Quoi de neuf sur la planète politique ?

Les faits divers nous en disent long sur notre justice et sur l'application des lois dans le plus beau pays du monde. C'est parti pour un tour d'horizon...

Magistrat sans foi ni loi

Furieux de ne pas avoir récupéré à temps sa voiture qui était en réparation, le substitut du procureur du roi de Midelt s’est littéralement défoulé sur son carrossier en l’abreuvant d’insultes et en lui crachant dessus. Mais loin de s’arrêter là, le magistrat a fait appel aux forces de l’ordre de la ville pour emmener le malheureux au commissariat. Làbas, une autre séance d’humiliation a été infligée au jeune homme. Pour éviter qu’une plainte soit déposée contre lui, celui-ci a dû embrasser les pieds du substitut du procureur, devant les policiers qui assistaient sans broncher à la scène ! L’Association Marocaine des Droits Humains a aussitôt riposté en organisant un sit-in qui a réuni près de 5.000 personnes devant le tribunal de première instance de Midelt, pour demander la démission de cet homme qui se prétend magistrat. Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés, aurait ordonné l’ouverture d’une enquête. Une affaire à suivre de très près car nombreux sont ceux qui craignent que le substitut du procureur ne soit pas inquiété. Après tout, on commence à être habitués à cette justice qui protège les agresseurs à partir du moment où ils sont haut placés…

Pour le cinéma halal !

Mais dans quelle société vivonsnous ? Une société qui permet la diffusion de films au langage cru, qui corrompt la vertu des chastes et innocents spectateurs marocains en leur infligeant des scènes de nu, qui permet même à des films sionistes d’exister ! Non, rassurez-vous, nous n’avons pas changé de bord… Ce discours est à placer dans la bouche du député PJD Abouzaid El Mokrie El Idrissi. Celui-ci a demandé au ministère des Habous et des Affaires islamiques de mettre son nez dans le cinéma marocain pour exercer un rôle de contrôle et de censure des films afin de protéger la société de la décadence morale. Comble du vice et exemple récent de cette “déchéance”, la sélection du Festival national du film de Tanger, jugée incompatible avec les valeurs islamiques… blablabla. Quelqu’un pourrait-il les faire taire ? Ah oui, c’est vrai, la liberté d’expression est garantie par la Constitution… Mais sont-ils seulement au courant ?

Tous les crimes ne se valent pas…

Il y a peu de temps, à Safi, un homme coupable du viol de 45 femmes était condamné à cinq ans de prison. Aujourd’hui encore, on peut violer une femme puis l’épouser pour échapper à la prison. Quant aux pédophiles, certains sont condamnés à six ans d’emprisonnement pour viol de mineur ! Des peines à ce point légères qu’on a fini par se faire à l’idée que notre justice faisait preuve de beaucoup de compassion à l’égard des criminels. Mais, il y a quelques semaines, une décision de justice nous a bousculés dans nos certitudes. Un jeune homme a été condamné à 20 ans de prison ferme pour vol de portable et possession d’une arme blanche, sur une ligne de bus qui reliait Sidi Bernoussi à Mohammedia… Le juge n’a fait qu’appliquer scrupuleusement la loi et les articles 508 du Code pénal, qui punit de 20 à 30 ans de prison tout individu commettant un vol dans un véhicule servant au transport des voyageurs. Bon, on ne va pas lui reprocher de bien faire son métier, mais une telle sanction ne fait que remuer le couteau dans la plaie de tous ceux qui attendent de pied ferme la réforme du Code pénal. Peut-être serait-il temps d’adapter les jugements à la gravité des crimes. Un vol de portable jugé plus grave qu’un viol ! On va où là ?

Les femmes au coeur de la guerre des partis

Nous qui nous plaignions de ne pas être une priorité pour le gouvernement, nous avions tout faux ! En fait, nous les femmes sommes devenues un enjeu politique depuis que les partis se mènent une guerre sans merci. Du coup, c’est à qui brandira en premier la carte de la parité et de l’égalité des sexes et à ce jeu-là, le PJD est facile à battre, tant le sujet des droits des femmes représente plus à ses yeux une épine dans le pied qu’un enjeu majeur. Et ça, le PAM, l’a bien compris. Début février, le parti de l’opposition dépose donc une proposition de loi visant à la création d’une instance de la parité, comme le stipule l’article 19 de la Constitution. Le hic, c’est que dans sa composition, le PAM n’accorde aucun rôle au chef du gouvernement. En deux temps trois mouvements, le PJD, en la personne de Bassima Haqqaoui, a contre-attaqué en proposant quelques semaines plus tard la mise en place d’une commission de réflexion pour étudier les pistes de création de cette instance, en vue d’un projet de loi. Et pour faire taire les critiques, c’est Rahma Bourquia, éminente sociologue réputée proche de l’Union Socialiste des Forces Populaires, qui est nommée présidente de cette commission. Bien tenté pour le PAM, mais l’avantage est au PJD…

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