L’OMS estime que sur les 400 000 cas de cancer pédiatrique diagnostiqués chaque année dans le monde, la plupart proviennent de pays à revenu faible ou intermédiaire, où les taux de survie sont encore extrêmement faibles : le taux varie selon le type de cancer et la région, mais une estimation calculée sur la base d’un modèle de micro-simulation du Lancet Oncology chiffre à 8,1 % la survie nette à 5 ans après le diagnostic pour l’Afrique de l’Est.
De nombreuses raisons expliquent le très faible taux de survie en Afrique et dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, mais l’une des principales est que, très souvent, les cancers ne sont pas diagnostiqués ou le sont trop tard : on estime actuellement qu’un cancer pédiatrique sur deux en Afrique subsaharienne n’est pas détecté en raison des limites du système de santé, notamment des difficultés d’accès au traitement et au diagnostic, ainsi que du processus d’orientation entre les établissements périphériques et les hôpitaux centraux.
Une étude réalisée à la demande de Lancet Oncology prévoit qu’entre 2020 et 2050, il y aura 13,7 millions de nouveaux cas de cancer pédiatrique et que, à moins de changements significatifs dans les systèmes de santé, 44 % de ces cas ne seront pas diagnostiqués. Cela signifie que, sur la base des taux de mortalité actuels, 11,1 millions d’enfants mourront du cancer, et que 9,3 millions d’entre eux (84,1% du total) seront des enfants vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Il est donc prioritaire de former des alliances stratégiques entre les différentes organisations internationales travaillant sur la question : seule une intervention pluridisciplinaire et en réseau permettra d’agir efficacement sur les inégalités qui entravent encore l’accès au traitement et au diagnostic précoce du cancer chez l’enfant en Afrique. L’alliance stratégique entre la Fondation Soleterre et le GFAOP est un pas dans cette direction.