Le Maroc s’est hissé sur la première marche du podium à Paris, parmi plus de 3 500 jeunes venus du monde entier. Un exploit signé par deux lycéens du Groupe Scolaire Jacques Chirac de Rabat (GSJC), qui ont su incarner l’excellence scientifique et culturelle du Royaume.
Encadrés par leurs enseignants Ilham Chichaoui (physique-chimie) et Yassine Naji (technologie), Yasmine et Yassine ont défendu un projet ambitieux autour de la lutte contre le dopage équin dans la Tbourida, l’art équestre marocain classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Un terrain d’expérimentation
Conforme à la thématique 2025 du concours « Chimie et sport », leur projet intitulé « La chimie au galop ! » explore la place de la chimie analytique dans la préservation de l’éthique sportive et du bien-être animal. Une démarche inédite qui conjugue savoirs scientifiques, traditions culturelles et conscience citoyenne.
Grâce à des techniques de laboratoire avancées — chromatographie, spectrométrie de masse, analyse de substances comme la caféine ou la bétaméthasone — les deux élèves ont simulé un protocole de détection de produits dopants sur des chevaux. Le tout accompagné d’un site web pédagogique, de contenus numériques interactifs, d’une campagne de sensibilisation locale et d’une immersion dans le laboratoire antidopage de l’IAV Hassan II, sous la supervision du Dr Taha Elkamli.
Dans l’univers de la Tbourida
Mais le projet ne se limite pas à la rigueur scientifique. À Tiflet, lors d’une compétition de Tbourida, les deux jeunes chercheurs sont allés à la rencontre des cavaliers et de leurs montures, aux côtés du Dr Oussidhoum de la SOREC. Ils ont étudié de près la relation entre l’homme et l’animal, ainsi que la portée symbolique, spirituelle et identitaire de cette pratique ancestrale. Un regard anthropologique qui enrichit la démarche scientifique d’une forte dimension humaine.
Poussant leur projet au-delà du concours, Yasmine et Yassine ont développé un gel anti-inflammatoire naturel pour chevaux, baptisé Lavandéquin. À base de lavande et d’actifs végétaux, ce produit vise à soulager les douleurs articulaires post-compétition, tout en respectant la santé animale.
Cette innovation pourrait poser les bases d’une start-up marocaine dédiée au bien-être équin, illustrant la manière dont un projet pédagogique peut devenir une initiative entrepreneuriale à fort impact.