Sur la page Facebook d’Allomaison, une entreprise marocaine de services à la maison, les stéréotypes vont bon train. On y voit des photos de « bonnes » un coq entre les mains ou brandissant du blé fraîchement cueilli, des images de « bledardes » dociles et corvéables qui rassurent des employeuses urbaines en quête d’esclaves plutôt que d’employées de maison qui auraient des droits. Comme un arrière-goût de l’époque révolue de l’esclavage, « nos clients ont le droit de choisir entre une Marocaine et une Sénégalaise », peut-on lire sur le site. Et quand il s’agit de qualifier les unes ou les autres en fonction de leur origine, on verse carrément dans le racisme primaire et délétère. Preuve en est de certains messages publiés sur Facebook : « Une solution svp pour cette odeur indésirable des Sénégalaises », s’interroge une femme, ce à quoi rétorque une autre : « Moi c’est à cause de l’odeur que je les ramène plus ». Ce racisme décomplexé avait suscité la colère de la toile. Ce qui a valu les excuses de l’employeuse à l’origine des commentaires. Des propos puants.