La voix de Zaman

Quand on l'a rencontrée, Karima Skalli portait une belle tunique artisanale, agrémentée d'un magnifique collier en argent. C'est dire combien cette diva marocaine est attachée à sa culture ! Elle nous a d'ailleurs longuement parlé du caftan, tenue qu'elle affectionne et qu'elle arbore fièrement dans ses nombreux pectacles au Maroc et ailleurs. Rencontre avec une grande voix de la chanson marocaine et arabe.

FDM : Vous portez toujours des caftans lors de vos concerts. Quelle relation avez-vous avec cette tenue ?
Karima Skalli : Le caftan est un héritage extraordinaire de notre culture marocaine. Il est enraciné dans nos us et coutumes. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours eu un rapport intime avec cette tenue qui m’a été transmise de mère en fille. Je pense aussi qu’entre le caftan et la femme marocaine, c’est une longue histoire d’amour. D’ailleurs, on peut le porter tous les jours comme on peut le porter lors d’occasions
particulières. Mais quelles que soient les circonstances, on peut être sûre que l’élégance sera au rendez-vous. Pudeur, beauté, sensualité, féminité… le caftan renvoie aussi à tout cela. C’est un habit exceptionnel. Personnellement, en tant qu’artiste, je ne vois pas pourquoi je vais m’habiller autrement pour me produire sur scène. Je suis parfaitement à l’aise dedans. Certains pensent que le caftan peut gêner notre performance. Je pense que ce n’est pas le cas puisque cette tenue peut être adaptée à nos mouvements sur scène sans perdre de sa beauté et de son authenticité. Je suis d’ailleurs toujours en train de faire des recherches, avec la styliste Nysrine Lmaskoune, sur les dernières tendances en la matière. Car j’aime que le caftan que je porte soit en phase avec mon caractère.

Vous le portez dans tous les pays où vous vous produisez ?
En général, oui. Sauf s’il y a des imprévus. Je mets d’ailleurs toujours dans ma valise deux caftans, juste au cas où. Sinon, je préfère carrément porter mes caftans dans un petit bagage à main au cas où il y ait des retards d’avion. Porter un caftan lors des mes spectacles à l’étranger est ma manière d’être fière
de mes origines. Je suis certes une femme actuelle et j’aime bien porter des robes ou des tenues en vogue, mais quand il s’agit d’être sur scène, je ne me pose même pas la question par rapport à ma tenue. J’ai la joie de porter le caftan et d’afficher à quel point je suis fière de ma culture.

Pourquoi avoir accepté de participer à l’événement Caftan ?
En tant qu’artiste marocaine, je suis fière de partager ce grand moment avec le public de Caftan. Dans la sphère de la mode, c’est devenu un événement incontournable. Par ailleurs, j’apprécie particulièrement
que la femme marocaine soit mise en avant grâce à cet événement. Que pensez-vous du thème “Vogue Zaman” ? J’ai assisté à la répétition générale et j’ai vu qu’on racontait en fait l’histoire du caftan à
travers l’histoire du Maroc. Le caftan circule à travers le temps et l’espace, mais il garde toujours son authenticité. Personnellement, je n’aime pas qu’on dénature nos traditions. Dans ma vie de tous les jours, j’aime bien faire les choses dans le respect des traditions. Quand je porte un caftan, j’essaie certes
d’être à l’aise dedans, mais tout en restant fidèle à sa forme initiale. C’est la raison pour laquelle j’apprécie d’autant plus ce thème. Et puis, quand je vois de jeunes créateurs s’intéresser au caftan marocain et puiser dans nos belles traditions, ça ne peut que me faire plaisir. Je les félicite de tout mon coeur.

Qu’avez-vous prévu de chanter pour la soirée Caftan ?
On a choisi de chanter “Mana illa bachar” composée par Abdelouhab Doukkali et écrite par le grand parolier Ahmed Tayeb Laâlej. J’aurais bien aimé chanté une sanâa andalousia, que je peux interpréter même a cappella, ou alors avec une distribution fluide. Mais quel que soit le morceau que j’interprète, je demeure convaincue que la musique est en fait éternelle. Je suis heureuse de partager la scène avec tous les
artistes qui vont se produire durant cette grande soirée. Je suis particulièrement ravie de chanter sur la même scène que la grande cantatrice marocaine Fatna Abid.

Avez-vous d’autres spectacles prévus prochainement ?
Je donnerai le 24 juin prochain un récital à la salle de l’UNESCO à Beyrouth. Je me produis juste avant à Houara à Agadir, le 17 juin. Sinon, je travaille sur plusieurs projets. Je viens de donner un récital qui rend hommage à la femme soufie. C’est un travail qui me tenait vraiment à coeur et que j’aimerais plus tard partager avec un public plus large. Je travaille aussi sur la musique arabe et universelle et finalise d’autres projets avec l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles sous la direction du Maestro Nabil Azzam avec qui j’ai déjà donné plusieurs concerts aux Etats-Unis et ailleurs.

“C’EST AVEC TOUT MON AMOUR QUE JE ME PRÉSENTE AU PUBLIC MAROCAIN ET C’EST UN HONNEUR POUR MOI.”

On vous voit davantage donner des concerts à travers le monde qu’au Maroc. Pourquoi ?
Laissez-moi vous dire que c’est toujours un plaisir de chanter pour le public marocain. La preuve : j’ai répondu présent à l’invitation de Caftan. J’ai récemment chanté à Fès, lors du festival de la culture soufie, en avril dernier. J’ai participé à plusieurs festivals à travers le Maroc. On doit toujours dire bonjour au public marocain. J’aimerais tant le faire plus souvent, mais il y a un trait d’union entre le public et les artistes. Il faut un contexte dans lequel on va se produire. En ce qui me concerne, je suis là chaque fois qu’on me le demande. Je peux vous assurer que je le fais avec amour et que je considère cela comme un grand honneur.

Vous avez un lien particulier avec la ville de Marrakech. Pourquoi ?
J’habite à Marrakech depuis tellement longtemps que je me sens appartenir à cette ville corps et âme. C’est une cité mystérieuse qui a aussi beaucoup de pudeur et d’humilité, qu’on voit notamment à travers ses murs rouges. On a beau maquiller Marrakech et la moderniser encore et encore, cette ville réussit
à garder jalousement son secret. C’est peut-être son atmosphère spirituelle qui fait que je m’y sens très bien. D’ailleurs, il suffit que j’y mette les pieds pour ressentir un bien-être extraordinaire. Il y a une véritable histoire d’amour entre moi et Marrakech que je ne pourrais vous expliquer.

Pour ce numéro d’avril, ce sont 5 grands chefs qui se mettent aux fourneaux. À travers leur recette fétiche, ils
Certains termes, autrefois réservés aux troubles mentaux, sont désormais utilisés à tort et à travers dans le langage courant, au
À l’ère du numérique, où les réseaux sociaux sont rois, une tendance émerge avec force : le bien-être. En particulier
Dépression, angoisse, vide existentiel, addictions… Les petits bleus et grands maux de l’âme exigent un accompagnement adéquat. Mais dans ce
31AA4644-E4CE-417B-B52E-B3424D3D8DF4