Le cinéma vérité

de Malek Bensmaïl. C'est avec un certain regard que Malek Bensmaïl, documentariste aux films chocs, a réalisé "La Chine est encore loin", chronique de l'institution scolaire au coeur d'un village des Aurès et Prix spécial du jury du 14ème Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan.

FDM : Comment est née l’idée de ce documentaire ?

Malek Bensmaïl : Elle s’inscrit dans un cheminement puisque tous mes films ont un lien fort avec l’Algérie. Ma volonté de cinéaste répond de plus au souhait de pallier à un manque en matière de documentaire : depuis l’indépendance, il n’y a eu que de rares sujets évoqués à travers ce genre. Le rôle qu’a tenu le cinéma du réel a servi une cause citoyenne, parfois à des fins idéologiques. D’autant que depuis près de vingt ans, les sujets sociétaux et politiques, étroitement liés à la censure, n’ont pas été traités.

“La Chine est encore loin”, pourquoi ce titre ?

En terre d’Islam, la Chine fait figure de terre symbolique. Ce titre m’a été inspiré par le hadith du Prophète qui dit : “Recherchez la savoir jusqu’en Chine, s’il le faut !” Mon sentiment à propos de ce titre est en fait caustique : retranscrit en français et rapporté à l’esprit critique, il révèle un chemin manifestement long mais praticable. Les Chinois ont, quant à eux, parcouru le chemin inverse plus rapidement et ont même investi notre économie. Les spectateurs l’ont peut-être perçu différemment.

L’Algérie, qui a une histoire douloureuse, incarne-t-elle selon vous un pays qui se cherche ?

Oui. L’Algérie a vécu une succession de traumatismes, doublée de différentes conquêtes ainsi qu’une violente colonisation. Malgré cela, le peuple algérien a connu de nombreuses expériences qui l’ont grandi, les pouvoirs successifs n’ont cependant pas su l’entendre. L’Algérie de mon enfance me laisse le souvenir d’un pays en parfait équilibre avec la tradition, la culture, l’Islam. L’Algérie de mes grands-parents, celle de la sérénité. Je ne veux toutefois pas cloisonner ce pays, l’associer à une terre vouée à un funeste destin. J’ai foi en l’Homme avec un grand H et surtout à sa part d’humanité qui appelle l’espoir. Et même si mon regard de cinéaste est teinté de mélancolie, je crois indéniablement à la jeunesse et au peuple. C’est en cela que je m’attache à humaniser les exclus, ceux qui sont à genoux ou sous le coup de la pauvreté, pour leur permettre d’être entendus, de montrer leur dignité. Mon cinéma s’inscrit, de plus, dans un travail de mémoire. Nous avons réellement besoin d’une mémoire contemporaine, indispensable à nos enfants afin qu’ils conservent une trace de la société contemporaine. Comment se passe la vie dans un hôpital ? Quel est le déroulement d’une élection ? Et le quotidien dans une école ? Il me tient à coeur de montrer une Algérie en mouvement mais qui pose aussi des questionnements, des problématiques de taille. Le documentaire doit rendre compte de cette réalité sociale, politique, culturelle.

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