C’est le travail sur l’Afrique effectué par plus de quarante photographes émergents et établis qui va être présenté du 24 février au 24 août au Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MACAAL) de Marrakech. Une exposition intitulée « Africa Is No Island » (L’Afrique n’est pas une île) qui comprend, en plus de ces œuvres, une collection venant tout droit de la Fondation Alliances. À travers l’image, les artistes présentés réinvestissent l’imaginaire lié au continent africain et abordent des problématiques culturelles universelles telles que la tradition, la spiritualité, la famille et l’environnement dans le cadre d’expériences quotidiennes et actuelles, comme le met en avant le musée dans un communiqué. A la base de ce projet, on trouve Afrique In visu, une plateforme participative d’échanges autour du métier de photographe en Afrique, et lancée en 2006 par Jeanne Mercier et Baptiste de Ville D’Avray au Mali, qui est également une immense archive ainsi qu’un laboratoire de création autour de la pratique photographique sur le continent.
Parmi les clichés exposés, les images multicouches d’Ishola Akpo, photographe ivoirien installé au Bénin, qui brouillent les frontières, entre réalité et fiction. Dans sa série « L’essentiel est invisible pour les yeux », il y partage son histoire familiale et ses souvenirs du photographe, en illustrant par exemple la dot de sa grand-mère (bouteilles de gin, habits et perles) pour mettre en lumière leur charge symbolique. De son côté, Nyaba Léon Ouedraogo offre dans « Les Fantômes du Fleuve Congo », un regard contemporain sur le fleuve Congo, artère symbolique de l’Afrique en exposant la vie l’entourant, tout en questionnant sur son aspect écologique (lié aux déchets plastiques et électroniques). Autre talent : Maïmouna Guerresi, une artiste multimédia qui combine photographie, sculpture, vidéo et installation dans chacun de ses travaux, créant des images imprégnées de spiritualisme en lien direct avec sa propre conversion au soufisme. À l’aide de motifs récurrents tels que le voile, ses portraits affirment et célèbrent la spiritualité féminine et la féminité africaine. L’exposition est accompagnée d’un dispositif reproduisant le paysage sonore de Marrakech réalisé par Anna Raimondo, ainsi que d’une installation de photomontages clôturant le parcours de l’exposition, qui illustre les œuvres d’autres artistes mis en avant par Afrique in Visu, comme le détaille le musée. Petite particularité, loin d’être anodine : Le vernissage d’« Africa Is No Island », le 24 février prochain, coïncide notamment avec la première édition de la foire d’art contemporain africain 1-54 à Marrakech. Un partenariat entre le MACAAL et 1-54, à l’origine d’une effervescence artistique dans la ville, qui témoigne de l’énergie créative et de la diversité culturelle du continent africain.
www.macaal.org
« Africa Is No Island », Al Maaden, Sidi Youssef Ben Ali, Marrakech. Tel : +212 676 92 44 92 . Jours d’ouverture : Mardi – Dimanche . Horaires d’été : 10h – 19h . Horaires d’hiver : 9h – 18h