L ‘alla Essaydi continue à défier les sté-réotypes de la femme arabe dans les fantasmes orientalistes. Sa marque de fabrique : des couches de calligraphie écrite à la main avec du henné, associées à des sujets directement inspirés de la peinture orienta-liste du 19èmesiècle, ou à des femmes caméléon, posant dans des décors de zellige de harems. Dans ses dernières séries, l’esthétique change pour laisser place à un éclatement d’or métal-lique et à une explosion de couleurs.Dans “Harem Revisited”, Lalla Essaydi ré-imagine le harem en tant qu’espace psy-chologique où les femmes vivent entre elles, séparées des hommes. Dans cette douce mé-lodie de couleurs et de motifs détaillés, les odalisques s’installent avec de magnifiques caftans en soie et brocards sur de précieuses broderies et tissages en soie et fils d’or.Dans la série “Bullets Revisited”, les femmes, les murs et les sols sont entièrement habillés de cartouches de balles, entrelacées et brodées pour créer des habillements dramatiques et devenant par là même une sorte d’armure pour se protéger des regards qui voient ces femmes comme des objets de beauté et d’ado-ration dans des cages dorées.