La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a réitéré la position “claire et constante ” du Conseil pour l’abolition de la peine de mort, considérée comme “l’une des atteintes les plus graves au Droit à la Vie, ce droit originel, suprême et absolu sans lequel aucun droit, aucune liberté, aucune justice ne peut exister”. Lors d’un débat tenu sous le thème ” violations des droits de l’homme liées à l’application de la peine de mort, en particulier en ce qui concerne le point de savoir si l’application de la peine de mort a un effet dissuasif sur le taux de criminalité”, la présidente du CNDH a salué “le combat de longue date des défenseurs des Droits de l’Homme au Maroc, contre la peine de mort, qui ne tient ni à une certaine idéologie ou culture, ni au dogmatisme d’un esprit quelconque”.
Après avoir noté que “l’article 20 de la Constitution ne prévoit aucune exception au droit à la vie”, et qu’”en sus, le législateur a l’obligation constitutionnelle de le protéger de toute atteinte ou infraction”, elle a indiqué que le CNDH “plaide, ainsi, contre l’argument souvent utilisé par certains responsables politiques pour ne pas abroger la peine de mort en se justifiant par l’hostilité de l’opinion publique à une telle mesure.” Selon le CNDH, “il n’y a pas de facteurs socio-culturels propres à la société marocaine qui justifieraient la prise en compte d’une quelconque spécificité concernant l’abolition de la peine capitale.” Et de poursuivre, que “bien qu’elle soit non-dissuasive et inefficace, la peine de mort ne règlera en rien les problématiques du crime (… ) Pour le CNDH, abolir la peine de mort, c’est protéger le premier droit des droits humains”.
(Avec Map)