Dès que la chaleur estivale s’installe, les côtes marocaines se métamorphosent en scènes d’activités saisonnières effervescentes. Devenir maître-nageur, serveur, guide touristique, animateur de club est une option attrayante pour nombre de jeunes. C’est le cas de Faiçal, 19 ans, qui, chaque été, travaille en tant que maître – nageur dans une résidence à Sidi Rahal. “Chaque été, je suis embauché par le syndic d’une résidence balnéaire pour surveiller les enfants qui nagent dans la piscine. Cela me permet d’aider mes parents à payer le loyer et garder un peu d’argent de poche”, raconte-t-il. 6 jours sur 7, de 9 h 19 h, Faiçal est là, prêt à intervenir au moindre pépin. Mais comme pour beaucoup de métiers saisonniers, celui-ci a une date d’expiration : dès la fin du mois d’août, Faiçal doit chercher d’autres opportunités professionnelles.
Joindre l’utile à l’agréable
Dans plusieurs villes balnéaires ou touristiques, la demande de main-d’œuvre saisonnière explose durant l’été. “Un restaurateur qui opère généralement avec deux employés pourrait avoir besoin d’ajouter une dizaine voire une vingtaine de travailleurs supplémentaires pour faire face à l’afflux de touristes”, fait savoir Mohamed El Fane, vice-président de la Confédération marocaine des métiers de bouche (CMMB). Ces destinations balnéaires, souvent confrontées à une pénurie de main-d’œuvre, doivent donc intensifier leurs efforts de recrutement afin de maintenir un niveau de service optimal pendant la haute saison. Les établissements de restauration et d’hôtellerie recherchent des serveurs, cuisiniers, barmen et réceptionnistes pour assurer un service impeccable. “Les stands de plage et autres installations saisonnières, qui n’opèrent que durant les trois mois d’été, embauchent également massivement pour cette période”, ajoute le vice-président de la CMMB.
Mais choisir un travail saisonnier, c’est aussi, pour beaucoup, une opportunité de concilier escapades et emploi. “L’été est l’occasion parfaite pour ceux qui changent de ville pour travailler, de découvrir de nouveaux horizons tout en assurant leurs finances”, affirme Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), avec conviction. “Qui ne serait pas tenté de voyager, d’admirer des paysages sublimes tout en gagnant un revenu ?” C’est précisément le cas de Nawal, une trentenaire de Casablanca qui trouve son équilibre en tant que réceptionniste dans des hôtels prisés du Nord du Maroc. “Je suis une habituée des jobs saisonniers dans plusieurs villes du Nord. Mon amour pour cette région et ses plages magnifiques me permet de combiner vacances et travail de manière harmonieuse, tout en m’assurant une épargne”, confie-t-elle, avec un sourire radieux, rayonnante de satisfaction.
Quant à Nadia, 21 ans, elle enchaîne chaque été les boulots dans un club de vacances où elle excelle en tant qu’animatrice. “Pour moi, ce n’est pas simplement un job saisonnier, c’est une véritable passion. J’adore organiser des activités ludiques pour les enfants et voir leurs yeux s’illuminer de joie”, partage-t-elle avec enthousiasme. Ce rôle lui permet non seulement de financer ses études en psychologie, mais aussi de développer ses compétences en communication et en gestion de groupe, des atouts précieux pour son avenir professionnel.
Cadre légal
Souvent sous contrat à durée déterminée (CDD) ou encore recrutés de manière informelle, les travailleurs saisonniers, trouvent ainsi leur place dans ce ballet estival. “Généralement étudiants ou au chômage, beaucoup se tournent vers les jobs d’été”, explique Lahcen Zelmat. Contrairement à l’Europe où les emplois saisonniers sont souvent bien réglementés avec des statuts spécifiques, au Maroc, le recrutement estival se fait souvent de manière plus flexible et informelle. “Bien que certains employeurs optent pour la signature de contrats à durée déterminée (CDD), beaucoup d’embauches se font sans formalisation légale stricte”, précise Mohamed El Fane. Selon lui, le recrutement se fait principalement par le bouche-à-oreille, les dépôts de CV spontanés, les annonces sur les réseaux sociaux et les plateformes d’emploi en ligne. “Malgré les défis réglementaires, l’enthousiasme et la flexibilité des saisonniers sont essentiels pour maintenir l’essor de l’économie touristique”, conclut-il.
Ainsi, que ce soit en animant des clubs de vacances ou en assurant d’autres fonctions temporaires, chaque saisonnier contribue à l’effervescence et à la qualité des services estivaux au Maroc.
“Un moteur essentiel pour maintenir un service de qualité”
Dans l’industrie hôtelière marocaine, les travailleurs saisonniers sont attirés par les emplois qui offrent des rémunérations attractives, souvent supérieures à celles des postes permanents, en raison de la nature intensive et temporaire du travail pendant la haute saison touristique. Cette hausse salariale vise à attirer des talents qualifiés capables de répondre à la demande accrue et de maintenir des standards élevés de service client.
Ensuite, la disponibilité et la flexibilité des travailleurs saisonniers sont des atouts majeurs. Principalement composés de jeunes, d’étudiants ou de personnes en transition de carrière, prêts à se déplacer et à s’adapter rapidement aux besoins changeants de l’industrie, ces jobs d’été conviennent parfaitement à une certaine tranche d’âge. Cette capacité d’adaptation est cruciale
pour assurer une gestion efficace des opérations hôtelières et répondre aux attentes élevées des clients pendant les périodes de pic touristique.
Enfin, malgré un manque d’expérience par rapport aux employés permanents, les travailleurs saisonniers sont motivés par leur volonté d’apprendre. Cette énergie positive est un moteur essentiel pour maintenir un service de qualité et garantir une expérience clientoptimale, même dans les conditions les plus exigeantes de la période estivale.