Les Marocaines et les JO (1/3)

Aucune athlète marocaine n'a malheureusement réussi à s'imposer aux JO de Paris. Cette déception ne doit pas nous faire oublier que la présence des femmes dans les Jeux Olympiques (JO) est une course de longue haleine dont le top départ remonte à 1972 aux JO de Munich. Retour sur l’histoire féminine du Maroc dans les JO.

Munich. Eté 1972. Fatima El Faqir et Malika Hadki, deux jeunes athlètes marocaines, s’échauffent dans l’immense stade de la capitale de la Bavière en Allemagne qui accueille les Jeux Olympiques (JO).Concentrées, elles savent que, même si elles ne décrochent pas de titres, elles sont déjà en train d’entrer dans l’histoire de leur pays. Fatima El Faqir et Malika Hadki sont des pionnières, les premières femmes marocaines à participer à cette immense et renommée compétition internationale. Jusque-là, le Royaume qui comptait quatre participations à des JO, était représenté par une délégation exclusivement masculine. “Nous avions conscience de ce que nous étions en train d’écrire”, confie Fatima El Faqir, première championne et recordwoman d’Afrique sur 400m haies (Dakar 1979), ancienne directrice de l’Institut national des sports Moulay Rachid et ancienne présidente de la zone Afrique du nord de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA). “Mais nous n’étions aucunement stressées. Nous étions enthousiastes de participer aux JO. Nous en avions tant rêvé.”

De retour au pays, les deux athlètes font la Une de la presse nationale. “J’ai même été sacrée, par les médias, meilleure sportive de l’année 1972 !”, se remémore-t-elle avec joie. “Fatima El Faqir et Malika Hadki étaient, de leur temps, les meilleures sportives au Maroc”, appuie Aziz Daouda, ancien entraîneur de Fatima El Faqir et d’autres champion.ne.s (Nezha Bidouane, Saïd Aouita, …), ancien Directeur technique national d’athlétisme, et actuel Directeur technique et du développement de la CAA. “Aussi, est-il tout bonnement logique que la fédération de l’époque les engage.” Avant les JO de Munich, Fatima El Faqir n’avait que quatre années de course dans les pieds. C’est un pur produit du sport scolaire. “Au collège, une professeure d’éducation physique avait détecté mon potentiel et était allée voir mes parents à la maison”, se rappelle-t-elle. “Mes proches m’ont toujours soutenue. Pour eux, tant que j’avais d’excellentes notes à l’école, la pratique sportive ne regardait que moi”. Fatima El Faqir était une élève brillante qui, comme elle l’assure, n’a jamais rencontré d’embûches durant sa vie d’athlète. “Je n’ai connu ni harcèlement ni préjugés”, affirme-t-elle. “Le sport scolaire était très bien structuré et développé, permettant aux filles et garçons d’évoluer ensemble. Tels des membres d’une famille, les coachs d’athlètes de haut niveau venaient récupérer et raccompagner, en toute sécurité, les sportifs et sportives”. 

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