Quel est le but du don d’organes ?
Une transplantation, ou greffe d’organe, consiste à remplacer des cellules, tissus ou organes déficients par d’autres, sains, issus d’un don ou prélèvement soit sur un donneur vivant apparenté, soit sur un individu en état de mort cérébrale. Cette mise en place dans le corps humain d’un organe étranger est rendue nécessaire pour permettre à un malade de retrouver une existence normale. La greffe peut concerner le rein, le poumon, le foie, le pancréas, la cornée, l’ostéo-cartilage, la peau, la moelle osseuse… La qualité des organes ou tissus prélevés ainsi que leurs caractéristiques biologiques (compatibilité tissulaire optimale avec le receveur) sont des éléments déterminants pour la réussite de la greffe.
Quelles sont les complications possibles ?
Il y en a deux principales : le rejet de la greffe, lorsque celle-ci n’est pas tolérée par le receveur ; et la survenue possible d’une infection. En effet, les traitements utilisés pour lutter contre le rejet du greffon diminuent les capacités de défense de l’organisme mais aboutissent à une immuno-dépression du patient (terrain favorable aux infections). Aussi, le malade est contraint de prendre des médicaments anti-rejet à vie.
Que dit la loi marocaine ?
Le don, le prélèvement et la transplantation d’organes sont réglementés par la loi 16-98 du 25 août 1999. Cependant, ce texte a été récemment toiletté, avec l’adoption d’un projet de loi qui vient le compléter et combler ses insuffisances. Car jusqu’à présent, le législateur n’autorisait pas le prélèvement en vue d’une transplantation sur une personne vivante mineure ou faisant l’objet d’une protection légale. Il ne distinguait pas non plus le don d’organes de celui de tissus humains ; ce dernier ne constituant pas de danger effectif pour le donneur, quel que soit son âge. En vertu de ce nouvel amendement, on aura ainsi loisir de prélever des cellules hémato-poïétiques telles que la moelle osseuse, par exemple, sur des enfants, à condition que l’absence de risque du prélèvement soit établie et qu’aucun donneur adulte compatible ne soit présent dans l’entourage.
Quelles doivent être les caractéristiques des donneurs ?
Donneur vivant apparenté (greffes de rein, de moelle osseuse…) : il s’agit des parents, enfants, frères et sœurs, oncles, tantes, cousins et cousines, ainsi que de l’époux (au-delà d’un an de relation pour éviter les mariages blancs en vue d’une transplantation). Le don est, du reste, volontaire, libre, motivé et gratuit. Le consentement du donneur est exprimé devant le président du tribunal de première instance, assisté par deux médecins désignés par le ministère de la Santé.
Donneur mort (greffes de cornées…) ou en état de mort encéphalique : il aura, de son vivant, exprimé son accord de don et l’aura notifié sur le registre national des donneurs d’organes. Cependant, le consentement des familles reste requis.
Quid de la situation au Maroc ?
Le Maroc est mauvais élève en termes de don d’organes, en queue de peloton des pays arabes et musulmans. Si on s’en réfère aux chiffres de 2013, notre pays culmine à un maigre 0,4 donneur pour un million d’habitants, derrière la Tunisie (1,6) et la France (40). Malgré des équipes médicales spécialisées, des centres hospitaliers répertoriés et un plan d’action national du ministère de la Santé, les dons et la motivation des citoyens manquent toujours à l’appel ; ceci, alors que les patients nécessitant transplantation ne cessent d’augmenter. Par ailleurs, à peine un millier de personnes est inscrit au registre national des donneurs.