Longtemps, le Chellah a été son décor fétiche. Un lieu unique, chargé d’histoire, qui donnait à chaque concert une atmosphère particulière. Mais cette année, le festival tourne la page et s’ancre au cœur de la ville. Un changement qui ne relève pas seulement d’une question de nom : derrière ce choix se dessine une volonté de moderniser l’événement, de le rendre plus accessible et de toucher un public plus large.
Entre nostalgie et renouveau
Le Chellah offrait un charme inégalable, mais aussi des contraintes. Accès compliqué, conservation du site, logistique coûteuse : autant de raisons qui ont poussé les organisateurs à chercher une alternative. Avec le Parc Hassan II, l’événement gagne en centralité et en confort, tout en s’offrant une nouvelle image. Plus urbain, plus ouvert, plus en phase avec une capitale qui revendique son effervescence culturelle.
Cette 27ᵉ édition reflète ce nouvel élan. Les scènes accueilleront des rencontres inédites : le Tania Giannouli Trio avec le percussionniste marocain Abdelfettah Houssaini, le Céline Bonacina Quartet, mais aussi des fusions audacieuses comme le Tchubi Sextet, qui mêle rap et jazz. Le festival se clôturera avec la chanteuse suédoise Lina Nyberg, le trio marocain Bab L’bluz et Mehdi Qamoum, figure montante qui marie rythmes amazighs et musiques du monde.
Certains regretteront sans doute la magie du Chellah, où les concerts se jouaient sous le regard des cigognes et des pierres antiques. Mais Jazz à Rabat assume son choix : incarner une nouvelle étape, plus urbaine, plus inclusive, fidèle à son esprit d’échanges mais tournée vers l’avenir.
