Ebola en questions
D’où vient-il ?
Il existe cinq souches d’Ebola, toutes d’origineafricaine, responsables d’un fort tauxde mortalité. Identifié pour la première foisen 1976, au Congo, le virus est de retouren Afrique de l’Ouest, dans quatre pays :la Guinée, le Libéria, la Sierra Leone et leNigeria, avec près de soixante foyers épidémiques.Depuis la violente flambée, quiavait fait deux cents morts en Ouganda en2000, on n’avait jamais connu une propagationaussi soudaine…
Comment se transmet le virus ?
Le virus Ebola se transmet par contact directavec le sang, les liquides biologiquesou les tissus de sujets ou d’animaux infectés,malades ou morts. Pour l’heure, aucunetransmission par voie aérienne n’a étérapportée. Par ailleurs, la durée d’incubation,temps écoulé entre la contraction del’infection et l’apparition des symptômes,varie entre deux et vingt et un jours. Aucours de cette période, le sujet n’est pascontagieux pour son entourage. Par contre,le risque de transmission augmente avecl’aggravation des signes de la maladie.
Quels sont les symptômes de la fièvreEbola ?
Cette maladie, qui est une fièvre hémorragique,détruit dans un premier temps lesystème immunitaire. Elle se caractérise parune montée brutale de température, une faiblesseintense, des céphalées, une irritationde la gorge et des douleurs intenses. Puis,surviennent diarrhées aiguës, éruptionscutanées, insuffisance rénale et hépatique,et dans certains cas, hémorragiesexternes et internes. Outre la prise encharge symptomatique, il n’existe à ce jouraucun traitement ni vaccin spécifiques.
COMMENT A RÉAGI LE MAROC FACEÀ LA MENACE “EBOLA” ?
Devant la multiplicité desallées et venues entrele Maroc et l’Afriquede l’Ouest, notammentvia les lignes aériennes,notre pays a mis en placeun dispositif sanitairepointu à l’aéroport deCasablanca, où la vigilanceépidémiologique aété accrue. En amont,des équipes médicaleslocales contrôlentdéjà l’état de santé despassagers en partancepour le Maroc. Lepersonnel naviguant a parailleurs suivi une formationspécifique pour donnerl’alerte au moindre signeparticulier de la maladie.Une batterie de camérasthermiques à la sortiedes avions détecte toutetempérature inhabituelle,et des équipementssont tenus prêts, le caséchéant : matériel deprotection corporelle,salle d’isolement,ambulance pour letransport sécurisé despersonnes atteintes… Enoutre, il existe égalementun système de traçabilitéet de suivi des passagersen provenance d’Afriquede l’Ouest jusqu’à leur lieud’hébergement.
Quelles précautions prendre, à titreindividuel, dans les régions où circule levirus Ebola ?
Il est vivement conseillé de respecter lesrègles d’hygiène élémentaires et de se laverfréquemment les mains avec du savonou une solution hydro-alcoolique ; d’évitertout contact rapproché avec des personnesayant une forte fièvre, mais aussi les animauxsauvages comme les singes ou leschauves-souris, vivants ou morts ; de nepas consommer ou toucher la viande debrousse ; et de cuire et bouillir tout produitd’origine animale (lait, viande…).
Faut-il craindre une pandémiemondiale ?
A priori, non. La fièvre Ebola devrait restercirconscrite à certaines zones du globe car,d’une part, le risque d’importation du viruspar le biais des voyageurs est plutôt faible ;et d’autre part, il faudrait un contact trèsrapproché entre les fluides physiologiquesdu malade (sang, selles, sperme, sueur, salive…)et les muqueuses ou une peau présentantdes micro-lésions.
À quels obstacles se heurte l’OMS sur le terrain ?
Certaines pratiques culturelles, commele fait de laver le corps d’un mort, peuventengendrer des contaminations. Et certainsmalades infectés, cédant à la psychose Ebola,fuient vers leur village d’origine, préférant serabattre sur des guérisseurs, au risque d’aggraverl’ampleur de l’épidémie. â—†