“Le Maroc pourrait perdre une partie de son patrimoine culturel et ancestral…” (Interview)

Après La Fabrique, Caroline et Farid El Attar se sont lancés dans un nouveau défi : Popmysouk, un concept-store en ligne qui met en avant la création marocaine, les artisans et la richesse du pays. Interview.

En juillet dernier, vous avez fermé les portes de votre mythique concept store casablancais La Fabrique après 6 ans d’aventure pour lancer Popmysouk depuis Marrakech. Comment se passent les débuts ? Et quel regard jetez-vous derrière vous ?

C’est une toute nouvelle façon de travailler pour nous et nous ne nous ennuyons pas ! Nous avons installé notre showroom dans la campagne de Marrakech et nous faisons tout nous-même : de la sélection à l’emballage des produits, en passant par le shooting photo, la mise en ligne sur l’e-shop, etc. Nous avons une équipe très réduite et des artisans partenaires. L’humain reste très présent même si le contact en cabine d’essayage nous manque ! Nous sommes très heureux de ce nouveau chapitre et nous travaillons toujours avec beaucoup de plaisir.

Quel est votre leitmotiv du moment ?
“ça va l’faire !”. Le site nous demande beaucoup d’implication mais il commence déjà à faire ses preuves ici et à l’étranger. Bref, nous y croyons à fond et nous ne ménageons pas nos efforts !

Quels talents mettez-vous en avant ? Qu’est-ce qui vous a séduit chez eux/elles ?
Nous collaborons toujours avec le même cœur de créateurs et créatrices (Art modeste, Fin Awa, Ulili, Bee Maha, Musk studio, Choof, etc.) Et nous mettons tout en œuvre pour les représenter de la meilleure façon qu’il soit. ! Nous avons aussi une sélection d’objets décoratifs, de tapis et de petit mobilier, développés par nos artisans partenaires.

Comment qualifierez-vous l’empreinte artistique du pays ?
Elle est à la fois forte et vulnérable. L’intensité créative du Maroc n’est plus à prouver. Elle compte 1 000 talents et des filières artisanales dans tout les corps de métier (potiers, dinandiers, brodeuses, vanniers etc …). Aujourd’hui, la situation est très triste et inquiétante. L’artisanat est la première ligne touchée par la crise engendrée par la pandémie de Covid-19. Nous sommes souvent en Médina, et à chaque fois, nous constatons qu’à peine 5% des échoppes sont ouvertes… Beaucoup de filières artisanales ne s’en remettront pas…

D’après vous, la crise engendrée par la pandémie de la Covid-19 peut-elle fragiliser la création ?
Aujourd’hui, les artisans ne peuvent plus vivre de leur métier et sont à la recherche de nouveaux revenus. C’est la triste réalité. Le soutien des consommateurs est primordial pour leur survie mais ne suffira pas dans la durée. S’il n’y a pas de démarche large du gouvernement, le Maroc pourrait perdre une partie de son patrimoine culturel et ancestral…

Aussi, pensez-vous que la digitalisation soit le remède anti-crise Covid-19 ?
La digitalisation devrait être un plus, mais pas un remède. C’est un vecteur qui peut permettre de soulager  la situation actuelle, mais il ne peut pas remplacer les 13 millions de visiteurs que compte le Maroc par an ! À notre petite échelle, et à travers www.popmysouk.com, nous apportons notre savoir-faire et nous exportons la création marocaine  à l’étranger, mais nous sommes au quotidien face à une réalité difficile. 

C'est hier 20 novembre que le coup d'envoi du festival Visa for music a été donné, avec la parade
“La carte des stades", spécialement conçue pour les journalistes professionnels, leur offrant un accès privilégié aux stades du Royaume, est
Niché dans la Médina de Marrakech, le Musée de l'Élégance Marocaine invite à une plongée dans l’Histoire et les traditions
L’écrivaine Kenza Barrada publie son premier roman "Mater Africa" aux éditions Le Fennec. Dans ce livre, l’autrice conte l'histoire
31AA4644-E4CE-417B-B52E-B3424D3D8DF4