Mon homme, ce boulet…

Quand il est question d’épauler notre réussite professionnelle, notre tendre moitié a parfois un goût d’orange amère ! Dans les faits, Monsieur ne voit pas d’un très bon œil l’évolution de carrière de Madame, et les signaux envoyés ne sont pas très rassurants…

 Attention, ralentissement sur l’autoroute… du succès !

“Faudrait-il choisir aussi son conjoint de façon à ce qu’il ne soit pas un frein à une éventuelle ascension professionnelle ?” C’est en tout cas ce que laisserait entendre Sheryl Sandberg, numéro deux de Facebook, qui incite à opter pour un partenaire booster de performances, plutôt qu’un boulet menaçant l’épanouissement féminin au travail. En effet, lui, l’ancien pourvoyeur de ressources, ne voit pas toujours d’un bon œil le surinvestissement affectif de sa petite chérie sur les dossiers ou l’open space du bureau. “Il est fonctionnaire, je suis dans le secteur privé et dois faire ma place dans la boîte. Il n’admet pas mes horaires tardifs, mon implication et mon manque de disponibilité en période de rush. Il pointe alors sans cesse du doigt mes carences de maîtresse de maison et fait tout pour me dissuader d’assister à des manifestations diverses, à des congrès, qui écorchent selon lui le temps passé en famille”, témoigne Laïla.

Quant à Wafae, professeur à la fac aux horaires confortables, elle est invitée à revoir ses prétentions d’évolution à la baisse : “L’opportunité de donner des conférences rémunérées dans le privé s’est présentée à moi. Mon mari a réagi au quart de tour, en disant qu’on n’avait pas besoin de plus d’argent et que je pouvais me passer de cette visibilité-là”. Pire, lorsque l’effort est demandé au conjoint de “porter” le foyer de façon provisoire, la donne tourne quelquefois au sabotage pur et dur, dixit Aïda: “Quand j’ai monté mon entreprise, je n’ai jamais pu compter sur son soutien logistique. Je n’ai pu me reposer que sur ma mère et ma sœur, qui assuraient le quotidien durant mes absences. Pendant deux ans, avant que je sois en mesure d’embaucher des collaborateurs pour respirer un peu, mon mariage a battu de l’aile. On a failli se séparer…”

De mauvais conseil, intrusif, sapeur de motivation, saboteur, le compagnon de nos jours et de nos nuits ? Parfois, oui. Et l’impact est criant, puisque la Wonder Woman a beau ne pas céder sur la valeur travail, elle se sent quand même obligée de faire pas mal de concessions, intériorisant, encore et toujours, la vieille rengaine de culpabilité qui laisse planer un doute sur ses qualités d’épouse et de mère…
 
Ambitions féminines autocensurées

Les chiffres sont têtus. En Occident, la majorité des hommes considère que la carrière de leur épouse est de moindre importance au regard de la leur. Une croyance que vient nourrir une certitude inébranlable: c’est à la femme que revient, en priorité, l’éducation de la progéniture. Elle devrait donc moins compter ses heures derrière ses fourneaux que devant son PC ! Un sacré hic, quand on sait que la trentaine, âge moyen du premier enfant, est aussi celui où la carrière est en pleine progression. “À mon retour de congés maternité, j’ai suivi les conseils de mon homme en demandant à ralentir le rythme. Résultat : j’ai été mise au placard pour une durée indéterminée dans un autre service. J’y suis encore…”, regrette Rita. En réalité, notre cadrette influençable, prisonnière d’une perfide construction sociale des rôles, est dans ce que le sociologue Pierre Bourdieu nomme “la soumission enchantée”. Pour la paix de son ménage, elle s’est délibérément coupé les ailes !

D’aucunes, pour ne pas froisser l’ego de leur conjoint, ne s’autorisent pas, inconsciemment, à lui passer devant en termes de réussite professionnelle… Dans le cas d’Asmae, l’un s’est retrouvé dans la lumière, tandis que l’autre n’a pas vraiment décollé. Sa dream team privée en a pris un coup : “Au lieu de se réjouir, je l’ai vu se décomposer à l’annonce de ma promotion. Bien sûr, il n’a pipé mot de la vraie raison, s’inquiétant juste de ma future surcharge de travail et des déplacements professionnels fréquents à venir.” Et toc ! Pas question de marcher sur leurs anciennes plates-bandes réservées… Des recherches sur des étudiants américains et néerlandais ont d’ailleurs mis en évidence que la réussite version féminine peut s’apparenter à une véritable blessure narcissique chez le partenaire. Comme si le parcours sans faute de sa compagne le renvoyait à son propre échec… Il suffirait donc que vos succès professionnels soient plus conséquents que les siens (promotion rapide, augmentation de salaire…) pour que sa fureur ou son abattement se déclenchent à l’envi.
 
Quid de l’harmonie couple-travail ?

Les mentalités restent donc le premier frein à main actionné. Pourtant, certaines femmes réussissent bien à mener de front carrière et vie privée sans couacs et même, parfois, à occuper des postes dans le leadership. On peut alors se demander quelle “perle” se cache derrière une triple médaillée d’or, travailleuse, maman et amoureuse… Le “booster”, contrairement au boulet, est-il une bête de travail bis, un homme au foyer ou un extra-terrestre avant-gardiste? “Il serait juste partisan de l’égalité des ambitions, reprend Aïda. Je me suis mise en veilleuse pendant des années, le temps qu’il fasse son trou. Il aurait pu me renvoyer l’ascenseur quand ça a été mon tour !” Clairement, l’option win-win de carrières alternées, panaché entre contraintes circonstancielles et desiderata profesionnels de chacun, apparaît séduisante. Néanmoins, le ciment d’une entente cordiale passe surtout par le partenaire “coach”, celui qui écoute vos envies et vous laisse concocter votre feuille de route à votre guise, sans faire son macho ou son compétiteur.

à l’inverse, lorsque l’état des lieux n’est pas brillant, on tient bon et on se fait un petit remake de “ça se dispute” autant de fois que nécessaire… à noter, en gras, que toute émancipation vient d’abord de l’intérieur! Une fois intégré que la femme parfaite, sommée de triompher sur tous les fronts, n’existe pas, on mise sur les prestataires externes (grands-mères dévouées, nounous…) et surtout, sur une meilleure organisation, pour rééquilibrer le Schmilblick.

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