YES WE CAN !

Une seule femme ministre dans le gouvernement Benkirane ! La pillule a du mal à passer. Les femmes compétentes capables de gérer des départements ministériels sont donc si rares que cela ? A FDM, nous sommes convaincues du contraire. La preuve par ce dossier, où nous donnons la parole à neuf femmes d'exception, qui pourraient bien constituer le noyau dur d'un gouvernement plus paritaire.

“QU’ON SE LE DISE, DES FEMMES COMPÉ-TENTES, LE MAROC EN REGORGE. ET N’ALLEZ PAS CROIRE QU’IL N’EN EXISTE QUE NEUF, CECI N’EST QU’UN APERÇU, LA PARTIE ÉMERGENTE DE L’ICEBERG.”

 

“Incompétent(ente) : Qui n’est pas compétent. Qui n’a pas les connaissances suffisantes, l’habileté requise pour juger, pour décider d’une chose. Ignorant, nul. Incapable.” Définition du nouveau Petit Robert de la langue française. “Incompétentes”, “ignorantes”, “nulles” et “incapables”… C’est donc le profil de toutes les femmes engagées et politisées qui ne font pas partie du gouvernement actuel. Car si l’on en croit le fait qu’une seule femme ait été nommée à un poste de ministre, celle-ci serait donc la seule et unique femme marocaine politisée à bénéficier de compétences et de facto, à ne pas être “ignorante”, “nulle” et “incapable”. Par ailleurs, le rôle de la femme en ce bas monde étant de fonder une famille, faire des enfants, prendre soin de son mari et veiller à bien tenir son foyer, il est donc aussi tout à fait naturel que la seule femme ministre soit en charge de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. Certaines d’entre nous, on les appelle des féministes, se sont indignées de cette entorse à la nouvelle constitution qui prône, depuis juillet 2011, l’égalité des sexes et la parité. Pour calmer cette meute de dissidentes à l’ordre public, familial, social et religieux, Abdelilah Benkirane, notre premier ministre, s’est exprimé en ces termes : “Je peux vous assurer qu’il n’y avait aucune volonté d’exclure les femmes de ce gouvernement”. Cette réponse ne semblant pas satisfaire lesdites “féministes”, celui-ci s’est alors expliqué de façon beaucoup plus précise : “Il n’y a aucune raison de s’indigner. Ce n’est pas un problème. Ce qu’il faut surtout, ce sont des gens compétents. Les partis ont essayé… mais ce n’est pas facile.” Nos partis politiques auraient donc peiné à présenter des candidates tant les femmes sont médiocres ? Ils ont essayé pourtant, mais comme dirait notre premier ministre, “ce n’est pas facile”… autant chercher une aiguille dans une botte de foin ! Sauf votre respect, permettez nous d’en douter… Et permettez-nous de nous interroger sur la manière dont  les partis politiques recrutent leurs membres. Car si les femmes ne sont pas légions en leur sein, il ne tient qu’à ces derniers d’aller puiser dans le riche vivier que représente la société civile.

Qu’on se le dise, des femmes compétentes, le Maroc en regorge. Nous les avons rencontrées, nous leur avons parlé et avec certaines d’entre elles, nous avons décidé de jouer à un petit jeu, entre femmes compétentes. Nous avons répertorié une quinzaine de ministères qui n’ont jamais, au grand jamais, été confiés à des femmes et parmi eux, nous en avons sélectionné neuf, dont les plus importants. Ces ministères, nous les avons proposés à des femmes d’exception, qui font l’unanimité dans le cercle très vaste des femmes engagées, et qui possèdent toutes la particularité d’avoir des parcours professionnels à faire pâlir d’envie certains ministres actuels, dits compétents. N’allez toutefois pas croire qu’il n’existe que neuf femmes brillantes au Maroc, ceci n’est qu’un aperçu, la partie émergente de l’iceberg. Ne vous fiez pas non plus à leur absence dans les partis politiques car si elles n’y sont pas, c’est par choix, en signe de contestation contre la médiocrité desdits partis, ou par dégoût face à un système qui vous met des bâtons dans les roues quand vous êtes une femme. â– 

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