La leçon de piano

Il était destiné à une grande carrière de pianiste concertiste en Roumanie et dans le monde, mais il a choisi un jour de vivre l'aventure du Maroc. Ciprian Oloï, bien connu des mélomanes marocains, a transporté le public de Caftan en accompagnant au piano deux divas de grand talent, Fatna Abid et Johanna Ruzu.

“LE PIANO EST UNE PARTIE DE MON CORPS, IL FAIT PARTIE DE MOI. DÈS QUE J’APERÇOIS UN PIANO, IL SE PASSE QUELQUE CHOSE.”

FDM : Vous êtes originaire de Roumanie,
comment êtes-vous arrivé au Maroc ?
Ciprian Oloï : Je suis venu au Maroc il y a douze ans pour découvrir ce pays. J’avais le choix entre le Japon et le Maroc et malgré les opportunités intéressantes qui s’offraient à moi en Asie, j’ai choisi de m’installer ici. J’avais, je crois, besoin d’aventure. D’un point de vue artistique, c’est un choix peu banal mais d’un point de vue humain, c’est une expérience vraiment très enrichissante.

D’où vous vient votre amour pour le piano ?
Je ne peux pas dire que l’amour était présent dès le début mais il est arrivé par la suite. Je suis né dans une famille de musiciens et ma mère était violoncelliste, mon père concertiste. J’ai grandi entouré
d’acteurs, de peintres, d’artistes, de musiciens et je ne connaissais que ce monde. J’ai ensuite intégré une école de musique spécialisée où on m’a bien fait comprendre que, soit on joue très bien au piano, soit on n’en joue pas du tout. J’ai passé ensuite cinq ans à l’Académie de musique de Moldavie avant d’obtenir une bourse en 1994 pour me rendre à Orlando aux Etats-Unis afin d’améliorer mon niveau.

Comment décririez-vous votre relation à votre piano ?
Le piano est une partie de mon corps, il fait partie de moi. Dès que j’aperçois un piano, il se passe quelque chose. On se parle. Il arrive parfois que je ne veuille que le regarder. J’absorbe tellement de sons,
de notes toute la journée que j’ai parfois seulement envie de m’asseoir près de lui, de le regarder, de le caresser des yeux, l’effleurer du bout des doigts, sans jouer.

Pensez-vous parfois à ce qu’aurait pu être votre vie si vous n’étiez pas venu vous installer au Maroc ?
Et bien j’avoue que j’y pense avec un certain regret. Vous savez, j’ai eu plusieurs chances dans ma vie. Je n’ai pas raté qu’un seul train mais plusieurs… et surtout celui qui m’emmenait vers une carrière certaine aux Etats-Unis. Disons que j’aurais pu travailler davantage avec des professionnels. Mon évolution personnelle au Maroc est d’ordre pédagogique et humain. Ce n’est plus la performance qui a la priorité dans ma vie de musicien et c’est ce que je regrette. Mais je vis tout de même au Maroc une expérience humaine d’une grande richesse.

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