Les membres de l’Institut européen de la Méditerranée, de la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée ainsi que d’autres organismes se retrouvent à Casablanca pour faire le point sur le projet CSO WINS. Derrière ce nom barbare, c’est, en fait, tout un plan d’action qui a vu le jour en 2015, favorisant les interactions entre 36 associations de huit pays (Maroc, Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Libye, Palestine et Tunisie). Concrètement, ces organismes ont travaillé sur huit « campagnes de plaidoyer » en faveur de la participation des femmes en politique, du droit à l’héritage, contre le harcèlement sexuel dans les espaces publics ou encore contre les mariages des mineures. Un travail colossal dont les résultats sont rendus publics durant les deux premiers jours, afin de dessiner une feuille de route commune.
Les réussites doivent se multiplier. Car grâce, par exemple, au travail mené par l’association marocaine Anaouat pour femme et enfant à Chichaoua, aucun mariage de mineure n’a été enregistré pendant toute la durée de la campagne. Un exploit puisque d’après les statistiques de la Délégation de l’enseignement de cette Province, 70 % des filles de moins de 18 ans et 29 % des filles de moins de 16 ans à Chichaoua, abandonnent l’école pour se marier, comme le souligne la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée. Pour arriver à ce changement impressionnant, l’association qui a travaillé avec un organisme égyptien est partie à la rencontre des chefs religieux, des juges et des responsables des autorités locales pour obtenir leur appui, et a également sensibilisé la population à travers des caravanes. Caravanes qui se sont arrêtés dans les marchés hebdomadaires et dans les établissements scolaires.
Après avoir fait la synthèse de tous ces travaux et établi la feuille de route, les organisateurs vont ensuite travailler sur les mécanismes à mettre en place pour vérifier que les engagements pris par tous les acteurs soient bien respectés.
A suivre… de très près !