Le cauchemar pour les parents d’Idya a démarré samedi 8 avril. Il s’est fini mardi 11 avril. Aujourd’hui, la colère et le deuil ont pris le relais. Leur fillette avait 3 ans. Une petite au visage d’ange, qui a fait une chute dans un champ de la commune de Toudgha (province de Tinghir). Ni une, ni deux, les parents la transportent à l’hôpital de Tinghir. Mais rien. Ni scanner, ni matériel. Direction alors Errachidia. Mais 170 km plus loin, toujours le même constat, l’absence d’équipement adéquat alors que leur petite est là, sans avoir encore reçu aucun soin. Tout ce qu’il faut est en fait à Fès, à 500km d’eux. Ils iront là-bas, mardi, pour entendre à 9 h que leur enfant est décédé. Elle souffrait d’un traumatisme crânien, de côtes brisées et d’hémorragie interne, comme le décrit le réalisateur Kamal Hachkar, ami du père d’Idya. Indigné, dégoûté, le cinéaste a poussé un coup de gueule d’abord sur sa page Facebook puis dans le Huffington post, postant que « maintenant il s’agit de forcer ce nouveau gouvernement à s’engager réellement pour nos zones les plus pauvres en construisant des infrastructures au service de nos populations. Les inégalités dans ce pays sont devenues insupportables. »
Tinghir fait partie de la région Draâ-Tafilalet qui compte 9 hôpitaux généraux et 3 hôpitaux spécialisés (à Ouarzazate et 2 à Errachidia), 26 centres de santé urbains, 192 centres de santé ruraux, comme le détaille la Direction général des collectivités locales dans l’un des ses rapports en date de 2015. Le nombre de lit est, quant à lui, de 1 165. « La région est donc sous dotée en la matière », comme la direction le stipule clairement.