Femmes du Maroc : Quoi de neuf depuis un an ?
Marie-Batoul Prenant : J’ai tourné une série marocaine dont je ne peux pas encore parler, mais qui sortira l’année prochaine. C’est un projet très attendu, réalisé par un cinéaste marocain très en vogue. Le rôle m’a permis d’explorer quelque chose de vraiment différent, d’exprimer des nuances nouvelles dans mon jeu. J’ai aussi tourné la saison 2 de The Saints, une série américaine produite par Martin Scorsese, en Italie. Puis il y a eu quelques participations dans d’autres séries américaines comme The Promised Land, Time Wraps ou First Christmas. Un film qui doit également sortir prochainement, qui aborde la justice à travers un personnage en quête d’équité.
Peux-tu nous parler du biopic sur Leïla Alaoui ?
C’est une coproduction France–Maroc, réalisée par Philippe Barbosa et Othmane Zine , deux proches amis de Leïla. Le film n’est pas centré uniquement sur sa vie, mais sur la façon dont une famille affronte un drame innommable : la perte d’un enfant. On y parle de deuil, de reconstruction, de la place des amis dans cette épreuve.
Quel rôle interprètes-tu ?
Je joue Houda, une des meilleures amies de Leïla.

Qu’est-ce qui t’a poussée à accepter ce rôle ?
Il y a eu beaucoup de signes. Chez moi, le livre écrit par le père de Leïla, était posé dans le couloir depuis des années. Je voyais son visage sans l’avoir lu, mais son histoire m’intriguait. Quand j’ai été castée, j’ai été profondément émue. C’était beau de voir des amis lui rendre hommage avec tant de respect, et que ses parents soient également impliqués. On sent que tout était fait avec une vraie bienveillance.
Comment se passe l’ambiance sur le tournage ?
Magnifiquement. Je crois que le casting a été long parce qu’ils cherchaient des personnalités capables de s’intégrer humainement au groupe, car c’est une histoire d’amitié. Mais émotionnellement, c’est très dur. On tourne dans la vraie maison, on est au cœur du réel, et il y a cette lourdeur liée à l’histoire. Ce n’est pas un film larmoyant : ce sont des scènes belles, presque comme des tableaux, mais qui remuent profondément.
Que représente pour toi le festival du film de Marrakech ?
C’est un événement essentiel, un moment où les films du monde entier se rencontrent. Cela nous enrichit en tant qu’acteurs, spectateurs et citoyens. On sort de notre quotidien. La discussion que nous avons eu avec Jafar Panahi m’a marquée : un artiste iranien qui continue de créer malgré l’oppression. C’est inspirant. Et puis c’est un moment où le cinéma marocain est mis à l’honneur, avec des réalisateurs comme Meryem Benm’Barek, Nourdine Lakhmari, Maryam Touzani pour ne citer que ceux là… C’est crucial.
Et la suite ?
Après ce film, je travaille sur une série et un long-métrage. Et plusieurs projets tournés cette année vont enfin sortir.