Leila Slimani : « Le silence isole beaucoup les femmes »

Invitée de la matinale de France Inter à l’occasion de la sortie le 6 septembre de son livre « Sexe et mensonges, la vie sexuelle au Maroc », Leila Slimani est revenue sur la vidéo de l’agression sexuelle dans le bus qui a scandalisé le pays et, plus largement, sur la sexualité au Maroc.

Leila Slimani, lauréate du Prix Goncourt, était l’invitée de la matinale de France Inter ce matin à l’occasion de la sortie de son livre, « Sexe et mensonges, la vie sexuelle au Maroc ». Un livre d’une actualité brûlante après l’agression d’une jeune femme dans un bus casablancais. Une actualité qui a fait le tour du monde sur laquelle est revenue l’auteure de Chanson Douce. « La sexualité se retrouve au carrefour de beaucoup de choses, que ce soit du pouvoir, du foyer ou encore de la religion, cela en fait une affaire extrêmement complexe. Et ce qui est certain, c’est que le corps de la citoyenne marocaine reste contrainte par le groupe. Elle n’est pas encore complètement vue et considérée comme un individu à part entière ayant sa place dans l’espace public ». Interrogée par Nicolas Demorand sur la vidéo qui a secoué le pays, montrant une jeune femme agressée sexuellement par des adolescents dans un bus, l’auteure met en avant « la faillite de l’Éducation nationale. On voit ces jeunes déscolarisés depuis longtemps. Il y en a des centaines, des milliers au Maroc qui souffrent de ça » et souligne qu’ « on a tendance à l’oublier en occident, mais que la mixité, c’est un combat. C’est quelque chose de très récent pour les Marocains. » Au cours des dix minutes d’interview, Leila Slimani remet sur la table certains paradoxes : « 9 femmes sur 10 sont contre la liberté sexuelle mais 9 femmes sur 10 perdent leur virginité avant le mariage », affirme-t-elle. « Les gens sont contre la liberté sexuelle, mais sans le savoir, ils sont eux-mêmes des acteurs de la liberté sexuelle, et moi, c’est ce qui m’intéresse, c’est de dire : Comment vous pouvez continuer de défendre des valeurs que vous, vous ne vous appliquez pas ? » Comme l’insiste la journaliste, « les femmes ont un rôle à jouer. Le premier, c’est d’abord de briser la loi du silence car je pense que le silence isole beaucoup les femmes, qu’il fait que les femmes intériorisent aussi les normes patriarcales et finissent par considérer que le seul moyen de s’en sortir, c’est de faire comme on leur a dit. »

 

 

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