La géographe et chercheuse au CNRS, Chadia Arab s’est méticuleusement penchée sur la migration saisonnière marocaine en Espagne dans son dernier livre « Dames de fraises, doigts de fée ». Concrètement, elle analyse le programme de migration circulaire lancé entre le Maroc et l’Union européenne qui a été pensé pour répondre aux besoins de mains d’œuvre et réguler les flux migratoires. Résultats : à la fin des années 2000, des milliers de Marocaines sont ainsi parties travailler à la cueillette des fraises dans la province de Huelva, en Espagne. Elles ont été recrutées directement au Maroc, ont signé des contrats saisonniers, et ont été choisies pour la précarité de leur situation et parce qu’elles laissent derrière elles des enfants qui les contraindront à revenir… Ces « Dames de fraises » sont en fait les grandes oubliées de ce programme, comme a voulu le démontrer Chadia Arab qui a décortiqué les textes et montré ses rouages. Chadia Arab est une spécialiste de la migration internationale, notamment celle entre le Maroc en France, en Espagne et en Italie, ainsi que les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis). En 2009, elle a notamment publié un ouvrage, tiré de sa thèse, sur la circulation migratoire des Aït Ayad en Espagne, Italie et France. L’auteure est attendue le samedi 10 février au stand de l’Institut français et le dimanche 11 février à 16h au stand du CNDH lors du salon du livre de Casablanca.
« Dames de fraises, doigts de fée », collection enquêtes, 188 pages. Tarif : 75 Dhs