le national sous la loupe

Le film "Zéro" de Nour-Eddine Lakhmari a raflé cinq distinctions, dont le grand prix du Festival National du Film organisé du 1er au 9 février à Tanger. Retour sur le palmarès, les surprises et les déceptions de cette 14ème édition.

En cette soirée où il fait un froid glacial, le cinéma Roxy abrite la cérémonie de remise des prix. Il est 19h. Devant la porte d’entrée, la foule inhabituelle annonce déjà la couleur : des starlettes locales réjouies de l’euphorie populaire et éphémère, des cinéastes stressés de découvrir le verdict, des journalistes nageant dans un océan de spéculations et des jeunes Tangérois avides de cinéma et de célébrités. A première vue, les 700 places assises du Roxy ne pourront supporter un tel afflux. Hypothèse confirmée à l’intérieur. Il me faudra donc assister à la cérémonie debout, adossée à un poteau… avec un peu de chance. Place au palmarès.

And the winner is…

Sans grande surprise, “Zéro”, du maestro Lakhmari, a remporté le grand prix. Ce même long-métrage a raflé quatre autres récompenses, dont le prix du premier rôle masculin, décerné à Younes Bouab ; le prix du second rôle masculin, attribué à titre posthume à Mohamed Majd ; le prix de la seconde interprétation féminine à Sonia Okacha ; ainsi que le prix du son. Le long-métrage “Malak” – qui traite de la question des mères célibataires – a reçu le prix spécial du jury, le prix du meilleur scénario, ainsi que celui du premier rôle féminin, attribué à la jeune révélation Chaimae Ben Acha (voir encadré). “Les chevaux de Dieu”, de Nabil Ayouch, a quant à lui remporté les deux prix de l’image et de la musique originale. Le film “Vaine tentative de définir l’amour”, de Hakim Belabbès, s’est vu décerner le prix du montage. Et, coup de coeur de la soirée, “Tinghir- Jérusalem, les échos du Mellah”, de Kamal Hachkar, a reçu le prix de la première oeuvre. Côté courts-métrages, “Al Hadaf”, de Munir Abbar, a remporté le grand prix ; “Ça tourne”, de Mohammed Mounna, a obtenu le prix spécial du jury. Le cinéaste Omar Mouldouira s’est quant à lui vu décerner le prix du scénario pour son film “Margelle”.

“Les chevaux de Dieu” repart presque bredouille

Critiques et cinéastes étaient unanimes : le film de Nabil Ayouch est magistral, techniquement excellent et particulièrement percutant. “Les chevaux de Dieu” aurait pu décrocher le prix du meilleur scénario, ou même celui du premier rôle masculin pour l’époustouflante interprétation d’Abdelilah Rachid, alias Hamid. Pourtant, celui qui a été primé au festival de Cannes a dû se contenter de quelques miettes. Le film traite de la question du radicalisme islamique chez les jeunes dans les quartiers défavorisés. L’histoire, on la connaît déjà. Dans la nuit du 16 mai 2003, à Casablanca, des bombes humaines ont explosé à l’hôtel Golden Tulip Farah, au restaurant Casa de España, au bâtiment de l’Alliance Israélite, au cimetière juif, ainsi qu’au consulat de Belgique. Bilan : 41 morts et quelques blessés. Ces attentats ont marqué à tout jamais les mémoires. A travers son film, Nabil Ayouch est revenu sur ces événements en s’intéressant à ces jeunes, issus des bidonvilles de Sidi Moumen, que les conditions de vie dévastatrices et le milieu gangréné ont rendu vulnérables et facilement manipulables. La misère aidant, ils ont été, eux aussi, victimes de manipulations terroristes.

“Margelle”, une perle.

Le court-métrage d’Omar Mouldouira est un petit chef d’oeuvre. Le réalisateur nous plonge dans l’univers magique du conte et nous raconte l’histoire de Karim, un petit garçon de sept ans qui se débat avec ses craintes et son désir pressant de devenir un homme. Débutent alors les tribulations du jeune enfant, contraint de couper le cordon avec sa mère et de découvrir le monde machiste que son père l’oblige à rejoindre. Pour y parvenir, il se détache de sa maman de manière brutale car, comme le veut la tradition misogyne locale, c’est l’unique façon de devenir un “homme”. Il commence alors à avoir peur des monstres, mais également des femmes, à travers Aïcha Kandicha qui hante son esprit. Ce n’est qu’à la fin du film que la mère révèle au garçon qu’Aïcha Kandicha s’appelait en réalité Aïcha La Comtesse, et qu’elle était tellement brave, belle et intelligente que les hommes la craignaient et ont terni sa réputation. Le choix du conte a été judicieux car c’est une forme qui fait plus appel au subconscient et aux peurs enfantines qu’à la logique et au rationnel. La beauté de la réalisation et la poésie de la narration nous font voyager le temps de 29 minutes…

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