Au Centre d’art moderne de Tétouan, l’œuvre « Kamsutra » de Khadija Tnana n’est pas restée longtemps accroché. Elle a été retirée à la demande du ministère de la Culture comme le pointe du doigt l’artiste au Figaro. « Kamsutra » représente une grande main de Fatma, composée de 246 khmissates sur laquelle l’artiste y a dessiné des positions érotiques. Pour Bilal Chrif, le responsable de la gestion du musée de Tétouan, contacté par Le360, il n’est pas « contre la liberté d’expression (…) Mais cette œuvre en particulier ne correspond pas à la ligne du centre. Nous avons près de 1600 visiteurs par mois, les habitants de Tétouan sont des gens conservateurs, cette œuvre allait nous créer des ennuis et nous ne cherchons pas la polémique ». Avec « Kamsutra », Khadija Tnana a voulu rendre hommage à « La Prairie parfumée » du Cheikh Nefzaoui. Une idée également née d’un constat : « Dans nos pays, il existe encore une séparation entre les deux sexes, qui s’accompagne d’un discours que l’on transmet aux jeunes, et qui dit en substance que les hommes sont dangereux pour les femmes, et vice versa », explique-t-elle au site leseco.ma. Et d’ajouter : « Nous avons besoin d’éducation sexuelle. Certes les discussions existent, la presse en parle et nous savons à quel point ce tabou qui persiste est un fléau. Aux responsables de sauver la situation. L’équilibre de notre société en dépend ».