Meryem Guennoun, La tête dans les étoiles

Chercheuse associée en astrophysique à l’Observatoire de l’Oukaïmeden de l’Université Cadi Ayyad et première femme astronome au Maroc, entre moult autres choses, Meryem Guennoun a su se frayer un chemin dans un monde largement dominé par les hommes. Portrait d’une femme aussi brillante qu'inspirante.

“Je suis désolée,  je ne peux pas vous répondre, je suis au-dessus de Tarfaya. Je vous contacterai une fois au sol”. C’est par ces mots, accompagnés d’une magnifique photo de la ville de Tarfaya vue du ciel, que le premier contact a été établi avec Meryem Guennoun. C’est dire un peu la vie trépidante de cette jeune astronome marrakchie. La première au Maroc ! 

Trente-quatre ans plus tôt, l’astronome voit le jour à Béni Mellal, mais c’est à Kelaat Sraghna qu’elle grandit. Là, au milieu des paysages pittoresques qui dessinent l’horizon, la petite fille s’ennuie à mourir et se met à rêver d’espace. Quand ses copines jouaient à la poupée, Meryem s’amusait à dessiner des fusées. Ses parents possédant une grande collection d’encyclopédie, Meryem s’y plonge et découvre l’astronomie. “J’étais fascinée par les astres et les astronautes. Je rêvais de visiter l’espace, voir le soleil de près, les étoiles… Ce monde-là me faisait tellement rêver”. Même la tête dans les nuages, Meryem Guennoun suit un parcours scolaire sans faute. À 18 ans et après un bac scientifique, elle pose ses valises à Marrakech et intègre la Faculté FST Sciences et technologies. Trois ans plus tard, elle obtient une licence SPI (Sciences physiques pour ingénieurs). Mais quelque temps après, elle tombe gravement malade et se trouve dans l’incapacité de postuler pour un master. C’est son meilleur ami qui dépose son dossier à sa place, à la faculté des sciences de Semlalia. Elle est retenue, à la surprise générale, pour un master en astrophysique (physique des hautes énergies et astronomie). “Je n’avais pas de connaissances en la matière mais ma motivation l’a emportée. C’est exactement ce que je voulais faire !”

Un parcours de combattant 

La jeune femme, qui avait complètement délaissé sa passion pour l’astronomie, voit son rêve se réaliser.  Meryem obtient un doctorat en astronomie et devient ainsi la première femme astronome au Maroc. Car réussir à intégrer le milieu très fermé de l’astronomie est un parcours du combattant pour n’importe quelle femme. “J’ai souffert du regard de la société … Durant mes études, quand j’essayais de porter un télescope, on me disait : “c’est trop lourd pour une fille”. Lorsque j’avais des difficultés, j’entendais des phrases comme “ce n’est pas un domaine pour les femmes” et c’est exactement ce genre de remarques qui m’a donné la rage de réussir et de persévérer !” Chercheuse associée en astrophysique à l’Observatoire de l’Oukaïmeden de l’Université Cadi Ayyad, spécialisée dans l’observation des météores, l’analyse et le calcul de leurs orbites, elle se concentre particulièrement sur l’identification de leurs corps parents. La jeune scientifique a d’ailleurs développé un programme qui permet de découvrir l’origine des étoiles filantes et “c’est la méthode la plus robuste au monde actuellement”. Rien que ça !  La jeune scientifique a d’ailleurs été récompensée le 27 novembre 2024, en compagnie de quatre autres chercheuses maghrébines, par le Prix Jeune Talent de L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science . 

En parallèle à sa carrière d’enseignante et de chercheuse, Meryem Guennoun occupe des rôles de leadership au sein de diverses organisations scientifiques, reflétant son engagement envers la promotion de l’astronomie. Elle préside l’Association des Astronomes Amateurs de Marrakech et siège au bureau du Réseau Africain des Femmes en Astronomie (AfNWA), où elle aspire à changer les mentalités autour des femmes scientifiques en Afrique. “Dans la croyance commune, c’est un domaine beaucoup trop cérébral et intello pour une femme. Et justement, je milite pour prouver le contraire. Je consacre une partie importante de mon temps à des activités de sensibilisation pour rendre la science attrayante et pour donner aux jeunes, notamment aux filles, l’envie de se lancer dans des carrières scientifiques.”

Dans une autre vie, Meryem a été chanteuse. En 2017, elle gagne le concours Mawahib almazar, et dévoile “Ma Khelani”, son tout premier single aux notes Afrobian, sous la direction de l’artiste Ahmed Soultan. C’est depuis toute petite que Meryem baigne dans la musique et continue encore aujourd’hui se passionner pour cet art puisqu’elle compte bientôt reprendre la chanson. 

Son plus grand rêve ? Ce n’est pas d’intégrer la NASA qui est “trop commercial”, elle préfère l’ESA Européen Space Agency, ou l’AfAS, en Afrique du Sud, “c’est plus proche, déjà !”, nous confie la jeune femme qui préfère ne pas s’éloigner de sa famille. Pour la jeune astronome, faire avancer la recherche marocaine est plus important que tout. “Je voudrais arriver à vivre en faisant de la recherche ! Et à côté,  continuer à faire de la musique. Ce serait juste génial !” .

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