Invisibles. Masquées. Ce sont les femmes immortalisées par le photographe Mehryl Levisse dans sa série « La lune est le soleil des statues », présentée jusqu’au 28 février, à l’Institut français de Casablanca dans le cadre de sa saison culturelle janvier-mars baptisée « La part des femmes ». L’artiste s’empare, en fait, d’un genre photographique courant au XIXème siècle. A l’époque, pour que l’image se fixe sur la plaque de cuivre de l’appareil, il ne fallait pas bouger pendant plusieurs longues minutes. Alors imaginez un peu le casse-tête pour réussir le portrait d’un enfant. La solution trouvée ? Cachée les mères sous un drapé, tissu, rideau, ou autre nappe pour l’immobiliser.
Dans un jeu entremêlant le fond et le sujet, Mehryl Levisse fait ainsi apparaître des formes ou plutôt des silhouettes fantomatiques. Seuls quelques éléments se distinguent. Animaux de compagnie ou plantes sont placés sur leurs genoux à la place des enfants. L’artiste ne s’arrête pas là. Il a également réalisé une œuvre monumentale in situ sur la façade du bâtiment, et a créé une installation spécialement pensée pour l’Institut français de Casablanca, mêlant papier peint et captations photographiques.