Après Marrakech et le Jardin Majorelle, c’est au tour de Casablanca et de la Villa des Arts d’accueillir jusqu’au 17 juillet, l’exposition “Yves SaintLaurent et le Maroc”. A découvrir, une quarantaine de tenues aux inspirations marocaines créées par le couturier.
Tout commence en 1966 à Marrakech lorsque Yves Saint Laurent découvre la ville ocre pour la première fois. Dans l’ouvrage “Une passion marocaine”, Pierre Bergé se remémore ce premier voyage durant lequel ils découvrirent la lumière et le parfum du jasmin.
Tombés sous la charme de la ville, le créateur et Pierre Bergé, son mentor et compagnon de longue date, décident d’y acquérir leur première maison “Dar El Hanch” située dans la médina. Apprenant par la suite que le jardin Majorelle, cet endroit mythique tombé en désuétude est sur le point d’être transformé en projet immobilier, le couple décide de l’acquérir… L’aventure marocaine d’Yves Saint Laurent commence.
Né en 1936 à Oran où il passe toute sa jeunesse, le créateur retrouve un peu de son enfance au Maroc et n’aura de cesse de revendiquer l’influence du Maroc.sur ses créations. “Bien qu’habitué à la
lumière et aux couleurs de l’Afrique du Nord,c’est plus tard, lorsque je découvris le Maroc,que je compris que mon propre chromatisme était celui des zelliges, des zouacs, des djellabas
et des caftans. Les audaces, qui sont depuisles miennes, je les dois à ce pays, à la violence des accords, à l’insolence des mélanges,à l’ardeur des inventions. Cette culture est devenue
la mienne, mais je ne me suis pas contenté de l’importer, je l’ai annexée, transformée, adaptée” déclarait-il ainsi dans un entretien au journal français Paris Match
datant du 2 décembre 1983. A sa manière,Yves Saint Laurent revisite le caftan mais aussi le sarouel, le jabador ou encore la djellaba pour en faire des pièces
uniques, aujourd’hui exposées à la Villa des Arts de Casablanca, comme autant de vestiges de l’amour que portait Yves Saint Laurent à la mode marocaine. “La richesse
vestimentaire de ce pays ne lui a pas échappé.
Il a su s’approprier les lignes de la djellaba pour créer de somptueuses robes fluides, s’inspirer du jabador, du burnous et du tarbouchmasculins pour construire des silhouettes
bien à lui, transformer le burnous en une cape rose ou concevoir un caftan dans la tonalité immaculée du haïk”, explique à cet effet Pierre Bergé à la presse.
Les couleurs de Marrakech fusent en une explosion de rose, de rouge et de jaune ou se font plus douces en se déclinant dans les tons beiges, terre ou bleu marine.
Une voix off, celle de Saint Laurent,commente les images d’un film projeté sur grand écran dans l’une des salles de la Villa des Arts. “J’ai découvert Marrakech
très tard et ça a été un choc extraordinaire.
Surtout pour la couleur. Cette ville m’a amené la couleur…” déclare de sa voix douce le créateur qui ne jurait que par le noir. Ce n’est pourtant pas la première fois
que la passion d’Yves Saint Laurent pour le Maroc est dévoilée au grand public dans le cadre d’une exposition car, quelques semaines à peine avant sa mort,
il organisait avec Pierre Bergé au sein de la fondation qui porte leurs noms une exposition intitulée “Une passion marocaine”.
Trente-six caftans datant du XVIIIème siècle à nos jours y étaient exposés avec des broderies, des bijoux et des babouches… Des pièces provenant du musée
d’Art Islamique du Jardin Majorelle ainsi que de collections privées, notamment celle de Boubker Temli. “Dans cette exposition, nous avons voulu montrer que les
Marocains pouvaient être fidèles à leur passé tout en regardant le présent. Puisse la réunion de ces caftans, broderies et bijoux vous faire connaître et aimer davantage le Maroc et
partager notre passion marocaine”, déclarait au public Pierre Bergé à l’occasion de cette exposition sans précédent.
Exposition “Yves Saint Laurent et le Maroc”
Jusqu’au 17 juillet 2011.
Villa des Arts. 30, Bd Brahim Roudani, Casablanca.
Tél. : 05.22.29.50.87/94 – Fax : 05.22.27.86.07
Heures d’ouverture : tous les jours de 9h30 à
19h00 (sauf lundi et jours fériés).
Tarif et achat de billet : l’entrée est provisoirement
gratuite.