Au travail, c’est bien simple : tout vous énerve ! Qu’il s’agisse de l’ascenseur coincé entre deux étages, de la clim en panne en pleine canicule, de frites trop cuites au déjeuner, ou encore d’une urgence de dernière minute à traiter… Bref, il n’en faut pas plus pour vous mettre à pester dans tous les sens ! Ce sport, vous le pratiquez sans ménagement, à toute heure de la journée. Vous le maîtrisez si bien que vos collègues vous ont attribué à l’unanimité le titre de râleuse en chef de l’équipe… Mais ces petites contrariétés méritent-elles vraiment de vous gâcher l’existence au point de ne vous focaliser que sur les aspects négatifs du quotidien ? Et si vous éliminiez cette fâcheuse habitude ? Certes, on ne devient pas zen du jour au lendemain, mais vous pouvez toutefois vous pencher sur les raisons profondes qui déclenchent autant de contestation pour faire en sorte de moins vous énerver en toute occasion. En moyenne, une personne manifeste son mécontentement 20 fois par jour, soit 20 frustrations exprimées au quotidien ! Le problème, c’est que lorsque vous commencez, plus rien ne peut vous arrêter ! Tout devient source d’insatisfaction : votre ordinateur, la lenteur de la machine à café, vos collègues de bureau… Tous les jours, des petites broutilles entament votre “bonne” humeur et celle de votre entourage.
Pourquoi râle-t-on ?
Soyons honnêtes, ça soulage de pester ! Ça nous évite de mettre des mots sur nos maux en déchargeant sur les autres nos responsabilités. Et il est plus facile d’enfiler le costume de victime, plutôt que de traiter un problème à sa source ; c’est bien connu… Quand la pression au bureau devient trop forte, c’est le seul moyen que nous trouvons pour l’évacuer, en lieu et place de hurler sur notre boss. Mais lorsque la charge de travail qu’on nous impose est trop lourde, ne serait-il pas plus sage d’exprimer de manière “raisonnable” notre mécontentement en posant nos limites, plutôt que de ronchonner dans notre coin ? Car chaque fois que nous râlons contre notre supérieur, au fond, nous ne faisons qu’exprimer un besoin de respect et de reconnaissance, ni plus ni moins.
On arrête !
Pour Christine Lewicki, coach d’entreprise et auteur de “J’arrête de râler” (Editions Eyrolles), une attitude positive peut transformer notre quotidien et influencer considérablement notre façon de voir les choses, en relativisant nos maux. “Quand on râle, on croit sanctionner les autres mais au final, on se punit soi-même”, explique-t-elle. Ex-râleuse repentie, elle en avait assez de bougonner inlassablement: travail, enfants, conjoint… Un jour, elle s’est dit : “Stop ! C’est fatigant et ça ne sert à rien !” Elle a donc mis au point une méthode simple et efficace, qui se décline en quatre phases, pour venir à bout de cette vilaine tendance et retrouver sa joie de vivre perdue. Dans un premier temps, le râleur doit se lancer le défi d’arrêter de pester. Puis, il doit prendre conscience du challenge. Ensuite, il doit constater les premiers bénéfices et enfin, consolider ses acquis pour éviter la rechute dans la quatrième phase. “Ce qui m’a donné envie de me lancer ce défi est finalement la prise de conscience que, alors que je suis d’ordinaire plutôt positive, je me retrouvais bien trop souvent à mon goût dans des situations de frustration ou d’énervement, des moments où je me voyais en victime et… je râlais. À plusieurs reprises, j’ai remarqué que le soir, je me couchais fatiguée et vidée par tout ce que j’avais “subi”. J’avais l’impression d’avoir ressenti toute la journée comme une lutte permanente pour préparer les enfants pour l’école, avancer dans mon travail, être à l’heure…” Partant de ce constat, Christine Lewicki s’est demandé ce qu’elle pouvait faire pour profiter pleinement de sa vie au quotidien, sans s’attarder sur les petites choses qui pouvaient l’obscurcir… Elle décide alors d’arrêter de râler pendant 21 jours consécutifs. Un challenge bien plus ardu qu’il n’y paraît…
Exagération ou vraie frustration ?
Très souvent, au bureau, on râle pour “créer des liens avec les autres autour de ses malheurs”. Se plaindre permet de nouer des relations sociales avec ses collègues, un comportement de tribu “solidaire”, en quelque sorte. D’ailleurs, on brise toujours le silence en parlant de ce qui ne va pas (mauvais temps, circulation, retard dans les transports…), et jamais de ce qui peut remplir de joie l’existence. Pour l’auteur, “arrêter de râler, c’est justement se mettre dans une situation génératrice de changement. C’est reprendre sa vie en main. Il ne s’agit pas d’accepter tout ce qui ne va pas, mais d’identifier les choses qui nous énervent profondément et de se demander ce que l’on peut faire par rapport à elles.” En gros, il est question de changer son attitude face à une situation stressante.
Etes-vous prête à relever le défi ?
Se débarrasser de tous ses vieux automatismes n’est pas un challenge facile. Comment rester stoïque au bureau lorsque les collègues se mettent à pester ? Car la mauvaise humeur est souvent contagieuse… Quelques clés pour vous aider à retrouver le sourire… en toutes circonstances ! 1. Au lieu d’accumuler les frustrations, osez dire ce qui ne va pas sans en imputer aux autres la responsabilité. Apprenez à exprimer clairement vos besoins aux personnes concernées, plutôt que de râler dans votre coin. 2. Cherchez à comprendre pourquoi vous pestez… Il s’agit d’identifier votre “râlerie réflexe” (mal de dos, retard au bureau, circulation…), puis de vous concentrer dessus au cours des premiers jours du défi pour ne plus l’exprimer ; ou alors de trouver une solution au problème qui cause cette frustration… 3. Apprenez à relativiser ! Vous avez le droit d’exprimer votre désaccord mais en formulant les mots justes sans tomber dans l’exagération. Vous pouvez engager une discussion claire avec la personne concernée en expliquant calmement votre mécontentement. 4. Chaque jour, prenez le temps de célébrer ce que vous avez accompli plutôt que de vous accabler de reproches pour tout ce qu’il vous reste à faire ! 5. Vous pouvez râler mais… en silence! Car en choisissant de ne pas exprimer verbalement votre frustration, vous lui accordez ainsi une importance secondaire.