Comme, je pense, la plupart des Marocaines, j’en ai plus qu’assez de cette drague vulgaire et intempestive à laquelle nous avons droit à chaque fois que nous mettons un pied dehors. Alors que j’étais enceinte de 7 mois, un homme m’a suivie dans la rue pour me proposer un tête-àtête dans sa chambre d’hôtel. Si jamais j’ai le malheur de tenir mon enfant dans les bras et de l’embrasser en pleine rue, certains vont jusqu’à gémir qu’ils aimeraient être à sa place ! Il y a quelques jours, je mangeais une barre chocolatée en marchant, et il faut croire qu’un homme a trouvé cela si érotique que j’ai eu droit à des propos cochons… Ras-le-bol ! J’ai l’impression d’être une poupée gonflable, un bout de viande courtisé par une meute en rut. S’il faut que le corps de ces messieurs exulte, moi je dis : ouvrons des maisons closes pour qu’ils se défoulent et nous fichent la paix ! Ghita, 32 ans, Rabat.