C’est à 87 ans que l’ancienne première dame de France s’est éteinte, à l’hôpital Georges Pompidou de Paris. “Je continuerai mon action jusqu’à la mort”, avait-elle déclaré en 1992, alors qu’elle venait juste d’échapper à un attentat à la voiture piégée en plein Kurdistan irakien, dans lequel 7 personnes avaient trouvé la mort. Et elle a tenu parole, en faisant de l’accès à l’eau potable pour toutes les populations du monde son principal combat dans ses dernières années de vie, et en ne renonçant jamais à son rôle de militante. A la tête de la Fondation France Libertés, qu’elle crée pour le respect des droits humains, Danielle Mitterrand maîtrise l’art de se mettre à dos les dirigeants de quelques pays. Elle affiche son amitié pour le Dalaï Lama, au grand dam des chinois, se met à dos le roi Hassan II, en soutenant le Polisario et les prisonniers politiques marocains, en boycottant les visites officielles au Maroc de son président de mari ; et ne cache pas son affection pour Fidel Castro. Elle qui aurait tant voulu être enterrée près de son mari, ne gagnera pourtant pas ce dernier combat car c’est à Cluny qu’elle repose, loin de lui, qui gît à Jarnac. “Je ne me suis jamais ennuyée en partageant sa vie, ni dans la joie, ni dans la peine”, écrit-elle dans son livre “En toutes libertés” (Ramsay, 1996). “Rien de banal ou de médiocre, je ne regrette rien. Pour tous ceux qui nous aiment, François et Danielle sont inséparables, indissociables”. Z.I.L.