« No sex »attitude

Après la sexualité soumise au bon plaisir de l'homme, puis celle, triomphante et affranchie, de la reproduction, l'ère du "no sex" est-elle arrivée sous les draps ? Chez de nombreux couples, l'abstinence bien vécue gagne du terrain...

Couple “no sex” ou presque, ladonne paraît bizarre et peutmême prêter à sourire. “Qu’estcequ’ils fichent ensemble, alors ?”, pourraitonêtre tenté de murmurer sous cape…Comme si le renoncement à l’union charnelle,pulsion hautement vitale et rouageclé de la relation, signait obligatoirementl’effritement du duo. Le poids sociétal aidant,la norme communément admise estcelle du couple faisant l’amour. Pire, dansnos sociétés arabo-musulmanes, où l’actede mariage est dénommé “poétiquement”3akd nikah (littéralement, contrat de fornication),l’image d’époux assimilés à dessubstituts de frère et soeur ne passe paset… intrigue au plus haut point ! Sans oublierque l’environnement hyper-sexualisédans lequel nous vivons, axé sur leplaisir et la consommation, rend le paridifficile à tenir. Car, partout, le sexe lancedes appels de phare et s’affiche : dans lapublicité, où les corps se mettent en scènecomme des objets sexuels ; au cinéma sur Internet… Du reste, il n’est pas unesemaine ou un mois où les magazines fémininsne lui consacrent un dossier complet :orgasme, secrets du nirvana, solutionspour potentialiser le plaisir… À croire quecette overdose ambiante a fini par induireun sacré retour de manivelle !

À contre-courantdu “moove”ambiant…

Si la plupart des couplestraversent des périodescreuses où ledésir est moins aurendez-vous, chezd’autres, l’absence desexe peut durer un certainlaps de temps, voires’installer durablementdans le paysage sans que cela pose réellement un problème dans la relationentre conjoints, comme le confieAmina, 35 ans : “Cela fait au moins huit moisque l’on n’a pas fait l’amour, et on s’en accommodetrès bien tous les deux. Je sais qu’il ne metrompe pas, il est trop religieux pour ça, maisnos corps ont pris une sorte de repos physiologiqueet ne se désirent pas spécialement… Parcontre, on n’est pas avares en marquesde tendresse, et on continue de selover l’un contre l’autre pourdormir. En vérité, aprèsla naissance de ma deuxièmefille, je n’avaisplus la tête à me laisseraller, et lui nonplus ne paraissait pasdemandeur.” Malgrétout, elle avoue nepas le crier sur tousles toits et ne s’enouvre ni à ses soeurs, nià ses copines. Sans douteest-il trop tabou d’admettr que l’essentiel des prouesses au lit se résumeà se glisser sous l’édredon, soit pourregarder la télévision, soit pour compterles moutons ! Car, pour la majorité desgens, la “no sex” attitude cache forcémentune frustration inavouée de l’un des deuxpartenaires… Leïla, 44 ans, abstinente depuisplus longtemps, évoque des carrièresrespectives très prenantes, un manque detemps et la fatigue qui s’abat comme unechape de plomb : “La sexualité n’est plus unepriorité pour nous. Déjà, la semaine, c’est horsde question ; et le week-end, on est pris dans untourbillon aussi, avec les enfants, les sorties,les visites familiales. L’involution du désir s’estfaite naturellement, sans heurts. Peut-êtrequ’il y a un temps pour tout, y compris pour lasexualité…”. Elle maintient également quela qualité de sa relation n’est en rien diminuée.Aucun dysfonctionnement majeurn’est donc à signaler, puisque ces non-pratiquantsdu sexe sortent d’autres atouts deleur sac : entente, affection, ciment familial,complicité, attention mutuelle…

“No sex” = zéro libido ?

Alors, qui sont ces handicapés de la bagatellequi assument ? Des asexuels constitutionnels,ou des couples en retraiteanticipée du désir pour diverses raisons ?Tout dépend… Pour info, les “no sex”, nésavec un désintérêt patent pour le “sporten chambre” existent, mais ne constituentqu’environ 1 % de la population.Aux États-Unis, ils militent même dansle mouvement du même nom et revendiquentcomplètement le fait de n’avoir aucune attirance physique pour le “n’golon’golo”, comme d’autres n’aimeraient pasles betteraves ou le tennis ! S’il leur arrivede passer par la case “sexe” pour faire desenfants, leurs péripéties coquines s’arrêtentsouvent là ; et quelquefois, lehasard des rencontres faitqu’ils croisent leur âmesoeur, pour s’inscriredans une totale harmonieasexuelle ! Dansles autres cas, plusfréquents, le glas desrapports sonne parfoisaprès quelquesannées de vie intimerégulière. À l’origine,un ou plusieurs événementsconcomitantspeuvent favoriser la raréfactionprécédant la fin desébats débridés : une maternité envahissante,une pré-ménopause en dentsde scie, des troubles de l’érection ou del’éjaculation non traités chez l’homme,la perte d’un être cher ou d’un emploi, uncontexte énergivore, professionnellementparlant. Le désir fragilisé se fait la malle eton reporte sans cesse à plus tard les festivités.Or, moins on fait l’amour, plus lalibido s’assoupit, c’est bien connu ; la pulsionsexuelle fonctionnant un peu à l’instard’une batterie rechargeable. Et danscet endormissement général des sens, lanidification intensive et la sécurité du lienaffectif font également un sort à toute tensionsexuelle et la font passer sur un plansecondaire. Ainsi, plus aucun hurlement de primates n’est convoqué sous la couette,quand on se rencontre trop fréquemmentdevant le lavabo ou le frigo, dixit Jihane :“On fait l’amour de façon très exceptionnelle,dans les deux sens du terme. Ça se produit généralementlorsqu’on est en vacances,dans un cadre dépaysant. Maisl’ambiance doit être propice :il faut qu’on se chauffependant un moment,qu’on soit bien reposéset tranquilles. Autantdire qu’avant de réunirtoutes ces conditions,beaucoup de temps acoulé sous les ponts !Mais peu importe, finalement,le souvenir restegravé dans la mémoire…”

Une pulsionsexuelle subliméeailleurs…

Entretenir la flamme alors que le désir s’enest allé sur la pointe des pieds, serait-cealors possible ? Oui, nous répondent psyset sexologues de tous bords, une fois l’affairesexuelle pliée, la circulation d’amourne consiste plus forcément en des échangesde flux biologiques. Elle peut revêtir demultiples formes et investir d’autres domaines,comme le plaisir d’être ensemble,de partager la même zone de confort devie, de fusionner intellectuellement ouencore d’exprimer sa sensualité différemment: autour d’un bon repas (plaisirde bouche), du rire, des caresses, de la découvertede nouveaux horizons en voyage( jouissance visuelle)… Ou comment larecherche du graal orgasmique, dévié deson but premier, est sublimée de manièreautrement créative ! “L’essentiel est de bienle vivre, sans aucune sensation de manque”,livre une Houda épanouie. Elle reprend :“Cette époque qui relie la sexualité à la performance,aux positions ou à la quantité des coïtsn’est qu’un mythe de plus, avec lequel on essaiede nous culpabiliser. Je ne crois pas qu’il faillenécessairement exprimer ses sentiments parcette voie-là. La sexualité génitale n’est pasune fin en soi pour tout le monde. D’ailleurs,avec mon mari, on n’a jamais été de chaudslapins, à la base !” Et toc ! Peggy Sastre, docteuren philosophie et journaliste, résumeles choses en une phrase, dans un essaiayant fait fureur en Amérique : “Si la révolutionsexuelle nous dit que chacun peut fairece qu’il veut de son c**, quel danger y aurait-ilà ne rien en faire du tout ?” â—†

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