Les livres de cœur de Dima Droubi

L’écrivaine Dima Droubi, autrice de “La Sultane du Caire” et fascinée par les héroïnes musulmanes oubliées, se dévoile à travers ses lectures.

Quel est votre livre de chevet ?

“Le Cantique des Oiseaux” traduit par l’excellente Leili Anvar et illuminé par des miniatures persanes d’exception.  

 

Quel ouvrage vous a fait aimer l’Histoire ?

Ils sont plusieurs. Les grands classiques du XIXème siècle et début XXème (Victor Hugo, Léon Tolstoï, Fiodor Dostoïevski, Alexandre Dumas, Oliver Dickens, …) m’ont tous offert une immersion dans l’histoire vivante.

 

Quelle publication a forgé votre conscience féministe ?

À vingt ans, à Damas, j’ai lu “Le Harem politique” de Fatema El Mernissi, et j’ai quitté mon pays, convaincue de la force de caractère et du pragmatisme des femmes orientales. À trente ans, à Paris, j’ai découvert “Les Sultanes Oubliées”, un livre qui a fait naître en moi un véritable appel à l’action, à travers l’écriture. Il était devenu urgent de lutter contre l’image déformée de la femme orientale en Occident, et c’est Chajarat Eddor qui est venue à mon secours, incarnant cette force et cette complexité que je voulais transmettre.

 

Quelle est votre autrice féministe préférée ?

“Je ne me définis pas comme féministe, car la réalité me semble plus vaste et nuancée que tous ces mots qui finissent en “iste”.”  Fatema El Mernissi est la seule et véritable philosophe femme arabe reconnue dans le monde pour ses recherches et ses œuvres qui prennent racine dans les fondations propres aux sociétés orientales. 

 

Quels mémoires d’auteur/autrice a été une révélation pour vous ?

« Il n’est de plus grande agonie que de porter en soi une histoire non racontée. » Maya Angelou, dans “Je sais Pourquoi Chante l’Oiseau en Cage”, a touché mon cœur. Elle met en mots ce que chacun de nous ressent face à l’incompréhension et la négation de son histoire. Maya et son œuvre sont d’une force incroyable, une inspiration et une invitation à croire à notre résilience à tous.

 

Quelle héroïne historique vous fascine le plus ? 

Chajarat Eddor, héroïne de mon premier roman, “La Sultane du Caire”, est incontestablement la femme qui m’a le plus fasciné durant ma jeunesse. Elle transforme sa faiblesse en une force capable de bouleverser son monde, avant que cette même force ne devienne sa propre faiblesse. Dans un univers dominé par les hommes, elle s’impose sans renoncer à sa féminité. Les historiens, des hommes, ont négligé sa mémoire, et pourtant, c’est dans un livre écrit par un auteur arabe, Gergi Zeidan, que je l’ai découverte durant mon adolescence, à un moment où mon sens du moi se façonnait et s’épanouissait.

 

Quel est, selon vous, le livre d’Histoire à glisser absolument dans sa bibliothèque ?

“L’épopée de Gelgamesh”. C’est un texte fondateur, non pas dans le sens classique de l’Histoire, mais parce qu’il initie l’art du récit lui-même. Il a inspiré les grandes épopées comme l’Illiade de Homère.

 

Quelle publication gardez-vous précieusement ?

“Les Mille et une Nuits” sa version originale en arabe.

 

 

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