Tilda Swinton, l’outsider

Actrice, productrice, performeuse, icône de la mode, Tilda Swinton séduit autant qu’elle intrigue. Portrait d’une héroïne contemporaine aux mille visages.

Tilda Swinton semble être venue d’une autre planète. Son physique de reine des neiges à la beauté étrange détonne sous le soleil marrakchi, ce lundi après-midi à la Mamounia. Et pourtant, à ces lieux, Tilda commence à s’habituer. L’actrice et productrice britannique se trouve dans la ville ocre pour participer au Festival International du Film de Marrakech, pour la quatrième fois. “Cette ville est une deuxième maison pour moi. Je reviendrai et reviendrai encore !”, nous dit d’emblée l’artiste écossaise. Elle qui a mis les pieds au Maroc pour la première fois il y a une dizaine d’années, à l’occasion du tournage du sublime “Only lovers left alive” de Jim Jarmusch, garde un souvenir précieux de cette expérience. “C’est un film absolument magique” qui lui a “fait aimer le Maroc”. Dans ce long-métrage, Tilda, a dû, rappelons-le, se métamorphoser en blonde peroxydée avec dreadlocks pour interpréter un vampire. Et elle est loin d’être à sa première transformation pour incarner un personnage.
Dans chacun de ses films, Swinton est totalement autre. À son corps exultant, elle est tour à tour rousse aux cheveux longs dans Edward II (Derek Jarman, 1991), brune aux cheveux raides dans Michael Clayton réalisé par Tony Gilroy en 2007, (pour lequel elle obtient un oscar), vieille dame aux yeux perçants dans The Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014) ou encore chauve dans Doctor Strange (Scott Derrickson, 2016).
Avec son physique androgyne et son visage atypique, elle fusionne les sexes et efface les âges. L’un de ses tout premiers films, Orlando (1992), de Sally Potter, est celui qui l’a le plus marquée dans sa carrière. Elle y joue le rôle d’un jeune noble qui traverse les siècles et passe d’homme à femme. “Cette expérience m’a littéralement métamorphosée !”, nous avoue celle qui voue un amour fou pour les transformations physique extrêmes : “Le changement est la seule chose à laquelle je me raccroche”.

Performeuse hors pair
80 films au compteur et pourtant, Tilda Swinton ne se considère pas comme une actrice. Elle préfère le terme “performeuse” ou “modèle d’artiste”. Issue d’une famille d’aristocrates écossais, elle obtient un diplôme en sciences politiques et sociales à Cambridge avant de faire ses débuts au sein de la Royal Shakespeare Company. Elle voulait être écrivain. “Je n’ai jamais voulu être une actrice et je ne crois pas aux talents d’acting. Je ne suis qu’un objet parmi d’autres dans la largeur des plans des réalisateurs.” Voilà qui est dit !
Les amateurs d’art contemporain gardent en mémoire “The Maybe”, une installation à la Serpentine Gallery de Londres en 1995 où des milliers de personnes avaient défilé devant une boîte de verre où dormait Tilda Swinton. Elle réitère l’expérience au MoMa de New York en 2013. L’écriteau de l’installation annonce : “Artiste vivant, verre, acier, matelas, lin, coussin, eau et lunettes”.
La comédienne prend des risques et aime se frotter à d’autres milieux que celui du cinéma. Elle s’est aussi prêté au jeu de David Bowie le temps d’un clip, “The stars (are out tonight)”, tiré de l’album The next day, sorti en 2013.

Reine de la mode
Grâce à son style intemporel et son aura magnétique, Tilda est aussi la muse de grands couturiers et se retrouve souvent aux premiers rangs des défilés de mode. “J’ai beaucoup de chance de pouvoir porter des vêtements créés par de supers amis à moi comme Virginie Viard de Chanel, Haider Ackermann, ou Pheobe Philo. Heureusement, ils créent des vêtements géniaux et ils me laissent les porter !”.
Au fil de sa carrière, Tilda Swinton a pris le temps de maîtriser la gestuelle du vêtement. En 2012, elle est choisie pour interpréter “The Impossible Wardrobe”, une performance qui s’est tenue à Paris dans laquelle l’artiste présentait des pépites du musée Galliera sans émettre un seul mot.
Avec une carrière aussi riche qu’éclectique, c’est tout naturellement qu’on lui demande, avant de se quitter, des conseils pour réussir sa vie. Mais l’artiste n’aime pas en donner. Elle dira juste : “Restez avec vos amis, travaillez avec vos amis. Travaillez avec des gens qui vous font sentir que vous pouvez dire la vérité. Et que vous êtes réellement désirés.”

Le monde de la high-tech est en perpétuelle évolution. Futuristes, étonnantes et parfois insolites, les innovations de la technologie ne
Présent depuis plus de 20 ans au Maroc, André Le Chapelier est une véritable institution en matière de chapeaux. Du
Le lancement officiel de "la carte des stades", une carte permettant l'accès des journalistes professionnels aux stades du Royaume pour
Des inégalités qui freinent l'autonomie économique et perpétuent les disparités sociales.
31AA4644-E4CE-417B-B52E-B3424D3D8DF4