Votre startup mêle gaming et apprentissage. Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre dans un secteur aussi spécifique ?
C’est une combinaison qui m’est venue assez naturellement. Je suis développeuse de jeux vidéo et enseignante spécialisée en Sciences Technologie Ingénierie et Mathématiques (STEM). J’ai utilisé les méthodes de gamification dans mes classes pour mieux soutenir mes élèves et pour créer un lien solide avec eux. Au vu des résultats positifs, j’ai décidé de créer Kiddo Education pour faire connaître ces méthodes et généraliser les bénéfices de l’apprentissage gamifié à l’extérieur de ma salle de classe. Nous sommes convaincus de l’apport positif des jeux sur les jeunes et notre rôle est de transmettre ce message aux parents.
Le secteur du jeu vidéo reste majoritairement masculin, notamment du côté du développement et de l’entrepreneuriat. Comment avez-vous réussi à trouver votre place dans cet univers ?
En règle générale, le monde des STEM est plutôt masculin, donc je suis habituée à être la seule développeuse où que j’aille. Mais en réalité, le secteur du jeu vidéo est très accueillant pour les femmes et cherche constamment à intégrer leur regard et leurs talents. Il y a aussi des structures telles que « Women In Games » qui sont là explicitement pour soutenir et encourager les femmes dans le secteur des jeux vidéo. Les femmes sont plutôt représentées dans les métiers artistiques et de design. Je crois que les défis pour accéder aux métiers du développement ou à l’entrepreneuriat découlent surtout des obstacles à l’entrée dans les STEM.
Pensez-vous que les femmes peuvent transformer le gaming, notamment dans les approches liées à l’éducation ?
Cette révolution est déjà en marche, et pas seulement dans le monde de l’éducation. Les femmes sont tout à fait capables de transformer le secteur des jeux vidéo vu qu’elles ont leur propre manière de concevoir le jeu. Elles privilégient souvent une approche plus inclusive, des récits plus courageux et des mécaniques de jeu centrées sur l’humain.
Vous faites partie des neuf participants au programme Video Game Incubator, lancé par l’Institut français du Maroc, le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et Level Link Partners. Qu’est-ce que cette participation représente pour vous ainsi que pour votre startup ?
Cette sélection, c’est d’abord une immense fierté. Pour moi, c’est un vrai tournant dans l’accélération dans la vie de ma startup et m’apporte le soutien humain et technique dont j’avais besoin. Ce programme m’aide à sortir de l’isolement, à consolider mes bases en m’ouvrant aux meilleures pratiques du secteur, et à structurer durablement mon studio. J’y vois aussi une chance unique de préparer Mathpunk Chronicles à rayonner à l’international.