Carte blanche: un corps à prendre…

“ Messieurs, par ressentiment, vous consommez de la femme, sans séduction ni péliminaires.”

Ah qu’elles sont jolies, les filles de mon pays…

Oui, on connait bien la chanson. Une chanson bien nostalgique pourtant, par les temps qui courent… Par quel mauvais sort se sont-elles volatilisées, ces fraîches demoiselles qui apportaient du baume aux cœurs les plus endurcis ? Et la magique séduction d’un corps de femme, dévoilé juste ce qu’il faut pour exciter l’imagination ? Le mystère n’est plus à la mode. L’ère de la séduction “à la carte” a bel et bien commencé.

Un corps de femme, donc, soit totalement bâché, soit exhibé tel un morceau de viande avariée accrochée à un étal. Avariée, car le boucher plasticien, carnivore et mauvais artiste en herbe est passé par là, bistouri et botox à l’appui. Et les voilà qui ressortent toutes identiques de cette usine à fabriquer de la “meuf” comestible ! Oui, c’est violent, mais malheureusement tellement vrai. 

Séduire, aujourd’hui, signifie aussi se calquer sur ces mannequins sans âme ni regard, déambuler sur le podium des vanités sociales, en uniforme bling bling, à la queue leu-leu, une beauté déguisée à la fois, telles des poupées siliconées, des filles de grande famine affective.

Car en face, il y a l’homme branché. Sur Internet, bien-sûr. En un clic, il consomme. Pour moi, le clic ou le Pssst du paysan se voulant urbain, c’est du pareil au même. Que ce soit sur les sites de rencontres ou les réseaux sociaux, la nouvelle règle c’est : une de perdue, 1000 potentielles de retrouvées ! L’homme branché veut épouser Blanche-Neige, mais préfère se détendre avec Miss Piggy, la cochonne. Et ça marche ! Car il y a du répondant : certaines femmes débranchées de leurs émotions sont toujours à l’affût d’un porte-monnaie. Messieurs, vous avez alors été acculés à devenir riches, forts, beaux et intelligents ! Mais quelle pression ! Et moi, je dirais même que lorsqu’un mec est riche, il n’a plus besoin d’être fort, beau, ni-même intelligent! Il peut agir en parfait animal, personne ne viendra le lui reprocher! Ah mais je comprends mieux maintenant… C’est donc ainsi que vous avez perdu votre humanisme, Messieurs! Sous pression et par ressentiment, vous consommez de la femme, sans séduction ni préliminaires.

Nous consommerions alors de la relation, l’autre (homme ou femme) n’est plus que l’objet d’un désir jetable. Deux organes génitaux dans un face à face cru qui n’a plus peur de perdre la face. Le consumérisme ambiant va-t-il anéantir le langage de la séduction ? Non ! Je proteste ! Je m’y refuse!

Et puis, fort heureusement, il existe encore des femmes dignes, belles et courageuses qui tutoient un entregent éthique. 

 Allez, allez ! Un petit effort, il y a moyen de nous entendre ! Reconnectez-vous à vos cœurs, fournisseurs inconditionnels haut-débit, rarement en panne. Faisons la paix, vite !  Réinventons la séduction à toute épreuve, tendresse et intelligence émotionnelle à l’appui.

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