Espoir virtuel…

"Devant leur écran, rattachés au monde dans toute son absurdité et sa richesse explosive, les jeunes esquissent un monde différent qui ose faire un pied de nez à la réalité, une queue de poisson à la censure."

En parcourant la presse, on lit partout que le monde va mal et que l’on ne peut, à l’échelle individuelle, y changer grandchose.
Faut-il rester impuissant face à la crise mondiale, aux guerres, aux mesures d’austérité qui s’imposeront tôt ou tard à nous ? Faut-il baisser la tête face aux avis de tempêtes signalées sur les champs économique, social et politique en attendant que cela passe ? Peut-être qu’on pourrait au contraire se laisser glisser dans l’élan d’espérance qu’Internet nous donne, nous proposant de continuer à porter en nous la foi d’un avenir meilleur, et essayer de voir comment le construire. Sur la Toile, face au monde qui hurle, des débats prennent forme, des groupes se créent, des actions naissent. Il est des anonymes qui critiquent, jugent et condamnent, d’autres qui essaient de s’impliquer, d’avoir une réflexion constructive et de créer une force positive.
Il y a quelques jours, un proche, la quarantaine, disait devant moi à sa nièce de 20 ans, passionnée
par les changements en cours, les débats sociaux et les meetings politiques : “C’est à vous les jeunes de changer les choses parce que vous avez encore tout à construire. Ce n’est pas nous qui le ferons, nous aurions trop à perdre : un emploi, une sécurité pour nos enfants, un avenir tout tracé… Il ne faut pas se mentir ; à 18 ou 20 ans, on peut se battre pour des idées, mais pas après”. J’ai été touchée par cette marque d’humilité mais ce renoncement n’est-il pas condamnable venant justement de ceux qui se sentent à l’abri ?

Les médias sociaux sont une fenêtre sur l’espoir. Les jeunes se sont arrachés au silence et se sont
emparés du droit à la libre expression de leurs coups de gueules, coups de poings, coups de coeur.
Devant leur écran, rattachés au monde dans toute son absurdité, dans sa douleur et sa richesse explosive,
ils esquissent un monde différent qui ose faire un pied de nez à la réalité, une queue de poisson à la censure, qui les relie dans une intelligence collective à d’autres individus dans les quatre coins du monde. Et ce monde virtuel n’est-il pas plus à portée de main que la vraie vie ? Tout – informations, idées, photos – circule librement et se partage, nous renvoyant vers d’autres liens, d’autres sites, d’autres personnes. Quelle ivresse, quelle exaltation que d’exister, que de pouvoir enfin se manifester, être entendu et relayé alors que dans la vraie vie, ils ne sont pas nombreux ceux qui ont le droit de s’exprimer et le pouvoir de changer les choses ! Non seulement pas nombreux, mais ils ne véhiculent pas les mêmes idées, les mêmes valeurs et les mêmes rêves.
Vu de cette lucarne, le monde bouge indéniablement. Et le Maroc, entraîné dans ce tourbillon, s’enrichit
et s’ouvre chaque jour davantage. Une question se pose alors : les pouvoirs politiques, jusquelà peu soucieux de l’existence des jeunes et de leurs désirs profonds, considèreront-ils leurs attentes et leurs revendications ? S’adresseront-ils à eux non seulement pour orienter leur énergie et leurs choix politiques, mais avant tout pour en faire les acteurs nécessaires de l’avenir du Maroc ? â– 

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