Iman Oubou, entrepreneuse et miss New York 2015
“En 7 ans, c’est le premier été que je passerai loin de New York… À cause du confinement, j’ai été contrainte de fermer les bureaux de SWAAY et de travailler à distance avec mon équipe, et ce, probablement jusqu’en septembre. Durant cette période, l’activité de mon entreprise s’est envolée puisque nous sommes une plateforme digitale laissant la parole aux voix sous-représentées et mettant en avant les histoires féminines inspirantes. Ce qui est sûr, c’est que mon équipe et moi allons encore être très occupées au cours des prochains mois. En parallèle, je travaille sur mon premier livre que je présente en ce moment à différents éditeurs. J’espère qu’il paraîtra d’ici l’année prochaine, mais, je ne peux vous en dire davantage pour le moment. Encore un peu de patience. Sinon, j’ai d’autres projets plus personnels. Par exemple, cet été, je compte adopter le slow life car je travaille parfois 18 heures par jour ! Je pense que c’est le moment propice pour ralentir le pas. Étant donné que de nombreux vols ne sont pas encore disponibles, j’ai l’intention de sillonner les routes pour profiter des magnifiques paysages du Midwest. C’est un rêve qui se concrétise puisque j’ai toujours voulu entreprendre des Road trips à travers les États-Unis. En revanche, j’avais prévu de voyager cet été au Maroc, mais ce n’est pas encore sûr au vu du faible nombre de vols aériens et de la fermeture des frontières. Mais je garde espoir ! Si les choses s’améliorent, vous me verrez dans le royaume !”
Hindi Zahra, chanteuse et actrice
“Je suis au Maroc depuis février. Lorsque l’annonce de la fermeture des frontières est tombée, je venais tout juste de terminer le tournage d’un film à Marrakech. Aussi, depuis le début du confinement, je me suis installée dans ma région, autour d’Agadir. Mais même si les frontières rouvrent demain, je resterai ici encore quelques semaines supplémentaires car j’y ai adopté un chat et je dois réaliser une série d’analyses afin d’obtenir son autorisation de vol. Sinon, à l’exception de l’annulation des dates de tournées prévues en juillet en Allemagne, cet été ne sera pas si différent des autres. Vous savez, je considère mon travail comme des vacances puisque je m’envole régulièrement dans de nombreux pays pour y découvrir de nouveaux endroits. Pour moi, les vacances sont plutôt à la maison. Je vais donc rester chez moi à Bruxelles pour méditer, faire du Qi gong, composer et écrire. Je travaille actuellement sur un nouvel album. Pour l’instant, je n’ai écrit que quelques textes. Je laisse la musique me guider. Car au fur et à mesure que les textes et la mélodie arrivent, l’histoire se brode. Paradoxalement, ou pas, le confinement m’a empêchée de “m’évader” tranquillement. J’ai besoin de stabilité pour écrire et cette période a été synonyme d’expectative. Je me suis beaucoup questionnée sur le devenir de la situation que nous avons vécue. J’ai peint également deux pièces abstraites. Et à mon retour à la maison, je compte bien continuer. J’aime ce laisser-aller dans l’art comme dans la musique. Mais je dois vous avouer qu’il me tarde de remonter sur scène. Les concerts me font vibrer et mes musiciens me manquent ! Normalement, une tournée est prévue en septembre en Turquie si, bien sûr, tout va bien.”
Faouzi Bensaidi, réalisateur
“En temps normal, je jongle entre Paris et Casablanca. Lorsque les frontières ont été fermées, je me trouvais dans la capitale française et j’y suis toujours. Tant que cette mesure restera inchangée, je risque fort de voyager dans l’Hexagone. Mais dès que je pourrai mettre le pied au Maroc, je compte profiter de mes amis et de ma famille, avant de prendre une bonne bouffée d’oxygène à Tanger, à Marrakech, ou encore à Meknès. Je dois vous avouer que je pense également voyager autrement et privilégier le train à l’avion. Il est temps de redevenir voyageur et cesser d’être un touriste. Côté professionnel, j’ai repris le montage de mon nouveau film, “Jours d’été”, arrêté brutalement à cause du confinement. Ce long-métrage est la concrétisation d’un rêve enfoui depuis mes premières années de théâtre, à savoir l’adaptation de l’ultime chef d’œuvre d’Anton Tchekhov, La Cerisaie. À travers ce film, j’ai réuni mes deux passions, le théâtre et le cinéma, et je m’attaque à l’œuvre d’un grand Maître pour la transplanter au cœur du contexte marocain. Pour ce film tourné en décembre dernier à Tanger, je me suis notamment entouré d’une grande troupe de comédiens : Mouna Fettou, Mohcine Malzi, Nezha Rahil, Nadia Kounda, Abdou Taleb, Hasna Moumni, Mohamed Choubi, Said Bay, Noureddine Saadane, Aberahim Samadi. Sinon, je ne suis pas en pouvoir de vous donner une date exacte de sortie. Aujourd’hui, il est encore difficile d’avoir de la visibilité, les cinémas étant fermés en raison de la crise engendrée par la pandémie. Une décision qui est, à mon avis, inquiétante puisque regarder un film se transforme désormais en une activité individuelle et solitaire alors que, le cinéma, c’est totalement l’inverse. Comme les salles de prières, les salles de cinéma rassemblent dans un même lieu des personnes qui ne se connaissent pas mais vont ressentir la même émotion au même moment… En d’autres termes, c’est un art lumineux et partagé, à préserver coûte que coûte.”
Sarah Perles, comédienne
“Cette année, mon été sera plutôt parisien et assez calme. En temps normal, je jongle entre les tournages et les vacances familiales à Valencia en Espagne. Mais avec la crise du Covid-19, tout a basculé. Ma profession est tombée dans l’incertitude. Aussi, dans mon agenda, je n’ai pour le moment programmé que la reprise du tournage de la saison 2 de la série “Le Cid” de Jose Velasco pour Amazon Prime Vidéo, interrompu à cause du confinement. J’y joue le rôle d’une princesse arabe prénommée Amina et amoureuse du personnage principal, Le Cid, qui est interprété par Jaime Lorente, l’acteur de Denver dans la série Casa de Papel. Lorsque le tournage redémarrera, toute l’équipe devrait être mise en quarantaine. Ce sont des mesures de prudence… Vous savez, ce confinement a été une véritable épreuve psychologique. Ce qui est fou, c’est que cela a été non pas un néant solitaire mais communautaire. Toute la planète a vécu la même expérience au même moment. Moi, à part me lancer en cuisine, j’en ai profité pour entamer un projet très personnel : l’écriture. J’ai voulu élargir ma palette de créativité et je me suis mise à poser des mots sur un sujet qui m’a toujours fasciné, à savoir l’amour et la relation de pouvoir entre les hommes et les femmes. Ce projet, je compte bien le poursuivre cet été jusqu’à le concrétiser un beau jour. Je rêve de me mettre derrière la caméra pour réaliser mon tout premier film.”
Mahi Binebine, auteur et artiste
“Cet été sera un été un peu différent des autres puisque mes filles sont “coincées” avec moi. D’habitude, c’est moi qui pose mes bagages à San Diego pour profiter d’elles. Cette fois-ci, c’est l’inverse ! Comme les vols pour les Etats-Unis n’ouvrent qu’en septembre, elles n’ont pas d’autres choix, pour les vacances, que de rester ici avec moi. Ainsi, direction Essaouira où nous avons une maison familiale, Cabo Negro chez des copains – ce sont nos retrouvailles annuelles que je ne manquerai pour rien au monde-, et Tanger dans un petit hôtel très agréable. Durant l’été, je vais également laisser reposer les feuilles de mon nouveau roman écrit en un temps record : 4 mois ! C’est une première dans ma carrière, rendue possible grâce au confinement. Je vais ensuite le relire avec des yeux neufs, avant de l’envoyer à mon éditeur. Dans ce texte qui a pour titre provisoire “Délirium”, je parle de deux personnages qui cohabitent dans un même corps et qui ne sont d’accord sur rien. C’est un peu l’histoire de ma vie (rire) ! Aussi, j’ai installé le récit à Marrakech à une époque où j’étudiais encore chez les Bonnes sœurs. Paix et calme s’opposaient au chaos de la Médina. J’y décris ainsi ces deux mondes passionnants qui s’entrecroisent. Pour ce livre, j’ai eu l’occasion, grâce au confinement, d’échanger avec l’une de mes filles qui suivait chapitre par chapitre le déroulé de l’histoire. C’était très enrichissant. Le confinement m’a aussi permis de prendre conscience qu’il était temps de revoir mes priorités dans la vie. Car pourquoi passer la moitié de son temps à courir d’avion en avion ? Personne ne m’y oblige…”
Tala Hadid, réalisatrice, productrice, écrivaine et photographe
“S’il y a eu des leçons apprises au cours des derniers mois, je dirai qu’un mot les résume toutes : l’humilité. L’humilité face à un virus microscopique qui a la capacité de tout dépouiller à l’essentiel, l’humilité face à la souffrance et à la précarité des autres, l’humilité face au monde vaste et redoutable que nous appelons notre planète sur laquelle nous vivons tous comme faisant partie de la nature et en tant qu’êtres finis et, généralement, destructeurs. Cet été, j’essaierai donc de poursuivre, de façon modeste, cette leçon d’humilité sous toutes ses facettes, en réfléchissant tout d’abord aux notions d’amitié (personnelle et civique), de solidarité et de justice, de ce que cela signifie de vivre dans ce monde de manière durable (compte tenu du changement climatique). Face au virus et aux bouleversements mondiaux qu’il a provoqués – en écho à la philosophe américaine Judith Butler- la question demeure : les vies valent-elles la peine d’être protégées ? Et quelles vies méritent d’être sauvées ? Voilà quelques-unes des questions que je continuerai à me poser cet été. Dans certains pays, les plus fragiles et ceux qui vivent en précarité ont été abandonnés à la maladie et à la mort. Au Maroc, nous avons agi rapidement et intelligemment pour lutter contre le virus, pour sauver les vies, et c’est quelque chose dont nous pouvons être fiers. C’est une longue route, c’est sûr, alors, gardez vos masques ! Mes projets de travail cet été ? L’écriture avec une adaptation d’un livre fondateur de la littérature arabe moderne pour un film de fiction, un projet de long-métrage documentaire, l’enseignement (via Zoom), la lecture, rêver, et surtout, m’entourer d’êtres chers.”
Kaoutar Boudarraja, alias “Kao”, animatrice, chroniqueuse, productrice, actrice et mannequin
“Je suis en train de passer un cap : je monte mon propre studio à la maison pour ne plus être dépendante de qui que ce soit, du réalisateur comme du monteur vidéo. La crise, due au confinement engendré par la pandémie de coronavirus, a été un élément déclencheur dans ma vie. De nombreux projets ont été annulés ou reportés. Mes clients n’ont pas de visibilité, et, par conséquent, moi non plus. J’ai aussi souhaité m’équiper pour produire ma propre émission dans laquelle on y parlera de mode, de make-up et de tant d’autres sujets qui me tiennent à cœur. J’y inviterai des artistes, des blogueuses mais aussi des personnes engagées. C’est important pour moi parce que je veux y conserver ma vision de la vie et ma liberté de ton. Côté vacances, je compte tout simplement séjourner à Bouznika. Soyons franc, je n’ai pas les moyens de faire autrement que ce soit financièrement ou en raison de mon fils âgé d’à peine deux ans. Je le garde depuis le début du confinement et cet été, ce sera pareil. Et puis, lorsque je vois que les frontières se sont fermées en peu de temps en raison du virus, cela ne me donne pas très envie de prendre le risque de m’envoler pour une autre destination même si je le pouvais. Je pense que la péripétie de mon frère m’a traumatisée. Il est toujours bloqué en Indonésie… Mais, ne vous en faites pas, je ne suis pas enfermée dans la frustration pour autant. Je savoure les choses autrement.”
Hicham Lasri, réalisateur et auteur
“Je ne prends jamais de vacances l’été, car je suis légèrement agoraphobe. Je préfère les prendre plus tard. Ce qui est sûr, c’est qu’après le confinement, je vais surfer. Je suis un enfant de la plage et il me tarde de m’enfoncer dans l’eau pour laisser l’océan m’apaiser. J’ai également envie de rouler avec ma grosse bécane sur l’autoroute. Au final, des choses assez basiques qui s’avéraient impossibles à réaliser pendant le confinement. Ce qu’on a vécu est inédit et terriblement exaltant pour le créateur que je suis. Durant cette période inspirante, j’ai été très productif : j’ai fini deux scenarii, un roman de science-fantasy titré L’improbable Histoire de Lady Bobblehead, une pièce de théâtre titrée F.A.Q., et deux BD dont l’une traite, du confinement sur un mode de récit satirique. Cet été, je vais normalement démarrer deux tournages à Casablanca – nous attendons les autorisations -, et par ricochet, m’atteler à la postproduction. Je vais notamment tourner le pilote d’une mini-série baptisée “Haj Quichotte” qui est une interprétation de Don Quichotte en road-movie à la sauce tajine marocain comme on dirait pour le Western Spaghetti. C’est l’histoire d’un vieux monsieur qui est obligé en ville de délaisser son cheval pour un triporteur. Ce personnage, hors du temps et de son espace, va entamer un road trip, de Casablanca à Tétouan, après avoir eu un accident. Sa quête ? Retrouver sa dulcinée abandonnée il y a près de 30 ans. Le confinement a été une parenthèse désenchantée mais néanmoins passionnante. Vous savez, je ne considère pas mon travail comme un simple labeur mais un mode de vie qui est tout bonnement passionnant. Seul mon corps – et je suis en son écoute- me dit quand faire une pause. Ce qui est sûr, c’est que dans les décennies à venir, on se dira tous qu’en 2020, le monde entier a fait de la prison.”
Zineb Fatara, alias Lady Zee, influenceuse et Business Development Manager
“Cet été, je change de travail, de ville, de pays ! Après le Maroc où j’ai grandi, les États-Unis où j’ai étudié, Paris où j’ai démarré ma carrière, je m’installe à Barcelone. C’est un rêve de petite fille qui se réalise. Pour la petite histoire, c’est grâce à une Instagrameuse suisse qui m’a contactée après avoir lu l’un de mes posts sur lequel j’écrivais que je rêvais de bosser dans la capitale catalane. Elle m’a expliqué que son mari était dans le même secteur d’activité que moi… mais là-bas ! Elle m’a alors demandé mon CV pour le lui donner. Et comme elle m’a dit : “Qui ne tente rien n’a rien”. Elle a eu raison ! Quelques mois après, j’ai été recrutée, et ce, même si je ne parlais pas un mot d’espagnol. Comme je suis en contact avec des clients à l’international, l’anglais suffit pour le moment. Je devais m’envoler à Barcelone en avril, mais le confinement a tout repoussé. Durant cette période, j’en ai profité pour prendre des cours intensifs d’espagnol. J’ai également mis sur pied un nouveau projet baptisé “Love coach”. Il est destiné aux hommes qui souhaitent mieux comprendre et conquérir le cœur des femmes. C’est mon meilleur ami qui m’a glissé l’idée car je n’arrêtais pas d’aller le voir pour lui confier et analyser mes chagrins d’amour (rire). À peine lancé, “Love coach” séduit déjà pas mal d’Internautes ! Cet été, je compte également plancher sur plusieurs projets sportifs comme l’ouverture d’une salle de sport à Barcelone, mais aussi partir, si c’est possible, en voyage. Où ? Peut-être au Japon, mais je n’ai pas encore de destination précise en tête. Je planifie toujours mes vacances au dernier moment. Ce qui est sûr, c’est que je serai à Casablanca dès que le Maroc ouvrira ses frontières pour rendre enfin visite à mes parents que je n’ai plus vus depuis janvier dernier…”
Yasmina Olfi, alias Fashion Mintea, influenceuse
“Comme pour beaucoup, le confinement m’a permis de prendre le temps, notamment pour réaliser une introspective. Résultat, j’ai décidé d’être encore plus sélective dans mes choix professionnels. Je suis à la recherche de plus de sens et je compte valoriser le patrimoine de mon pays à travers plusieurs projets qui me tiennent à cœur. Parmi eux, l’initiative “Safe the Medina” avec la marque Chabi chic qui revisite l’artisanat traditionnel. Avec d’autres figures publiques, nous allons mener une série d’actions pour promouvoir la plateforme créée dans le but de soutenir les artisans de Marrakech lourdement impactés par le confinement. Je suis également en train de travailler sur un projet valorisant le Made in Morocco. Il sera officiellement lancé en septembre, il mettra en avant la culture et le savoir-faire de notre très cher pays, le tout positionné dans l’air du temps. Il faut encore patienter un peu avant d’en dévoiler davantage. Côté vacances, j’avais l’habitude de partager mon été entre le Maroc et l’étranger, que ce soit les États-Unis ou l’Europe. Cette année, je compte me ressourcer dans ma ville natale, Tanger, profiter de ma famille et me reconnecter avec la nature en visitant notamment des coins dans lesquels je n’ai encore jamais mis les pieds.”