Egalité, citoyenneté et développement : le pouvoir de l’éducation

Le monde célèbre le 20 novembre de chaque année, la Journée Internationale des Droits de l’Enfant. Au-delà de son aspect festif, c’est une superbe occasion de faire un bilan d’étape des principales réalisations avec le regard projeté dans l’avenir. Nous avons choisi de regarder de plus près où nous en sommes du chantier de l’éducation érigé en priorité nationale. À juste titre d’ailleurs !

Il y a 30 ans, les dirigeants du monde ont pris un engagement historique envers les enfants tout en adoptant la Convention relative aux droits de l’enfant. Ce texte dresse la liste des mesures qui doivent être prises pour permettre aux plus jeunes de vivre, grandiret s’épanouir dans les meilleures conditions. L’un des droits fondamentaux, clairement défini dans les articles 28 et 29 de la convention est le droit à l’éducation. L’anniversaire de la journée internationale des droits de l’enfant célébrée dans le monde entier le 20 novembre vient nous le rappeler et fournit à chaque pays une nouvelle occasion de faire le point sur les avancées réalisées pour atteindre les objectifs tracés.

Dans le domaine de l’éducation, cet état des lieux régulier est nécessaire pour faire progresser les actions engagées et établir un programme des actions futures. Le Maroc, dans l’élan universel de cette célébration, est tenu de faire un bilan d’étape, d’autant plus que la vision stratégique 2015-2030 de la réforme de l’éducation est en cours. Où en sommes-nous ?

“L’École se situe actuellement au cœur du projet de société de notre pays, en raison des missions qu’elle se doit d’assumer dans la formation des futur(e)s citoyen(ne)s, dans la réalisation des objectifs du développement humain durable et dans la garantie du droit à l’éducation pour tous. C’est dans cette perspective qu’elle se trouve au centre des priorités et préoccupations nationales.” Voilà ce qui est écrit dans le préambule du document de la réforme. L’intention est claire et il s’agit maintenant de la traduire en faits

Si l’on doit résumer les principaux axes de cette stratégie nationale, cela tiendrait en trois mots : équité, qualité et promotion. Equité, car l’ambition de notre pays est de garantir l’accès à l’éducation, à tous les enfants sans aucune exception. Ces derniers sont tous égaux devant le droit à l’école. Qualité, parce qu’il ne s’agit pas seulement d’agir sur le plan quantitatif, mais il faut prévoir des mesures pour rehausser le niveau des prestations offertes par l’école. Enfin, promotion, car l’école a aussi le devoir de renforcer les valeurs de citoyenneté et de promouvoir l’innovation et la recherche au profit des élèves et de leur insertion sociétale et économique.

Une école inclusive

Le lancement d’un programme national de l’éducation inclusive en juin dernier par le ministère de l’Education en partenariat avec l’Unicef montre la volonté du Maroc d’ouvrir les portes de l’école à tous les enfants, sans discrimination. “Ne laissons aucun enfant derrière nous” a-t-on choisi comme slogan pour souligner cet engagement. Les enfants en situation de handicap doivent jouir du droit à la scolarisation et à l’éducation au même titre que tous les autres. Le programme de classe inclusive est en train de se transformer, peu à peu, en programme d’école inclusive. Cela change tout dans la manière d’appréhender le handicap dans l’institution scolaire. Il ne sera plus question de classes dédiées qui isolent l’enfant en situation de handicap de ses autres camarades, mais d’une école qui accueille tous les enfants dans des conditions d’équité et d’égalité. Un chantier important qui exige une large mobilisation de tous les acteurs ainsi que la mise en place d’outils d’accompagnement comme la formation spécifique des enseignants et d’instruments pédagogiques pour sensibiliser les familles et les partenaires de l’école. L’idée est de parvenir à l’horizon 2028 à la scolarisation de tous les enfants à besoins spécifiques. Ils sont 80.000 aujourd’hui, c’est-à-dire 10% seulement.

égalité filles-garçons

Au Maroc, la lutte contre la discrimination basée sur le genre a été engagée par un certain nombre de lois et de réformes législatives, même si dans les faits, il y a encore des dysfonctionnements qui enferment les filles et les femmes dans des représentations figées.  Or l’égalité entre les sexes est un objectif transversal de développement durable, il n’est pas permis de l’ignorer. Quel meilleur endroit que l’école pour ancrer les valeurs d’égalité ? À travers les manuels scolaires auxquels il faudra apporter une attention particulière pour se débarrasser de toutes les images stéréotypées, à travers les séances de sport où la différence entre filles et garçons n’est plus de mise, dès lors que l’on décide d’agir contre la sexuation des pratiques sportives. Cela exige une volonté réelle d’en finir avec la suprématie masculine dans les terrains de sport et cela veut dire qu’on s’y penche sérieusement et pas que dans les discours de circonstance.

Il en est de même pour les matières scientifiques et technologiques dont on éloigne les filles sous prétexte qu’elles sont faites pour les disciplines littéraires, ne leur laissant pas ou peu le choix d’une orientation et d’une carrière scientifique. Le rôle de l’enseignant et de l’école est déterminant pour éliminer ces barrières qui constituent un frein au développement économique de notre pays.

L’Ecole de la deuxième chance

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une école pas comme les autres. L’Ecole de la deuxième chance accueille des enfants de 13 à 18 ans qui pour une raison ou une autre ont décroché à un moment de leur scolarité et ont quitté le système scolaire. Ce n’est plus une fatalité. Depuis la création de ces écoles spéciales, un enfant a toujours le droit de reprendre son itinéraire là où il l’a laissé. Soit pour se remettre à niveau en vue de sa réinsertion dans le parcours académique classique, soit pour apprendre un métier et préparer son insertion dans la vie active. Ces jeunes ne seront plus laissés pour compte, car les nouvelles dispositions de la politique de l’éducation pour tous, leur offrent une nouvelle chance de rattraper le train en marche. Ce n’est pas gagné, il reste encore beaucoup de travail pour atteindre tous les objectifs liés au droit à l’école, mais les dés sont lancés.

L’école peut être le foyer de tous les stéréotypes, de toutes les formes de discriminations, mais elle peut être aussi le lieu de toutes les avancées qui forment une société juste et équitable, affranchie de tous les obstacles qui en freinent le développement. La lutte contre la violence, contre le mariage précoce, contre la délinquance…passe par une école dans laquelle ont été ancrées les valeurs de citoyenneté, de justice sociale et d’égalité. Il nous incombe à tous de militer pour que l’école de cette qualité ne soit plus un choix. L’éducation est un droit. Rappelons-nous que le monde entier le crie à l’unisson le 20 novembre. Que ce cri retentisse haut et fort tous les jours !

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