Dans un communiqué, l’ANME a expliqué que la décision unilatérale d’Al Jazeera de mettre fin au contrat du confrère Abdessamad Nasser «nuit à la crédibilité de la chaîne et vide de tout sens ses slogans en matière de liberté d’expression, de publication, d’indépendance des journalistes et de défense de leur dignité, les tournant, ce faisant, en devises creuses».
L’association a indiqué «s’être empressée de mener les investigations nécessaires autour de cette décision surprenante prise hâtivement par la direction de la chaîne Al Jazeera». Rappelons que cette décision intervient suite à la publication d’un tweet dans lequel Abdessamad Nasser « défend l’honneur des femmes marocaines, après avoir été méprisées par un média algérien officiel, qui a accusé l’Etat marocain de trafic d’honneur et de dignité des femmes marocaines ». précise t on dans le communiqué.
Par la suite, poursuit l’ANMT, le directeur général de la chaîne a convoqué M. Nasser dans son bureau pour lui demander de retirer le tweet ou au moins de le modifier afin qu’il ne soit pas interprété comme une atteinte à l’État algérien. Le confrère Abdessamad a rejeté cette injonction, estimant que cela relève de la liberté d’expression en dehors du cadre de la chaîne, rapporte le communiqué.
Le DG d’Al Jazeera a fait comprendre à M. Nasser qu’en cas de refus, il serait obligé de prendre des mesures administratives dissuasives, poursuit la même source. Peu de temps après cette rencontre, la direction de la chaîne a annoncé avoir mis fin au contrat du confrère Abdessamad Nasser de manière unilatérale, précise l’ANMT, ce qui signifie qu’il s’agit d’un licenciement abusif à l’encontre d’un confrère qui a exercé son droit naturel d’exprimer son opinion à l’extérieur du média pour lequel il travaille.
La même source explique avoir conclu qu’il existe «un lobby algérien à l’intérieur et à l’extérieur de la chaîne, qui guide ces jeux sordides», annonçant qu’il compte déposer une note de protestation auprès de la direction d’Al Jazeera, et au Centre de liberté de la presse en relevant, outre des correspondances à la Fédération internationale des journalistes et à l’Union générales des journalistes arabes. L’Association entend également organiser prochainement un sit-in de protestation devant le bureau d’Al Jazeera à Rabat.