Les femmes qui font Medi1

Tanger, un mardi matin à 9h00. La ville du détroit se réveille doucement dans son manteau de brume. Mais pas le temps d'admirer le paysage. Je quitte l'hôtel et m'engouffre dans la voiture qui m'attend... Direction Medi1 Radio et ses coulisses, pour y rencontrer les femmes qui participent au mythe de cette station.

Pas facile de trouver les locaux deMedi1… C’est dans une maisond’époque nichée dans un quartiercalme de Tanger que s’est installée la radio.Mais dans ce dédale de ruelles typiquementtangérois, partir en quête d’une bâtisse dece style revient à chercher une aiguille dansune botte de foin ; sans compter qu’aucuneenseigne ou pancarte ne figure sur la devanturedu lieu en question.Finalement, je reconnais l’endroit grâceaux énormes paraboles qui se dressent surle toit du bel édifice. Un contraste quelquepeu étonnant entre ce lieu d’époque et cettetechnologie contemporaine. Ici, l’histoireépouse l’actualité.Je suis accueillie par le maître des lieux,Hassan Khiyar. Le cheveu poivre et sel,chaleureux, le PDG de Medi1 me reçoitdans son bureau, en compagnie de RachidPAR ZINEB IBNOUZAHIR LAHLOUTanger, un mardi matin à 9h00. La ville du détroit se réveilledoucement dans son manteau de brume. Mais pas le tempsd’admirer le paysage. Je quitte l’hôtel et m’engouffre dans lavoiture qui m’attend… Direction Medi1 Radio et ses coulisses, pour yrencontrer les femmes qui participent au mythe de cette station.Salah-eddine, directeur de l’antenne etdes programmes. Au bout d’une heurede discussion à bâtons rompus sur l’histoirede la radio, son positionnement auMaghreb, son traitement de l’actualité, saligne éditoriale, Hassan Khiyar, en parfaithôte, me gratifie d’une visite privée dansles coulisses de la radio.Dans le hall d’entrée, trois énormespostes téléphoniques contemplent lastandardiste. “Répondre au téléphone n’estpas une mince affaire dans une radio de cecalibre, car sur ces lignes, c’est tout le Maghrebqui afflue, de l’auditeur lambda aupoliticien”, m’explique-t-il, souriant à lafemme qui gère ce poste si sensible. Lespièces se succèdent en enfilade. A chaqueétage, de longs couloirs où les bureauxalternent avec les studios d’enregistrement.Entrant dans une pièce, puis dansune autre, le big boss me présente à tout lemonde. De la secrétaire à la RH, en passantpar les animateurs, les journalistes et lesproducteurs. “C’est Femmes du Maroc quinous rend visite”, lance-t-il à la cantonade,serrant une poignée de main à l’un, souriantà l’autre, vantant les mérites et lescompétences de chacune des personnesque nous croisons.Au dernier étage de la villa, le saint dessaints : la rédaction. Dans cette maisond’époque où tout, même le zellige, estconsidéré comme patrimoine historique,l’ambiance est résolument plus moderne.L’identité même de Medi1, station emblématiquedu métissage des cultures et del’ouverture sur le monde, est ici parfaitementreprésentée par ces journalistesde nationalités différentes, venus de toushorizons. Chacun est occupé à sa tâche,levant la tête de son écran pour un rapidebonjour, un sourire, avant de se reconnecterau fil d’actualité. Pas de temps à perdre,car chez Medi1, les flash infos s’enchaînenttoutes les demi-heures ; et avec uneligne éditoriale qui sacralise l’analyse del’information, pas question de se contenterde lire des dépêches à l’antenne.Dans le studio d’enregistrement au rezde-chaussée, je m’incruste de l’autre côté dela vitre, près du chargé d’antenne. Les yeuxbraqués sur son moniteur, il est en quelquesorte le gardien du temps. C’est l’heure dudébat des “Matinées Maghrébines”. Auxcommandes de l’émission, Yasmine El Kerouaniet Farehana Ayach. Je peux enfinmettre un visage sur leurs voix ! Entre lesdeux femmes, la complicité est évidenteet se traduit par les regards qu’elles échangent,par leurs gestes… Plus qu’elles ne seconnaissent, elles se devinent. Ce matin, onparle du droit de garde des enfants avec unexpert. Le sujet est écumé en long, en largeet en travers… Encore une fois, pas de placepour l’approximation.Désormais familière des lieux, mon hôteme donne carte blanche pour circuler à maguise dans les locaux de la radio. Ça tombebien, j’ai très envie de faire la rencontre decertaines femmes en particulier qui ont retenumon attention… Portraits. â—†

MARIAM MRABET,la traqueuse d’imperfections

En septembre 2014, cette tangéroise soufflera sa17ème bougie au sein de la radio. Pourtant, rien ne laprédestinait à faire ce métier. Diplômée Bac+4 enfinance, elle se forge une première expérience dans uneagence de publicité avant de se lancer dans un stage àMedi1, en rapport au commercial. Mais sans crier gare,le virus du métier la happe et elle est irrésistiblementattirée par l’antenne, et plus précisément par leposte de chargé d’antenne, derrière la vitre du studiod’enregistrement. Organiser les plannings des émissions,des pubs, les enregistrements, travailler de jour, de nuitet le week-end, c’est son quotidien. Aujourd’hui, elle apris du galon et chapeaute la coordination des moyens deproduction. Son job, veiller sur la qualité sonore de toutce qui est produit et diffusé sur antenne.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZ FDM : je ferais unportrait de la Reine Elizabeth ou du Pape Jean Paul II. Cesont deux personnages qui me fascinent.

SANAE ELHAMIANI, the voice

Son timbre est associé à Medi1 de manière indélébile. Elle, c’est LAvoix de cette radio mythique, la plus ancienne des animatrices. Et pourcause, elle y officie depuis 1986. Tombée en amour avec Medi1, ellequitte Rabat, sa ville d’origine, pour s’installer à Tanger et y prendreracine. Restée fidèle depuis aux mêmes ondes, elle s’est fait connaîtredu public avec “Les matinées conseils” ou encore “Backstage”.Aujourd’hui, l’animatrice programmatrice est responsable santéet famille au sein de la radio. Ce qu’elle aime chez Medi1, l’esprit defamille qui y règne. “Ici, c’est la maison. J’ai le coeur qui bat pour cetteradio. Ça me prend au ventre”, explique-t-elle.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZ FDM : je choisirais d’écrire dansles rubriques santé ou psycho, mes domaines de prédilection. Enpsycho, je traiterais une question : comment encadrer les adolescentesdans une société où elles sont tiraillées entre tradition et modernité ?

MARIAM KHIREDDINE , la touche-à-tout

Journaliste de formation,arrivée chez Medi1 il y a troisans, elle fait partie de la nouvellevague des animateurs de laradio. Fraîchement diplômée,elle quitte Casablanca, sa villed’origine, pour s’installer àTanger et fait ses débuts en tantque responsable de la rubriquesport. Puis, elle assure des chroniques aux côtés de Farehanaou encore de Mountassir, dans “Mosaik”. Cinéma,enfants, agenda culturel, buzz de la semaine… tout y passe.Les matinales, ça la connaît, mais enceinte de huit mois,elle ne regrette pas pour le moment ses journées de boulotqui commençaient à 4h30 du matin.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZ FDM : j’écrirais unpapier psycho avec pour sujet : “Comment gérer de front lagrossesse et le deuil de sa mère ?” C’est une situation que jevis actuellement… Sinon, un sujet couple sur les relationsqui changent entre les conjoints lorsque la femme réussitune brillante carrière.

YASMINE EL KEROUANI ET FAREHANA AYACH,les inséparables

Indissociables et complémentaires, ces deux-là sont liées comme lesdoigts de la main. A 9h00 du matin, chaque jour de la semaine, ellessont aux commandes des “Matinées Maghrébines” de Medi1. Leursparcours sont très similaires. Lauréate de l’université Al Akhawaynpour l’une, et de l’Institut du journalisme pour l’autre, leur aventurechez Medi1 a commencé la même année, en 2004, avec “Les matinéesconseils”. Quant à leurs vies personnelles, elles sont à ce pointsemblables qu’elles sont devenues mamans en même temps. Entreelles, c’est une histoire de confiance, de respect, d’intuition et decomplémentarité. “Elles sont un team, elles sont intimes”, comme ellesse plaisent à le dire, au point de ne pas décrocher, quand bien mêmela journée de boulot s’achève, et de rester pendues au téléphone pourfaire le point sur l’actu qui vient de tomber et qu’il faudrait penser àtraiter dans l’émission du lendemain.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZ FDM :Yasmine : je suis tentée par la minute coaching. J’y traiterais unequestion qui me tient très à coeur : “Comment encourager mon enfant?” J’écrirais aussi un sujet à la fois de société et juridique sur la loisur le harcèlement sexuel qu’on attend avec impatience. Sinon, pourquoipas, un sujet santé sur la lutte contre le cancer et le problème derupture de stock des médicaments anticancéreux.Farehana : j’écrirais bien dans une rubrique dédiée aux hommes.Je soulèverais une question que je me pose beaucoup : “Pourquoi leshommes qui aident habituellement leur femme à la maison changenttout d’un coup d’attitude en présence de leur mère ?”

LOUISA BADOURI,la show woman

Vous la reconnaissez ?Non ? Allez, un petiteffort… Imaginez-la sanscheveux. Il y a commeune ressemblance avec…Rachid Badouri, l’humoristemaroco-canadien ! Aussidrôle que son frangin,si ce n’est même plus,l’humour est décidémentgénétique chez les Badouri.Débarquée de son Canada natal il y a trois ans pour suivreson mari à Tanger, elle cherche un job correspondant à sonparcours dans le monde du spectacle, de l’événementiel etde l’art. Puis, un jour, par hasard, elle passe devant Medi1 etc’est l’illumination. Mais bien sûr ! Pourquoi ne pas bosserà la radio ? Elle est embauchée et passe d’abord par la casestandard, un bon moyen de se familiariser avec la languearabe – qu’elle ne maîtrise pas à l’époque – et pour adopterl’accent local. Par la suite, on lui confie l’assistance artistiqueet aujourd’hui, elle organise avec brio et toujours avec le motpour rire l’arrivée des artistes dans les studios de la radio.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZ FDM : j’écrirais unsujet sur la famille, qui correspond à ma situation actuelle, àsavoir : “Comment gérer en même temps une adolescenteet une fillette de 6 ans ?” J’en ai marre de faire des teinturespour cacher mes cheveux blancs, alors si on peut m’aider,tant mieux ! J’aime aussi beaucoup les pages mode du mag’,alors je ferais une rubrique tendance pour les rondes en leurexpliquant comment porter une cape. Et pourquoi pas, aussi,un dress code pour savoir quoi mettre avec des leggings.

MOUNIA BELARBI,la doyenne des journalistes

Dans l’équipe des journalistesfrancophones, elle est la seule Marocaine.Arrivée chez Medi1 en 1991, “avec laguerre du Golfe”, précise-t-elle, elle ydébute pour un stage de fin d’études. Aubout d’un mois, elle est happée par lesondes et devient journaliste généraliste.Elle anime tout d’abord “Le journal duMaghreb” avant de se diversifier avecun magazine culturel.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZFDM : je conseillerais un auteur,Henning Mankell, un grand dupolar scandinave. Sinon, le dernier livre de Lamia Berrada-Berca,“La Reine de l’oubli”, l’histoire de sa mère atteinte de la maladied’Alzheimer qu’elle conte tout en pudeur. Enfin, pour la rubrique“Votre découverte”, je proposerais les Terres d’Amanar. Un lieuincroyable à trente minutes de Marrakech où est installé un parcoursd’Accrobranche. Sensations fortes au rendez-vous ! Je l’ai fait avecmes enfants, ça se pratique à tous les âges, en toute sécurité.

WAFAA BOUAÏAD, NAIMABENZAKOUR ET ZOHRA ASSIFAR,les super DJ

Chez Medi1, il existe une particularité et non desmoindres : la plus grande discothèque de musiqueoccidentale, arabe et soufie de tout le Maghreb. Derrière lapartie occidentale de cette méga discothèque se cachenttrois femmes, Wafaa, Naima et Zohra qui chaque jour,depuis 1980, alimentent et enrichissent ce précieuxpatrimoine sonore. Leur point commun : l’amour de lamusique bien sûr, à la différence près que si Zohra est trèsbranchée Joan Baez, Naima préfère Ceelo Green et Wafaa,James Blunt. Concrètement, toutes les musiques quibercent votre journée et votre soirée sont minutieusementchoisies par ce trio de femmes, conformément à la ligneéditoriale artistique de la maison. Elles vous réveillent endouceur le matin, rythment vos après-midi avec des sonsplus enlevés et donnent le ton le soir venu avec, au choix,du jazz, du R’n’B ou de la pop.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZ FDM :Naima : je parlerais d’Angelina Jolie et de sa doublemastectomie, une opération dont on ne parle pas au Maroc.Zohra : moi je choisirais un sujet de société pour parler duviol des femmes. Sinon, j’aimerais aussi écrire un papiersur les grandes icônes féminines de la musique marocaine.Profitons-en tant qu’elles sont encore de ce monde !Wafaa : moi aussi j’opterais pour un sujet de société, maissur les femmes battues, pour leur expliquer comment sedéfendre et leur rappeler leurs droits

IMANE JEBBOR,AFAF BOUCHIKHI ETMAJDOULINE BENCHRIF,les chantres de lalangue arabe

En 2009, pour sonstage de fin d’études,Imane choisitMedi1 sans aucunehésitation, quittemême à délaisserRabat où elle vivaitjusqu’à lors. Mêmetopo pour Afaf, jeunerecrue qui a rejointl’équipe des rédacteurs arabophonesen septembre 2012. Enfin, Majdouline,la doyenne du trio, est arrivée quant àelle en 2003, “avec la deuxième guerre duGolfe”, précise-t-elle en riant à l’égard deMounia Belarbi. A l’époque, elle hésitaitentre deux médias et c’est Medi1 qu’elle aaussi choisi, en animant l’émission “Fil rouge-Al Massaeyae” pendantdeux ans, puis en présentant les journaux matinaux.SI J’ÉTAIS JOURNALISTE CHEZ FDM :Majdouline : je ferais une interview de Yasmina Baddou en rapportà l’actualité du moment et j’en ferais aussi une autre de Nawal ElSaadawi, la grande féministe égyptienne.

NADIA AÏT ALI,l’autodidacte

Arrivée au Maroc au début del’année 1981 en compagniede son mari, Nadia se mettout de suite en quête d’unboulot. Son atout : le français,qui est sa langue maternelle.Elle s’attendait à un poste desecrétaire mais ne se seraitjamais imaginée être auxcommandes d’une rédactionquelques décennies plus tard.En postulant chez Medi1,on lui propose d’emblée unposte de journaliste. Très vite,elle présente les journaux etc’est sur le terrain qu’elle se forme en suivant les conseils avisésdes rédacteurs en chef de l’époque, tous anciens de RMC, la radiofrançaise. D’année en année, elle grimpe les échelons jusqu’à seretrouver rédactrice en chef de la partie francophone.SI J’ÉTAIS RÉDACTRICE EN CHEF DE FDM : je conserveraisla ligne éditoriale du magazine en étant le porte-voix des combatsféministes et en abordant des sujets tels que le combat des femmesbattues, des filles-mères… FDM continuerait à être du côté de ceuxqui se battent. En portrait du mois, je proposerais Bassima Hakkaoui,pour la connaître un peu mieux. Et pourquoi pas aussi un homme…M. Assid, par exemple, qui est en train de briser tous les tabous. â—†

 

 




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