“Le moment marocain, Qatar 2022”a été co-édité par le CCME, les éditions la Croisée des Chemins et Sochepress (2023). Pour cela, deux hommes (et leurs équipes) se sont donnés la main pour réussir cet exploit. Il s’agit du président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger, Driss El Yazami, et de l’éditeur Abdelkader Retnani, directeur des éditions La Croisée des Chemins.
Questions à Driss El Yazami :
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à l’édition de cet ouvrage ?
Pour le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger, on ne pouvait pas rester indifférent à plusieurs événements qui ont été révélés durant ce mondial. D’une part la participation des enfants de l’immigration qui venaient de cinq pays différents et qui montrent l’internationalisation de la communauté marocaine. Puis, les talents qui explosent dans ce sport, mais aussi dans d’autres domaines (littérature, musique, le cinéma…) et enfin, cette alchimie entre les joueurs élevés à l’Académie Mohammed VI et ceux de la migration. A mon avis, cette alchimie explique une partie du succès de la sélection nationale. L’autre élément qui m’a frappé, et qui a beaucoup de signification à mes yeux, est celui de la rencontre entre les mamans et les joueurs. C’est un phénomène qu’on n’a, quasiment, jamais vu avec cette intensité sur les terrains de foot.
Comment expliquez-vous cette intense relation ?
A mon avis, il y a ce geste d’amour, mais aussi de reconnaissance de ce qu’elles ont enduré. Il faut imaginer ces mamans emmener leurs enfants dans les clubs de foot depuis qu’ils étaient très jeunes. Ces femmes sont, donc, devenues visibles, alors qu’elles étaient invisibles. Je pense que cette double reconnaissance par les joueurs et par Sa Majesté est un tournant dans l’histoire de l’immigration marocaine et dans l’histoire de la diaspora. On a vu des moments de complicité énormes entre les mamans et leurs enfants. Ce qui m’a encouragé à participer à cette aventure.
Comment on est arrivé à cette émergence de la diaspora marocaine ?
Dans l’histoire de l’immigration, celle de travail se transforme le plus souvent en immigration de peuplement. Donc, l’émergence des nouvelles générations est la mutation principale dans l’immigration marocaine. Dans nos travaux de recherche, on découvre de plus en plus que les femmes marocaines immigraient elles aussi seules. Ces enfants sont, ainsi, nés de ces dynamiques.
Questions à Abdelkader Retnani :
Racontez-nous un peu la genèse de ce Beau Livre ?
C’est un concours de circonstances. Comme je suis un ancien président du grand club, le Raja et un passionné du football, j’ai pensé qu’il serait intéressant d’envoyer un photographe et trois journalistes professionnels à Qatar pour suivre les étapes de cet événement mondial. Donc, le photographe est parti avec un billet Aller-Retour ouvert et est resté un mois ramenant avec lui 2500 photos sur les sept matchs que le Maroc a joués, avec tous les détails qui les concernent, c’est-à-dire toute la fiche pour faire les portraits. C’est une première pour ces 27 joueurs reconnus par la FIFA, sans oublier le staff qui est composé de quinze personnes.
Etiez-vous surpris des résultats ?
Il ne faut pas oublier qu’on était dans le groupe F de la mort. Personne ne misait sur le Maroc, mais on est passé les premiers. Ce qui est intéressant parmi les différents matchs, il y a un match où il y avait 65.000 spectateurs, dont 45.000 étaient des Marocains venant des quatre coins du monde.
Quels sont les choses ou les moments que vous vouliez immortaliser dans ce livre ?
Il y a la presse mondiale qui a parlé du Maroc à laquelle nous avons consacré huit pages. Un phénomène extra continental. Puis, il y a eu ce retour triomphal à la mère-patrie, l’accueil par Sa Majesté, l’accueil des mamans. Puis, cet entraineur exceptionnel, Walid Regragui qui a eu la magie de parler pour chaque groupe, avec des joueurs qui n’avaient qu’un seul objectif en tête, gagner. L’argent ne les intéressait pas. Car, même l’argent qu’ils ont touché, ils l’ont donné à des associations caritatives. C’est le Maroc de demain qui nous a fait rêver pendant un mois. C’est pour cela que j’ai voulu immortaliser ces moments avec des photos exceptionnelles.
Comment a été mené ce projet du livre ?
C’est avec une équipe de six journalistes que nous avons mené ce travail. Il fallait raconter l’histoire de la coupe du monde, avoir des documents sur les équipes des années 62, 70, 90, 94 avec leurs photos. Mais, on était tous heureux de ce beau travail.
Comment a été la collaboration avec le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger ?
Très bonne. Dès que j’ai parlé au président du CCME de l’idée du livre, il a accepté tout de suite et on a travaillé pendant deux mois et demi non-stop. Grâce à ce livre M. El Yazami est devenu un expert de foot.
Comité de rédaction :
-Driss El Yazami
-Abdelkader Retnani
-Lino Bacco
-Amine Birouk
-Belaid Bouimid
-Valérie-Moralès-Attias