Get up, stand-up!

Hassan El Fad, l'humoriste préféré des Marocains, revient en force avec son spectacle autobiographique, "Aïn Sebaâ", pour notre plus grand plaisir. Nous l'avons rencontré le soir de sa représentation au Mazagan Beach & Golf Resort et nous n'avons absolument pas regretté le voyage ! Rencontre avec un homme au sommet de son art.

Vous êtes sans contestel’humoriste préféré desMarocains, toutes générationsconfondues. Selon vous, quel est lesecret d’une telle popularité ?

Hassan El Fad : C’est une vieille histoired’amour, un attachement mutuel. J’aimeles gens, j’ai envie de les faire rire, de partageravec eux mes joies et mes peines.Et puis, j’ai ce besoin irrépressible d’êtreaimé. Ma carrière s’est construite de manièrespontanée durant toutes ces années.Toutes ces expériences artistiques ont faitqu’aujourd’hui, Dieu merci, ce que je faisest apprécié par le public. C’est une belleaventure humaine et professionnelle. Jeteste sans cesse de nouvelles techniqueset méthodes d’expression artistique. Je lespeaufine, je les apprends, je découvre, je mepassionne pour ce que je fais…

Vous dites aimer faire rire les gens, maisqu’est-ce qui fait marrer Hassan El Fad ?

En fait, beaucoup de choses me font rire,notamment des propos, parfois extrêmementabsurdes, qu’on entend dans la viede tous les jours. Des réflexions apparemmentanodines mais qui, vues sous un angle différent, deviennent hilarantes. Çapeut être dans le langage, mais aussi dansle geste. Par exemple, je ne sais pas pourquoi,au Maroc, on dit au primeur : “Donnemoiun-deux kilos de tomates” (“Wahed-joujkilo dyal matecha”). Sorti de son contexte,c’est plutôt drôle. Ça ne veut rien dire !C’est dans ces petites choses que je puiseune bonne partie de mon inspiration.

Pour votre dernier spectacle, “AïnSebaâ”, vous avez choisi de délaisser leone-man-show au profit du stand-up,sans aucun décor ni artifice. Pourquoiun tel choix ?

C’est juste un léger changement de cappour explorer d’autres genres humoristiquesque je n’ai pas eu l’occasion detester jusqu’à présent. Je suivais la mêmedémarche le jour où j’ai décidé de monterseul sur scène pour faire du one-man-show.C’est dans la continuité de ce que j’ai toujoursfait : découvrir de nouveaux horizons. Je mesuis en effet beaucoup éloigné de ma formationoriginale qui est le théâtre classique. Jeme retrouve aujourd’hui en train de parlerde ma vie, de ma personne, alors que ma formationconsiste davantage à interpréter despersonnages. Et puis, il faut le dire, c’estune manière de m’inscrire dans la modeambiante du stand-up.

Lors du mois de Ramadan, vousavez fait un tabac dans “L’Couple”.Comment le projet a-t-il vu le jour ?Quelle est votre part d’implication ?

A la base, “L’Couple” était un sketch portantsur un vieux couple, comme il y en apratiquement dans toutes les familles marocaines,et dont les conjoints vieillissentensemble, se chamaillent continuellementpour un oui ou pour un non. Kabbour estl’homme marocain de mauvaise foi parexcellence. Chaïbia essaie d’être le cerveaudu foyer, de gérer son homme et safamille. Quoi qu’il en soit, j’ai constatéque ce sketch avait une portée thématiquebeaucoup plus intéressante qu’un one shot.J’ai donc demandé à mon assistant, en2012, alors que j’avais un créneau de libre,de programmer l’écriture de “L’Couple”.Le texte, qui est indéniablement la clé dusuccès de cette série, est issu d’un travaild’équipe. C’est ce qui nous a permis de proposerle projet dans un délai raisonnable.En ce qui concerne mon implication, j’ai pris la direction artistique sous ma responsabilité.J’ai accompagné l’écriture,le tournage, le montage, l’interprétation.“L’Couple”, c’est en quelque sorte le prolongementde “Fad TV”, de “Tit swit”, de“Ci Bi Bi”, de “Diwana”… de tout ce quej’ai fait à la télévision en fait. J’ai capitalisésur mes expériences passées pour sortir lemeilleur produit possible, tant sur le plandu format que sur celui du contenu

Dans “L’Couple”, vous jouez auxcôtés de Dounia Boutazout, un talentque vous avez découvert parmi tantd’autres. Pourquoi est-ce si importantpour vous de mettre en lumière dejeunes débutants ?

Il y a dans cela une approche philosophiqueet une approche technique. Quand on est expérimenté,on est davantage dans la “prestationde service”. Le jeune a un plus, unevaleur ajoutée qui est cette fraîcheur, cettemotivation, parfois même de la crédulité, dela naïveté constructive. Mais il faut savoirtravailler avec les débutants ! Ce n’est pastoujours facile parce qu’ils n’ont pas forcémentla discipline nécessaire ; un problèmecompensé par leur envie de réussir. D’unautre côté, je pense que nous avons été trèssoutenus par les pionniers de l’humour auMaroc, et je trouve cela extraordinaire. Cesont des gens qui nous ont accueillis, adoptés,qui nous ont montré le chemin sans riendemander en échange. Ils nous ont souri,nous ont tendu la main, nous ont corrigésen silence, en chuchotant tendrement. Aujourd’hui,je me sens obligé de rendre à ceMaroc ce qu’il nous a offert.

Une rumeur court, selon laquelle“L’Couple” sera incarné l’annéeprochaine par un duo marocain plusjeune et plus bourgeois. Info ou intox ?

Il est effectivement probable que“L’Couple” prenne un nouveau visage.Nous sommes en train de travailler là-dessus.Ce sera a priori un couple de la classemoyenne, citadin, peut-être plus jeune…avec un nouveau casting.

Votre notoriété dépasse aujourd’huiles frontières, en France notamment,où vous vous êtes produit le moisdernier à Paris. Racontez-nous cetteexpérience…

C’était sensationnel, tout simplement. Dujamais vu ! Pour mon plus grand bonheur,le théâtre “Le Palace” a été submergé de demandes,au point qu’une nouvelle date a étéprogrammée au dernier moment afin de satisfairetoutes les personnes qui n’ont pas puobtenir de billet pour la première représentation.Nous avons joué à guichet fermé. Lepublic était très hétéroclite. Toute la sociétémarocaine était là : des jeunes, des moinsjeunes, des couples, des étudiants, des résidents,des non-résidents… Il y avait un petitMaroc dans la salle, et c’était vraiment magnifique.Et puis, il ne faut jamais oublierque c’est le public qui fait le spectacle. Et cesoir-là, ils ont réalisé un chef d’oeuvre!

Vous laissez-vous aller àl’improvisation parfois, où êtes-vousplutôt strict au niveau du texte ?

Je dirais un peu des deux. Il y a une ossaturetrès solide, un noyau dur de texte écrit préalablement.Mais d’une manière générale,que ce soit du stand-up, du one-man-show,une pièce…, dans le théâtre, le principeest de simuler le spontané. Le but est detravailler le sentiment pour refléter uneexpression qui ressemble à celle de la viede tous les jours. Mais je laisse une bonnemarge à l’imprévu, à la spécificité du moment,du public, de la ville… pour créerune proximité avec les gens. En ce qui meconcerne, je procède à une réécriture dutexte pour chaque ville. Tout dépend ausside qui j’aperçois dans la salle, la couleur desrideaux, l’humeur du moment…

Aurons-nous le plaisir de vousretrouver au Marrakech du Rire cette année ?

Certainement. Je travaille chaque annéepour le MDR, c’est devenu une tradition.Je fais l’ouverture avec la Halqa moderne.Donc, comme la mécanique est bien huilée,que les gens adhèrent – nous avons battudes records d’audience lors de la diffusionà la télévision – nous avons décidé que celadeviendrait une sorte de coutume.

Quels sont vos projets pour 2014, etque souhaitez-vous pour le Maroc etles Marocains en général ?

Je suis en train de préparer pour le moisd’avril une version française d’“Aïn Sebaâ”,de ma biographie, en somme. J’ai faitquelques tests, notamment à Grenoble, etça promet ! C’est une façon aussi de m’ouvrirun peu à un autre public au Maroc etd’exporter mon humour.Ce que je souhaite pour le Maroc et les Marocains,c’est que le divertissement prenneune autre place avec, enfin, la création desalles de spectacle dignes de ce nom… â—†

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