Meriam Benkirane est une inlassable observatrice du monde. Née en 1984, cette artiste casablancaise interroge, à travers ses œuvres, l’ultra modernité, les nouvelles technologies, ses absurdités, ainsi que la place de l’Humain dans les sociétés, et ce, en usant d’une diversité de formes artistiques, que ce soit la peinture, la sculpture, le digital ou le street art. Le dessin était omniprésent dans son quotidien. Mais ce n’est pas le chemin qu’elle empruntera au début de sa vie d’adulte. Après le baccalauréat, direction une école de commerce à Montréal. “Je crois qu’à l’époque, j’ai fait ce que la société at- tendait de moi à savoir suivre un parcours académique classique”, confie-t-elle. Après quatre mois d’expériences professionnelles au Maroc, elle change de cap et s’oriente vers l’architecture d’intérieur. “Ce domaine regroupe tout ce qui m’anime”, lâche cette artiste issue d’une famille … d’architectes.
Dans son nouveau métier, Meriam Benkirane s’épanouit… mais pas à 100%. “Il manquait ce petit plus que m’offre l’art”, glisse-t-elle. “Au fil des années, j’avais de plus en plus be- soin de m’enfermer dans mon atelier pour peintre des toiles.” En 2016, elle prend la décision, ferme, de se consacrer à sa passion. Pendant deux ans, elle se nourrit d’art, d’œuvres d’artistes qui l’inspirent à l’instar de Fortunato Depero, un peintre italien appartenant au mouvement futuriste. “Pour lui, la modernité ne pouvait être que progressiste”, indique-t-elle. “Je m’inscris dans sa continuité mais avec un regard critique sur le monde d’aujourd’hui happé par cette vitesse qui déshumanise.” Représentée par la Galerie 38, Meriam Benkirane s’exprime avec talent au tra- vers de formes géométriques rehaussées de couleurs vives sur d’immenses toiles et de fresques murales. Rien ne l’arrête. Même pas le vertige. “Sur 10m de hauteur, je peins une réalité, cette effer vescence urbaine qui me captive”. Fascinant.
@meriam.benkirane