Musique : Nach, une femme libre (Interview)

Le 18 janvier, la chanteuse Anna Chedid, alias Nach, a lancé les festivités de la nouvelle saison culturelle janvier-mars 2019 de l’Institut français de Casablanca. Une saison baptisée « La part des femmes » qui a ainsi mis en avant cette voix singulière de la chanson française. Interview en toute intimité.

 

Pourquoi avoir accepté d’ouvrir les festivités de la saison culturelle de l’IFC lancée sous le thème si particulier de « La part des femmes » ?
Je vous avoue que je n’étais pas au courant mais j’adore l’idée. Ce sujet me passionne dans tous les sens du terme car je suis une femme qui écrit, chante et compose, une femme qui est seule sur scène à défendre ses propres morceaux, une femme créatrice. L’expression féminine est essentielle pour moi. On doit se sentir indépendante dans ce que l’on fait. Bref, le thème est complètement en phase avec mon état d’esprit.

Comment s’est passée la rencontre avec le public marocain ?
C’était assez émouvant, notamment lors du concert à l’Institut français de Meknès où il y avait un tas de jeunes filles qui me scrutaient du regard. Elles m’observaient sur scène, seule avec mon piano. Cela pouvait être pour elle le reflet d’une certaine liberté. J’ai aussi été émue d’être ici en raison de mes origines égyptiennes (branche paternelle). Je crois que j’ai dans mes gênes une histoire particulière, celle de cette femme qui prend son destin en main et qui décide de faire envers et contre tous ce qu’elle veut.

 

Vous présentez votre nouvel album dont la sortie est prévue le 12 avril prochain. Un album qui regorge de titres très féminins…
Effectivement (sourire) ! Cet album est beaucoup plus intime que le précédent. Pour écrire, je suis allée puiser dans mes profondeurs qui sont ceux d’une femme avec ses questionnements et ses attentes. La thématique de mon album parle ainsi de l’aventure d’une femme qui essaie de s’assumer. Lors de ma tournée au Maroc, j’ai décidé de faire découvrir mes chansons en version piano-voix, alors que mes compositions sont rythmées aux sons de basses, batteries, cordes, chœurs, etc. C’était important pour moi de mettre avant tout l’accent sur mes textes.

Le mouvement #Me Too a-t-il eu la moindre influence dans la composition de vos morceaux ?
Je ne pense pas même si j’ai commencé à écrire il y a un an et demi. Pour moi, les sujets évoqués comme la liberté sont profondément ancrés en moi. Cela doit être dans les gênes (sourire), une sorte de mémoire cellulaire, en tout cas quelque chose de profond et d’inconscient qui est ressorti comme un cri.

Quel message souhaiteriez-vous adresser aux jeunes femmes marocaines ?
Deviens ce que tu es. J’adore cette phrase car elle signifie : ne cherche pas à correspondre à ce qu’on te dit d’être ou à ce qu’on aimerait ce que tu sois, mais essaie plutôt de trouver dans tes entrailles qui tu es.

 

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