Les livres de coeur de Asma Lamrabet

Membre de l’Académie du Royaume du Maroc, essayiste, médecin biologiste et féministe, Asma Lamrabet, autrice notamment d’“Islam et femmes” (En Toutes Lettres), se livre à travers ses lectures.

Quel est le dernier livre que vous avez dévoré ?
“Être soi, une quête essentielle au service du monde” d’Inès Weber car il répond à ce besoin essentiel et éternel de la quête spirituelle.

Quel livre vous a bousculée ?
“Le Harem Politique” de Fatéma Mernissi. Il a bousculé mes aprioris envers elle…Celle que certains considéraient comme une féministe qui voulait s’affranchir de la soi-disant “oppression” de la religion, était en fait l’une des premières intellectuelles arabes à avoir mis le doigt sur une question majeure : celle de l’instrumentalisation du religieux par le politique. J’ai été bouleversée à la lecture
de ce livre par son extrême intelligence et la subtilité de son analyse critique du Harem et des clichés archaïques sur les femmes musulmanes.

Quelle est votre héroïne des temps modernes ?

Les “véritables héroïnes” sont toutes ces femmes qui se lèvent très tôt le matin pour aller au travail et qui rentrent épuisées le soir, non pas pour se reposer, mais pour s’atteler aux tâches domestiques et familiales. Celles qui font les métiers les plus ingrats. Toutes ces femmes invisibilisées, violentées, méprisées et sans lesquelles, aucune société ne pourrait fonctionner… Parmi les livres qui parlent de ces héroïnes anonymes, je pense à “Dos de femme, dos de mulet” de Hicham Houdaïfa et “Dames de fraises” de Chadia Arab.

Quelle lecture vous a poussée à écrire ?
C’est à la lecture des différents livres et articles misogynes de nombreux théologiens, qui affirmaient au nom de la religion, que les femmes sont faibles, inférieures aux hommes et qu’elles doivent être soumises, que j’ai décidé d’écrire afin de dénoncer cette interprétation patriarcale, érronée et scandaleuse du message spirituel de l’Islam. Ayant lu et relue le Coran et la tradition du prophète mais aussi, en étant inspirée par certains penseurs réformistes comme l’Égyptien Cheikh Mohammed Abdouh, le nationaliste et théologien Allal El Fassi, le penseur Nassr Abou Zayd, Ali Shariati et tant d’autres, je me suis rendue compte de l’énorme écart entre les sources sacrées et l’interprétation religieuse.

Quelle est votre autrice féministe préférée ?
Fatéma Mernissi. J’adore son style où s’entremêlent rigueur académique, humour voire ironie, récit personnel et analyse politique

Quel livre offrez-vous souvent ?
“Sagesses et confidences” d’Ibn ‘Ata’Allah, traduit par Hassan Boutaleb. Un très beau livre et un incontournable de la tradition soufie.

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