommandations issues des consultations menées et notamment celles formulées par la société civile. ONU Femmes, conformément à son mandat de soutenir les réformes législatives visant à faire progresser les droits des femmes et à promouvoir l’égalité entre les sexes dans tous les espaces, restera disponible pour accompagner la mise en œuvre des nouvelles dispositions du Code de la famille, une fois que le projet de loi sera formulé, voté et adopté.

 

Le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a annoncé la prolongation du délai de dépôt
Le Conseil de gouvernement a adopté, jeudi, un décret visant à mieux encadrer les infractions au Code de la route.
Pour les personnes souffrant de maladies chroniques, le Ramadan représente un véritable défi. Entre adaptation des traitements, gestion des repas
Le caractère sacré de Ramadan en fait un mois très spécial pour la communauté musulmane à travers le monde qui
31AA4644-E4CE-417B-B52E-B3424D3D8DF4