j’ai tout (ou presque) mais pas de mec !

"Ma douce moitié", "mon cher et tendre", "mon homme", "l'homme de ma vie"... sont des appellations - un tant soit peu - flatteuses. Seulement voilà, il existe des ladies, célibataires pour une raison ou pour une autre, qui ne les emploient que pour faire allusion à leur golden retriever.

Nombreuses sont les Marocaines,riches et belles de surcroît, qui peinentà trouver un mari ou un amoureux.Les raisons de cette équation restent àla fois plurielles et indéfinissables. Parmi lespersonnes interrogées, certaines pointent dudoigt le charisme féminin qui dépasse de loinle standard du dandy marocain au parcoursprofessionnel alléchant. D’autres parlent dumaléfique mauvais oeil, inhérent aux convictionsreligieuses. D’autres encore, voulantinverser les tendances, estiment que ces redoutables“Superwomen” sont désormaisdans l’obligation de faire le premier pasvers l’homme de leurs rêves. Loubaba Belmejdoub,psychologue exerçant à Casablanca,est du premier avis. “La réussite au féminin estun véritable cadeau empoisonné. Nombreuses sontces femmes, riches, belles, coquettes, respectables etrespectueuses qui peinent à se laisser passer labague au doigt à cause, justement, de cette imagepositive qu’elles renvoient d’elles. Nous vivonsdans une société où certains se plaisent à dire età croire qu’une femme doit être inférieure à sonmari à tous les niveaux. L’exemple contraire nemarche que chez les familles marocaines les plusinstruites et éclairées”, lance d’emblée la spécialisteavant d’ajouter : “Le charisme d’unefemme au parcours professionnel séduisant, aucompte bancaire bien garni et à la voiture derniercri peut leurrer les soupirants de celle-ci.Parmi eux, il y en a qui risquent d’être rebutéspar un éventuel refus, d’autres pourraient allerplus loin que cela, en l’imaginant hautaineet autoritaire. Quoi qu’il en soit, cette nouvelletendance est rarement vue d’un bon oeil. Mais ilexiste heureusement des hommes qui apprécientce modèle de Wonder Women.”

Une femme (presque)fatale !

Toutefois, à en croire les témoignages collectés,on s’accorde à dire que le phénomènen’est pas pour autant anodin. “Un jour, alorsque je remplissais le formulaire d’adhésion d’unclub de fitness de renom à Casablanca, la responsablede clientèle des lieux, assise à côté de moi,m’a lancé un “oh !”, assorti d’un regard pleinde compassion et de pitié lorsque j’ai dû griffonner“célibataire” dans la case du statut familial.Animée par une foudroyante envie meurtrière,j’ai pris mon courage à deux mains pour luiavouer, avec le sourire, que j’étais riche, trèsriche, et que les hommes qui sont à mes pieds nem’aiment pas pour mes beaux yeux mais pourmon joli compte bancaire ; raison pour laquelle je ne les calcule pas. Je lui ai également dit quej’étais très heureuse et épanouie, parce que jen’arrive plus à tenir le compte de mes sempiternelsvoyages à destination de Las Vegas. Maisson sourcil s’est froncé encore plus lorsque jelui ai dit, en souriant du coin des lèvres : “alorsgarde tes “oh” et tes “ah” pour tes orgasmes simulésou tes règles douloureuses””, témoigneDina, PDG d’une société d’import-export etunique héritière d’une jolie bagatelle de plusieursmillions de dirhams. Du haut de ses38 ans, elle avance le coeur léger en prenantle plaisir où il est. Après une liaison dangereusequi a duré cinq ans, et qui s’est soldéepar l’emprisonnement du soupirant (la demoisellefilait le parfait amour avec un escrocde femmes riches), elle a enchaîné avecune idylle tout aussi abracadabrante : “Lorsd’un dîner professionnel, j’ai rencontré l’un demes partenaires, homme d’affaires de surcroît,qui m’a avoué qu’il avait un petit faible pourmoi. Suite à une avalanche de textos coquinsqui ont inondé mon smartphone pendant unesemaine, j’ai fini par céder à ses avances. Uneannée plus tard, j’ai découvert qu’il me dérobaitmon argent en utilisant ma carte bancaire. Jel’ai pris en flagrant délit, il ne pouvait même passe défendre”, se souvient-elle.Aujourd’hui, Dina est bien obligée d’admettrequ’elle n’est pas faite pour les histoiresd’amour ordinaires. Elle a choisi devivre seule et de continuer de fréquenter sesamies et ses connaissances de la jet-set.

À l’instar de Dina, Soumaya est unefashionista issue de la classe dorée du Maroc.Cette banquière de 32 ans a acceptéde se confier à nous : “Je peine à rencontrerl’homme de ma vie parce que j’ai “beaucoup”d’ex-fiancés, quatre au total ; ce qui est déjàpas mal, dans un contexte marocain. Le plusencombrant dans tout cela, c’est que mon voisinageet mon entourage s’amusent à prétendreque je cache un lourd secret. Pour les uns, je suispossédée par un diable qui m’empêche de memarier ; et pour les autres, je suis une fille facilequi cède au premier venu et du coup, mesprétendants finissent par prendre leurs jambesà leur cou. À cause de ces rumeurs, je ne risquepas de me marier demain ! Je suis heureuse dans ma vie professionnelle, mais je ne l’ai jamaisété en amour”.Pour notre psychologue, “le plus importantdans tout cela, c’est que la femme en solopuisse assumer son positionnement dans lavie. Incontestablement, il existe aussi des célibatairesqui veulent le demeurer ad vitamæternam, étant découragées par les histoiresd’amour burlesques qu’elles ont directementou indirectement vécues”. â—†

Micro-trottoir

BOUCHRA CHOUKRANI, juriste

QUI DIT DOUCEUR, dit sérénité, bien-être, bonheur… et gentféminine, tout simplement. Les femmes sont des êtres doux, affectueuxet sensibles par essence. Des qualités que possède chacune d’elles etqu’elle manifeste et met en valeur à sa façon. Je pense que le conjointjoue un rôle primordial dans la vie d’une femme, mais aussi dans celledes gens qui l’entourent. Premièrement, il crée une certaine sérénitéchez elle, ce qui l’aide à se sentir capable d’affronter les obstaclesquotidiens. Elle se voit apte à communiquer, parfaitement, avec sonenvironnement, et dans une atmosphère très paisible. Cela ne peutqu’assurer à chacune de nous une santé psychologique normale. Il fautmentionner que le bien-être d’une maman, épouse, fille, ou amie estlié automatiquement à celui de sa famille, son entourage, et à celui desa société. Et comme dit l’écrivain et poétesse québécoise AndréeMaillet, “On ne domine bien que par la douceur…”

MUSTAPHA KHAMIS, cadre supérieur

À L’INSTAR DE L’HOMME, la femme a sa proprevolonté. Par conséquent, elle a le droit d’avoir sespriorités dans la vie. De ce fait, qu’elle accorde plusd’importance à sa carrière n’a rien d’incongru à mongoût. L’homme a longuement choisi d’étudier, detravailler et de construire son avenir avant de déciderde fonder une famille. Aujourd’hui, il faut reconnaîtreque l’émancipation de la femme a bien des vertus.Elle assiste, financièrement parlant, son mari, sonfrère, son père, ses enfants, et c’est à cause de cela, àmon avis, qu’elle tarde à trouver chaussure à son piedcomme on dit. Personnellement, je ne généralise pas,je parle de quelques cas que je connais. Après, celareste une simple question de choix de vie…

SARAH MELLOUKI, artiste

CELA FAIT TROIS ANS maintenant que je vis les joies etles déboires d’une vie sans phallus sur pattes à mes côtés.Cette question est donc l’occasion de faire un petit bilande ce qui a changé depuis que je dors dans un canapéclic-clac que je ne déplie jamais.Je dois concéder que depuis, je jouis d’une très grandeliberté. En effet, je peux, entre autres choses, mangerce que je veux quand je veux et comme je veux ; laisserma pilosité s’épanouir sans limites ; ne pas avoir àjustifier mes crises psychotiques ou neurasthéniesprémenstruelles et post-menstruelles ; et côté sexualité,au moins, je sais que je ne me rate jamais. Mais jesouffre également de plus grandes responsabilités,notamment en rapport avec les activités supposéesviriles d’un foyer. Mais ma foi, je les ai comptés, et tousmes murs répondent encore à l’appel ! De plus, je parleà mes siphons pour qu’ils évoluent bien et je débouchemes plantes régulièrement. Et pour des choses plus“techniques”, je paie des gens compétents pour me faireune vidange de temps en temps, des hommes en bleu detravail graissé d’huile de moteur, que ce soit bien clair…Mais cette liberté me laisse parfois un goût aigre-doux.Quand je suis pragmatique, je me dis que vivre sanshomme, c’est un peu comme vivre avec un seul rein : onne se rappelle la différence que lorsque l’on se trouve àproximité de vrais pisseux…

YVETTE JACQUEROUILLER, retraitée

À MON SENS, une femme qui est à la fois riche, belle etintelligente et qui se dit ou se croit incomplète à cause de soncélibat est une femme qui manque d’ambition. D’un côté, elle sesous-estime et ne se reconnaît pas à sa juste valeur. D’un autre,les hommes qui la boudent croient qu’il s’agit d’une forcenée !Par conséquent, ils ne peuvent que déguerpir…Personnellement, étant européenne, j’ai reçu une éducationtrès laïque, respectueuse de la condition de la femme, del’indépendance, de l’émancipation et de tout ce qui va avec. J’aiégalement passé une bonne partie de ma vie ici, au Maroc, etcroyez-moi, bien que je sois fière des Marocaines qui se plienten quatre pour réaliser leurs rêves et projets, je suis navrée devoir qu’il y en a parmi elles qui ne sont pas respectées par leurspropres concitoyens parce qu’elles ne sont pas mariées. Lesconvenances sociales sont indissociables de leur vie et je trouvecela plus qu’aberrant… Je parle de ces femmes trentenaireset quadragénaires qui ne manquent pas de volonté, dedétermination et de charisme…

HICHAM FARIH, routier

UNE JOLIE FEMME qui ne manque de rien et qui n’arrive pasà se marier et à fonder une famille ? Ah d’accord ! Je vois de quoiil s’agit ! C’est certainement une p*** qui a dû offrir sa virginitéau premier venu ! Parce que les filles bien finissent toujours parrencontrer l’homme qui saura les protéger et les respecter… â—†


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