Qu’est-ce qu’une onychomycose ?
Infections dues à des champignons, les onychomycoses atteignent les ongles des mains et plus fréquemment ceux des pieds. Inesthétiques, gênantes, parfois douloureuses et surtout très contagieuses, elles intéressent 5 à 10% de la population adulte, tout en restant sous-diagnostiquées ; en effet, les patients consultent souvent tardivement, à un stade avancé de dégradation de l’ongle.
â– Comment reconnaître une onychomycose ?
– Au niveau des pieds : le premier signe de la mycose se matérialise par une fissure de la peau, entre
les orteils. Le champignon part ensuite à l’assaut de l’ongle, bientôt siège d’un changement de couleur et de structure ; ce dernier s’épaissit, s’effrite, devient jaunâtre ou avec des traces blanches. L’atteinte progresse du bord latéral ou de l’extrémité unguéale jusqu’à la matrice. – Au niveau des mains : l’aspect
des ongles est strié et bosselé, avec une extrémité décollée et on note une coloration marronverdâtre
au niveau des zones latérales. Les replis situés autour des ongles sont enflammés et douloureux.
â– Y a-t-il des facteurs de risque pour la mycose des ongles ?
L’âge. Certaines pathologies : diabète, SIDA, syndrome de Cushing, traitements par immunosuppresseurs,
chimiothérapie, cortisone… Des professions particulières en contact fréquent avec l’eau. D’autres facteurs,
tels un chevauchement des orteils, des microtraumatismes répétés, des maladies de la peau, des troubles de la circulation favorisent également les mycoses des ongles.
â– Quels sont les éléments de diagnostic d’une onychomycose ?
Outre l’aspect clinique de l’ongle altéré, il convient aussi d’identifier la variété de champignon incriminé
(ex : dermatophytes, levures candida, moisissures). Pour cela, on procède à un prélèvement d’échantillon d’ongle envoyé ensuite au laboratoire pour un examen mycologique. La mise en culture peut prendre
de quatre jours à quatre semaines pour préciser l’agent pathogène causal et permettre ainsi au médecin de cibler précisément son traitement.
â– Quel(s) est (sont) le (s) traitement( s) généralement mis en route ?
Dans les formes légères à modérées, un traitement anti- fongique local (gel, laque, vernis anti-fongiques)
est généralement proposé. Pour des formes plus étendues, on fait appel à une thérapeutique mixte, à la fois locale et systémique (terbinafine, itraconazole ou fluconazole), en tenant compte des résultats fournis par la mise en culture. Le plus important reste l’observance scrupuleuse par le patient des consignes
d’application et de la durée du traitement (dépassant souvent les trois mois), pour ne pas s’exposer aux récidives fréquentes.
â– Quelle est l’évolution d’une mycose sans traitement ?
Une onychomycose ne guérit pas spontanément ; elle peut atteindre toute la matrice de l’ongle et le décoller. Or, il faut savoir que chaque millimètre d’ongle perdu se compte en semaines de traitement supplémentaires. En dehors du préjudice esthétique, de la gêne fonctionnelle (port de chaussures, marche), la contamination d’autres sites (autres ongles, peau entre les fesses ou les cuisses) et la transmission à un tiers, représentent des inconvénients majeurs.